If you’re leaving San Francisco

10 au 12 août 2017

Nos problèmes de pneus crevés se rappellent à notre bon souvenir ce matin. Même si l’agence de location nous envoie une nouvelle voiture et s’occupe de changer la roue de l’ancienne, le temps de la récupérer et de rouler jusqu’à San Francisco nous oblige à tracer en ligne droite jusqu’à l’aéroport.

Il fait à peine 12 degrés quand nous débarquons en ville en début de soirée, encore habitués à la douce chaleur des parcs. On part se réconforter sur le Pier 39 avec un clam chowder brulant et de nouveaux sweatshirts bien chauds. Avec son petit côté parc d’attraction et son aspect très touristique, le Fisherman’s wharf est de tous les guides de voyages. On se laisse pourtant prendre au jeu en déambulant entre ses boutiques, ses nombreux restaurants et ses pontons plein d’otaries. On y retournera d’ailleurs deux jours après pour tester d’autres spécialités à base de crabe et profiter un peu de l’ambiance du port et de l’Embarcadero, sans doute mon coin préféré de San Francisco.

La journée suivante débute sur les hauteurs de San Francisco à la recherche des fameuses maisons victoriennes, les Painted Ladies. Image de carte postale, les maisons sont finalement assez isolées et donne sur un parc en travaux, entouré de brouillard. Climat franciscain bonjour… la déception pointe le bout de son nez.

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On se dirige alors vers le Golden Gate Park, immense écrin de verdure qui s’étend sur 5km jusqu’à l’océan. On y entre, sous la pluie, près des serres victoriennes qui abrite le conservatoty of flowers avant d’opter pour la California Academy of Sciences. Sorte de muséum d’histoire naturelle ultra moderne tout en lumière et en verdure, le musée contient un aquarium, un planétarium, une forêt tropicale et des salles d’exposition. On y passe finalement toute une matinée à contempler les étoiles (pour ceux qui ne s’endorment pas dans les fauteuils confortables…), tester le simulateur de tremblement de terre, compter les papillons, observer les poissons colorés et tester tout un tas de gadgets dans les boutiques.

A quelques pas de l’Academy, le Japanese Tea Garden nous transporte sur un autre continent. On s’y balade dans un décor verdoyant et millimétré ornés de lanternes de pierre,  de petits étangs ou d’un pont-tambour pour une ambiance des plus zen. Près des pagodes, un salon de thé au bord de l’eau nous accueille avec une tasse fumante et un fortune cookie.

La sortie du parc donne rapidement sur la baie qui nous permet de revoir le Golden Gate une dernière fois avant notre retour en France. Le soleil s’est enfin décidé à apparaitre et le bord de l’eau offre une balade plutôt mignonne. Par hasard, on remarque un jet d’eau au loin, puis deux, puis trois… les baleines sont venues jusqu’ici ! On part en courant vers une plateforme pour les observer à travers les téléobjectifs. Sous nos pieds, la plage est pleine mais personne ne regarde au loin, à croire que le spectacle est habituel. On reste de longues minutes à guetter leurs apparitions, que les baleines soient seules ou avec un petit. Avant de rentrer vers l’hôtel, comme par intuition, on jette un dernière regard vers l’horizon. Les baleines s’élèvent dans les airs avec grâce, l’une après l’autre, avant de replonger sous l’eau. On reste encore quelques minutes avant de les voir disparaitre vers l’océan, complètement sous le charme de ces incroyables mammifère.

Notre dernière journée de périple débutera, elle, à Chinatown. Si le quartier a un petit côté Disneyland avec ses lanternes et ses dragons, il faut admettre que l’endroit est plutôt sympa et bien plus agréable que le Chinatown de NewYork. On flâne sur Grant Street en observant le contenu des boutiques souvent pleines de bric à brac, des pandas en peluche et accessoires de manga ou de Pokemon, à la vaisselle, aux vêtements et aux accessoires déco. On finit même par trouver une fabrique de fortunes cookies dans une ruelle étroite et un peu sombre, entre deux allées pleines de restaurants.

La promenade se poursuit vers la Lombard Street qui grimpe affreusement. On monte la pente franchement raide à certains endroits avant d’arriver au sommet où nous attendent vue sur San Francisco et dizaines de touristes. Le tram nous rejoint tranquillement avant de s’enfoncer vers le Pier 39 dans une nouvelle descente bordée de jolies maisons colorées aux bow windows fleuries.

Un sandwich au crabe plus tard, un long trajet en tram nous ramène vers Castro, quartier gay emblématique de la ville aux couleurs arc-en-ciel. La rue principale, colorée et joyeuse, offre surtout l’occasion de voir de longues séries de maisons victoriennes dans des rues en pente. On traverse le quartier jusqu’à la célèbre maison bleue, chantée par Maxime le Forestier, où seuls des français sont venus prendre des photos.

Au bout du chemin, Mission, quartier hispano et historique de la ville, nous attirait surtout pour son street art. De larges fresques murales, colorées et souvent engagées, ornent les murs des rues principales et de leurs ruelles adjacentes. Mission a, en plus, un avantage indéniable : c’est plat !

Baignée d’images de San Francisco depuis toujours, impatiente de tomber sous le charme de la ville comme des milliers d’autres voyageurs avant moi, j’attendais beaucoup de San Francisco. Peut être trop. Les parcs nationaux m’avaient renversée et la comparaison était sans doute trop rude après avoir traversé de tels paysages. Si on a largement trouvé de quoi s’occuper pendant trois jours, le coup de cœur tant attendu, n’est lui jamais venu. Nous voilà pourtant le nez dans les bagages, un peu moroses, à songer au départ après trois semaines hors du temps. On trie quelques photos sur le trajet, histoire de voyager encore un peu. Arrivés à l’aéroport, on a qu’une certitude: celle de revenir bientôt.

Coté pratique

Le logement

Inn on Folsom, 1188 Folsom Street , South of Market (SOMA), San Francisco, CA 94103,
On ne va pas se mentir, San Francisco est une ville où les logements sont affreusement chers et où certains quartiers sont déconseillés la nuit. Si SOMA n’en fait pas partie, le chemin depuis le centre ville n’est pas toujours réconfortant. On a donc opté pour un logement dans un quartier plutôt bien situé et financièrement abordable, quitte à renoncer à nos salles de bain individuelles. Au pied de l’hôtel, une boite de nuit fait un peu de bruit le soir. Après 3 semaines de périple et de longues heures de marche en ville, la fatigue nous assommait tellement que la musique ne nous a même pas gênés.

Les visites

Chinatown
Entrée à l’angle de Grant avenue et Bush street.

California Academy of Sciences, 55 Music Concourse Drive, Golden Gate Park
Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 17h00 et le dimanche de 11h00 à 17h00. Entrée $35.95. Toutes les infos ici: https://www.calacademy.org/plan-your-visit

Japanese Tea Garden, 75 Hagiwara Tea Garden Drive, Golden Gate Park, SF
Ouvert tous les jours de l’année de 9h00 à 18h00 en horaires d’été,  et de 9h00 à 16h45 en horaires d’hiver. Entrée de $8 mais gratuit les lundi, mercredi et vendredi avant 10h00

Mission, peintures murales de la 18th street à la 25th street

  • angle de 24th Street et South Van Ness Avenue,
  • angle 24th Street et Florida Avenue sur la façade de St Peter’s Church,
  • angle de la 22th et Van Ness Avenue sur 3 bâtiments.
  • 18th Street et Lopidge St Women’s Building
Les adresses
  • Painted Ladies, Steiner St & Hayes St, San Francisco, CA 94117
  • Maison bleue de Maxime Le Forestier, 3841 18th street, Castro, San Francisco
  • Golden Fortune Cookies Co, 56 Ross Alley, San Francisco
Les repas

Bubba Gump Shrimp Co, 39 Piers Box M-211, San Francisco, CA 94133
Pour un repas dans une ambiance Forrest Gump avec des verres à cocktails qui clignotent.

The Cheesecake Factory, 251 Geary Blvd, San Francisco, CA 94102
Au sommet du Macy’s avec vue sur Union Square. Réservation et patience indispensable.

Surprises au Yosemite

9 août 2017,

Notre matinée commence sur les chapeaux de roues… avec un pneu crevé. La route de Bodie avait finalement eu raison de celui qui, par chance, a eu le bon goût de nous laisser vadrouiller la veille sans encombre. On commence donc la journée à quatre pattes près de la voiture pour les uns et à la recherche désespérée de réseau pour les autres. Parce que oui, quitte à devoir joindre la compagnie de location, autant attendre d’être loin de tout moyen de communication. Résignés, on opte pour conserver la roue de secours qui suffira à passer la journée en attendant une meilleure solution.

Nous voilà à nouveau à Yosemite Village, de nouveau à la recherche d’une place de parking près du visitor center. On tourne encore un peu (mais on s’en sort finalement assez bien) avant de pouvoir consulter les rangers sur le programme de la journée. Après quelques hésitations, c’est la randonnée des Vernal Falls sur le Mist Trail qui emporte les suffrages. La navette nous emmène aux Happy Isles où des centaines de randonneurs se sont pressés. Le début de la balade qui longe la Merced River est plus qu’accessible sur le premier kilomètre et la foule de visiteurs est, en conséquence, impressionnante.

Par chance, le nombre de courageux qui s’embarquent réellement vers la montée des cascades diminue un peu. L’accès au bas de la chute se fait par une série de marches plus ou moins régulières qui grimpent à l’ombre le long de la paroi. A mesure que l’on monte, la brume de la cascade arrose les randonneurs et les marches qui luisent sous nos pieds. Et soudain, on tourne la tête et on réalise le décor incroyable auquel on tournait le dos, trop concentré sur l’effort. Les roches grises et noires sur laquelle l’eau s’abat avec fracas, le vert intense des herbes aspergées par la bruine, le ciel bleu toujours mêlé à une discrète fumée et cet arc en ciel coloré qui fend le paysage d’un bout à l’autre…

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Des premières marches au sommet de la chute, on grimpe près de 500 mètres. Si la première partie glisse juste un peu, la seconde est plus sportive et acrobatique. On évolue coincés entre la roche et un garde corps sur un étroit sentier où l’on se croise difficilement. Arrivés au sommet, les randonneurs se pressent au bord de l’eau pour admirer la vue en contre bas. Et pourtant, des surprises bien plus intéressantes attendent dans l’ombre.

De l’autre côté de la rivière, un mouvement attire le regard. Il suffit de plisser un peu les yeux pour distinguer un ours qui fouine les écorces d’arbre à la recherche de quelques larves. Pas perturbé le moins du monde par les dizaines de visiteurs absorbés par la chute d’eau, il vadrouille un long moment en grimpant sur la roche et en marchant sur le bois mort. Autour de moi, personne ne semble l’avoir encore remarqué. Et puis finalement, par un heureux hasard, son regard se pose sur nous. Magie de l’instant. Magie d’une rencontre. Mes voisins s’agitent finalement, sans doute alerté par le bruit répétitif de mon appareil et des dizains de clichés sont soudain pris par rafales. Un dernier regard et le jeune ours fait demi tour nonchalament avant de s’enfoncer dans la forêt. La suite du chemin grimpe encore et offre une jolie vue sur la Nevada Fall avant de nous ramener par une série de lacets au petit pont sur la Merced River.

Après cette séance d’escalade, on flâne tranquillement au cœur de la vallée baignée de lumière. Des familles entières descendent la rivière sur de larges bouées et s’installent au soleil pour profiter de l’après midi. De nouvelles biches croisent notre chemin, sans parler des dizaines d’écureuils qui courent dans les allées.

Notre journée s’achève au sommet de Glacier Point à quelques 1000 mètres au dessus de la vallée. La route, en cul de sac, est un peu longue mais offre tout au long de la montée de beaux points de vue sur le parc. L’endroit parfait pour finir notre balade.

Coté pratique

Le logement

Cedar Lodge, 9966 Highway 140, El Portal, CA 95318
Hôtel situé en dehors du parc Yosemite. Le petit déjeuner est à prévoir en supplément mais est assez copieux. Inutile d’envisager d’utiliser internet ou le téléphone ici, on est réellement coupé de tout !

Les visites

Yosemite National Park
Pass America the Beautiful accepté.
Tous les documents pratiques pour le parc sont ici: https://www.nps.gov/yose/planyourvisit/maps.htm
La Glacier Road est fermée en hiver car elle est enneigée. Les dates d’ouverture et de fermeture sont liées au taux d’enneigement…mieux vaut ne pas espérer l’emprunter en dehors de fin mai – début novembre.

Fantômes de Californie

8 août 2017

Notre journée commence par un bon dans le passé, à une époque où quelques 10 000 personnes avaient fait de Bodie une importante cité minière. Bienvenue en 1880, à l’ère des saloons et des fumeries d’opium, où résonnaient minerais et ferrailles dans les allées de terre bordées de maisons en bois. Accessible par une route caillouteuse et pleine de poussière, les vestiges de la ville trônent à 2500 mètres d’altitude dans une prairie perdue. On gare nos SUVs dans un état lamentable sur le parking du Bodie State Historic Park et on aperçoit déjà les chariots et les roues abandonnées là. Perchée au dessus des maisons, l’usine minière est restée figée et presque intacte.

A ces pieds, les petites bâtisses en bois dégagent une curieuse impression. On regarde pas les fenêtres pour entrevoir une vie passée dont quelques objets abandonnés conservent le souvenir. C’est là le charme étrange de cette visite. On déambule le nez collé aux vitres et, derrière les lès de papier peint délavé et les vieux matelas à ressorts, c’est un bout d’histoire qui se dessine. On tombe ensuite sur une école ornée de cartes anciennes et de traces de craie, un saloon où seuls les meubles ont survécu et de vieilles autos au charme rétro. Un petit musée regroupe tout un tas d’effets personnels abandonnés à l’appel de mines d’or plus prometteuses. Bodie, c’est l’Amérique comme on l’imaginait.

De retour en 2017, une mauvaise surprise mécanique pointe le bout de son nez: le voyant indiquant un défaut de pression des pneus s’éclaire soudainement. On s’arrête pour regonfler à la première station croisée et on reprend la route en espérant ne pas avoir crevé sur le chemin chaotique de Bodie. La 120, plus connues comme la Tioga Road,  nous entraine sur les hauteurs et les sommets enneigés. C’est ainsi que l’on arrive à Tuolumne Meadows, immense prairie verdoyante qui pousse à 2600 mètres d’altitude. A peine arrivés on y croise des cerfs et biches en quantité, tout juste dissimulés dans les hautes herbes. Histoire de se dégourdir un peu les jambes, on opte pour une courte randonnée dans les prairies jusqu’aux Soda springs où coule une eau naturellement gazeuse. Sur le sentier, un ranger à cheval nous aborde et nous présente King, sa monture, avant de repartir en souriant. Dans les herbes, des chiens de prairie surgissent un peu partout. On les observe avec amusement guetter le moindre danger debout sur leurs pattes arrières avant de se suspendre aux brindilles pour grignoter et repartir en courant.

A quelques minutes de là, le Tenaya Lake, le plus vaste du Yosemite, brille au soleil. Les récents incendies ayant ravagé une partie du parc quelques semaines avant notre arrivée enrobent pourtant le décor d’une brume colorée et d’une étrange lumière. Si un chemin longe cet immense lac entouré de montagnes, on part tout de même le nez au vent en longeant la rive. Quelques acrobaties sur des ponts improvisés nous emmènent jusqu’à une petite plage pour une baignade improvisée (oui, c’est froid !). Assis face à cet horizon d’eau et de roches grises, on n’entend plus que le bruit des geais dans les branchages.

Olmsted Point sera notre dernière arrêt sur cette jolie Tioga Road. Paysage un peu lunaire à l’ambiance particulière, cet endroit est sans doute mon point de vue préféré sur cette partie du parc. On y passe un bon moment sans trop savoir pourquoi, à grimper sur quelques rochers et à composer avec 2/3 touristes durs de la feuille. Il est temps de rouler jusqu’au coeur de la vallée, vers Yosemite Village.

Comment décrire le flux improbable de voitures cherchant désespérément un place autour du Village? On tourne, on retourne et on tourne encore avant de pouvoir nous arrêter quelque part. même le système de navette ne semble pas avoir réussi à réguler tout ce monde. La foule est dense dans cette partie du parc et, à cette heure, nous ne sommes pas les seuls à espérer faire quelques achats dans le seul petit supermarché du parc. Le pique nique du lendemain rangé dans les sacs à dos, on opte finalement pour une soirée à l’hôtel en dehors du parc, sous un ciel noir et sans nuage.

Coté pratique

Le logement

Cedar Lodge, 9966 Highway 140, El Portal, CA 95318
Hôtel situé en dehors du parc Yosemite. Le petit déjeuner est à prévoir en supplément mais est assez copieux. Inutile d’envisager d’utiliser internet ou le téléphone ici, on est réellement coupé de tout !

Les visites

Bodie State Historic Park
Ouvert tous les jours de 8h à 18h entre mai et septembre, horaires réduits en hiver. Entrée $7.
La route qui mène à Bodie n’est pas goudronnée sur tout sa longueur et mieux vaut faire le plein avant de s’y rendre.

Yosemite National Park
Pass America the Beautiful accepté.
Tous les documents pratiques pour le parc sont ici: https://www.nps.gov/yose/planyourvisit/maps.htm
La Tioga Road est fermée en hiver car elle est enneigée. Les dates d’ouverture et de fermeture sont liées au taux d’enneigement…mieux vaut ne pas espérer l’emprunter en dehors de fin mai – début novembre.

Vers la Sierra Nevada

7 août 2017

Le soleil se lève sur Death Valley et réchauffe dès le matin une atmosphère qui, à la réflexion, ne s’était pas vraiment refroidie. Il est encore tôt et une légère brume semble, par endroit, flotter au dessus du sol. A deux pas de l’hôtel, d’intrigantes dunes de sables se laissent finalement découvrir. Dans la nuit noire de la veille, on aurait été bien incapable de les distinguer. Les dunes dansent devant les montagnes alentours, déjà maculées de traces de pas. On n’ose finalement pas s’aventurer bien loin, un peu inquiets de cette chaleur et de toute la route prévue aujourd’hui. On savoure simplement la découverte d’un paysage que beaucoup n’avaient encore jamais vu. Death Valley est décidément riche de surprises.

Entre la Vallée de la mort et le Yosemite, les monts enneigés fendent le ciel bleu entachés de quelques nuages. Près de Lone Pine, les Alabama hills paraissent abandonnées du reste du monde. Terre de western aux airs de Joshua Tree, ce paysage rocailleux tout en rondeur nous accueille pour une courte balade où nous ne sommes, une fois encore, pas dérangés par la foule. L’endroit est réputé pour avoir servi de décors à des centaines de films de cowboys et de ruées vers l’or et on découvre cet univers de contraste et de couleurs sur quelques kilomètres à peine. Quelques arches se dissimulent ici ou là au détour d’un virage ou au hasard d’un regard.

La ville voisine de Lone Pine nous laisse, elle, complètement de marbre. Elle ne représentera finalement qu’une étape pour le plein d’essence et une pause goûter (ou plutôt petit-déjeuner n°2… il faut bien ça).

De grands champs peuplés de vaches égayent le chemin jusqu’à Lee Vining où nous poserons nos bagages. Le paysage reprend des couleurs et on retrouve finalement du vert partout: on avait presque oublié que cette couleur existait. Bientôt, des forêts se dessinent sur les abords de la route et notre univers change radicalement. On s’arrête un moment dans notre motel avec vue sur le Mono Lake, le temps de déposer les valises et de faire connaissance avec notre voisin chat qui ronronne doucement dans nos jambes. Certains se laissent tomber sur le lit pendant que d’autres admirent la vue depuis la terrasse, accompagnés de notre nouveau compagnon à quatre pattes. Un peu reposés, on reprend finalement notre parcours vers des sources chaudes naturelles dont la simple pensée suffit à remotiver les troupes.

La route tournicote jusqu’aux Travertine Hot Springs, à peine signalées par un parking recouvert de poussière. Armés de maillots et de serviettes, on tombe rapidement sur le premier bassin, tout petit et déjà occupé par un vieux monsieur uniquement vêtu d’un chapeau. Il nous adresse un geste et un sourire sympathique qui ne nous encourage pas pour autant à venir partager cet espace étroit. Le second point d’eau forme trois petits bassins où pataugent quelques gamins. Par curiosité, on pousse jusqu’au troisième dissimulé dans les broussailles. Celui ci aussi est occupé par un vieil homme à la peau tannée par le soleil qui a choisi de remplacer le Stetson par une bière (pour le reste, on a pas voulu vérifier…). On retourne finalement au deuxième point d’eau et, par chance, nous sommes seuls au bout de quelques minutes. L’eau chaude détend tous les muscles sollicités ces quinze derniers jours et procure une douce sensation de bien être. Assis dans nos bassins avec vue sur les sommets de la Sierra Nevada, on savoure l’instant. Un guitariste arrive finalement armés de ses trois mots de français et monte se percher sur la roche. Quelques accords brisent le silence et précèdent une douce chanson folk.

Notre dernière session de voiture pour la journée nous ramène vers les bords du Mono Lake où la lumière prend des tons plus doux. Ce grand lac d’eau salée héberge d’étranges cheminées blanches figées au bord de l’eau. Les tuffas, concrétions calcaires, sont accessibles par un petit chemin qui longe le lac avant de serpenter dans des grands buissons fleuris. Les mouettes volent au dessus de nos têtes, au revoir le désert.

Coté pratique

Le logement

Yosemite Gateway Motel, 51340 US Highway 395, Lee Vining, CA 93541
Jolie vue sur le lac depuis la terrasse.

Les visites

Alabama Hills, Arch Trail – Mobius Arch
Accès: Depuis l’embranchement entre la Whitney Portal Rd et la Movie Rd, suivre cette dernière sur environ 2.5 km. On aboutit à un Y, prendre à droite et garer la voiture au niveau d’un large renfoncement immédiatement sur la gauche. Le sentier part de derrière le parking et est signalé par des cailloux bordant celui-ci (seul sentier du parc).

Travertine Hot Springs, sources chaudes naturelles de Bridgeport
Jack Sawyer Rd, Bridgeport, Californie. Latitude : 38.247019, Longitude : -119.203811. Pour les accès, le mieux est encore de jeter un œil ici: http://www.lostintheusa.fr/planifier/poi/26844/travertine-hot-springs-sources-chaudes-bridgeport-californie/

Las Vegas et Death Valley

6 août 2017

Sur le Strip grouillant de monde, les casinos aux décors extravagants se succèdent le long d’une avenue qui parait sans fin. Chaque hôtel-casino affiche son histoire, son identité et sa personnalité. Il y a tellement à voir qu’on avance à une lenteur affolante, trop occupés à pousser des portes et à se perdre dans des allées aux mille et unes curiosités: spectacles, œuvres d’art, boutiques farfelues et passants étranges prennent place entre les innombrables machines à sous et les tables de jeux.

Face à nous trône le Bellagio, son plafond de verre aux mille fleurs, ses allées de marbre et son Conservatory & Botanical Gardens plein d’élégance. On y trouve au passage la plus grande fontaine de chocolat du monde qui s’écoule derrière des parois de verre. L’occasion d’une bonne pâtisserie à la française car il faut bien admettre que les américains ne brillent pas par le raffinement de leurs gâteaux.

Le Caesars Palace voisin, dans lequel on se retrouve sans trop savoir comment, déborde de statues romaines et de dorures tout comme le Venetian, rutilant, avec ses gondoles et son Grand Canal artificiel abrités par un ciel artificiel presque troublant de réalisme. Cette Italie en carton pâte est finalement assez réussie.

On remonte ensuite vers le Flamingo tout de rose vêtu (où quelques flamands s’ébattent tranquillement dans un décor tropical) avant de pousser jusqu’au NewYork NewYork pour un tour de montagne russe dans des petits taxis jaunes d’où la vue sur le Strip est imprenable. Une improbable crêpe débordant de lemoncurd plus tard, il est déjà l’heure de prendre la route alors qu’on a à peine commencé à explorer la ville… à croire que l’on a largement sous estimé le temps à passer dans ce lieu à part. On se promet donc de revenir un jour pour découvrir toutes les surprises que réserve cet endroit hors norme.

Point le plus chaud, le plus aride et le plus bas sous le niveau de la mer des États-Unis, Death Valley est le désert des superlatifs… autant dire qu’on ne pouvait pas rater ça. On quitte donc Las Vegas un peu en urgence tant le temps est passé vite… Dans la précipitation, nos deux voitures se dispersent et ne se retrouveront finalement qu’à l’hôtel une fois la nuit tombée. Parce que oui, dans la vallée de la mort, il n’est pas utile d’espérer téléphoner… l’endroit perdrait de son charme. Nous voilà donc de nouveau sur la route à l’heure où la chaleur tombe un peu, en théorie.

Death Valley. Rien que le son est mythique. Avec un nom pareil, on s’attendait à un endroit morne et triste: il n’en est rien. Les paysages sont vallonnés, étonnamment colorés et parfois même recouverts de végétation. La première de nos voitures opte pour Dante’s View, son sol rouge et sa vue spectaculaire sur la vallée. Charmés par l’endroit, ses occupants y resteront pour admirer le coucher du soleil (merci François pour les photos !)

De notre côté, on choisit Zabriskie Point que le soleil couvre d’une douce lumière. Les collines blanches et sèches ondulent curieusement dans ce paysage où rien ne bouge. Le thermomètre s’affole toujours à cette heure déjà tardive mais peu importe, le décor est fascinant sous ses lueurs rosées. Avant qu’il ne fasse nuit, on se presse vers une dernière étape immanquable à nos yeux : à -86 mètres sous le niveau de la mer, Badwater nous attend.

Cette immense étendue de sel éblouit même à cette heure. Le thermomètre augmente encore et on retrouve cette étrange impression de passer au sèche-cheveux en sortant de la voiture. Nous sommes presque seuls, les touristes semblent avoir déserté la zone avant la nuit. L’air est sec, le sel craque sous nos pieds et on dépasse les 100°F dans un silence assourdissant.  On se sent un peu abandonnés du reste du monde en evoluant dans cette ambiance irréelle. Derrière nous, une pancarte fixée sur la montagne marque le niveau de la mer et accentue notre impression d’être tout petit. Le soleil passe définitivement derrière la roche qui se couvre de brume et nous prenons une dernière fois la route pour notre hôtel au cœur de Death Valley.

Il fait nuit noire quand nous arrivons dans un décor de pierres et de bois où des rocking chairs patientent près d’un feu. La petite troupe étant cette fois réunie, le restaurant nous accueille dans une ambiance plutôt chaleureuse. Après la joyeuse agitation de Las Vegas, la douceur de ce parc hors norme est un délice. Rassasiés, on se retrouve à près de minuit dans une piscine encore chaude depuis laquelle nous n’avons qu’à lever la tête pour observer les étoiles. Magie des US quand tu nous tiens.

Coté pratique

Le logement

Stovepipe Wells Village Hotel, 51880 CA-190, DEATH VALLEY, CA 92328
Restaurant sur place et piscine ouverte jusqu’à minuit !

Les visites

Death Valley National Park
Pass America the Beautiful accepté
Tous les documents pratiques pour le parc sont ici: https://www.nps.gov/deva/planyourvisit/maps.htm

Joshua Tree

28 Juillet 2017

Ce matin là, on peine presque à laisser le confort de notre hôtel et son petit déjeuner incroyable pour suivre la route du désert. Après avoir pris au moins 3 repas d’avance, on charge finalement tout notre barda dans les voitures. A peine une semaine de voyage et déjà l’organisation millimétrée de nos coffres semble avoir pris un coup dans l’aile. L’organisation des malles ne sera malheureusement pas la seule à être bouleversée ce jour là.

Après plus d’une demi heure de trajet, le voyant moteur de notre petite Jeep a soudainement décidé de s’allumer… il aura donc choisi notre journée au kilométrage le plus important pour nous faire cette jolie surprise. Ô joie, un demi tour s’impose. Par chance, on nous échange la voiture sans la moindre difficulté à l’aéroport de Palm Springs. En prime, notre vieille Jeep est remplacée par une Mazda flambant neuve et toutes options pour le plus grand plaisir des conducteurs.  Cette petite aventure nous fait perdre presque une heure et demi mais, enfin, la route vers Joshua Tree peut commencer.

Passés les champs d’éoliennes, les premiers arbres de Josué apparaissent ponctuellement sur le chemin puis finissent par s’étendre par centaines. Ces immenses yuccas constituent de véritables forêts plantées au milieu de piles de rochers qui semblent avoir atterri au milieu de tout ce sable par hasard. On s’arrête pour immortaliser l’instant… et sauver une voiture enlisée dans le sable par la même occasion. Ambiance !

Réflexe immuable, notre première étape sera un saut au Visitoir Center. On y achète le Pass America, précieux sésame qui nous offrira l’entrée dans tous les parcs du pays et on en profite pour papoter avec un ranger, toujours prêt à multiplier les conseils d’itinéraires au sein et à l’extérieur du parc. Par manque de temps et sur ses conseils, nous optons pour une courte balade dans le parc avec la Hidden Valley, petite boucle qui serpente à travers les formations rocheuses et les cactus. Les couleurs et la végétation surprennent et on est loin de l’image morne et sans vie que l’on se faisait d’un désert. On sautille de roches en roches, on guette désespérément les bighorns, on surveille les petits écureuils et les oiseaux qui se cachent dans les buissons et surtout, on ouvre grand les yeux devant ces paysages si différents de ceux que l’on connait.

La balade terminée, on se dirige vers Keys view, perché à quelques 1600m pour un point de vue sur la vallée, le désert et les montagnes. Il faut emprunter une route en cul de sac qui file vers le Sud pour y accéder. De là, on observe un instant le panorama baigné d’une brume claire: il fait si chaud que de la vapeur d’eau enveloppe toute la vallée. On termine la visite par un peu d’escalade dans le secteur de Jumbo Rocks avant de reprendre la route vers la mythique 66.

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Coté pratique

Le logement

Grand Canyon Caverns Inn, Mile Marker 115 Route 66, Peach Springs, AZ 86434
L’auberge est située au milieu de nul part sur un terrain ou de faux dinosaures ont élu domicile. On y loue une petite maison pour 8 qui nous sera réservée.

Les visites

Joshua Tree National Park, Pass America accepté
On choisit la Hidden Valley pour se balader tranquillement et faire de belles photos (30 à 45 mn ; 1,6 km ; niveau facile). Plus d’infos ici: https://www.nps.gov/jotr/planyourvisit/maps.htm

De Los Angeles à Palm Springs

27 Juillet 2017

Dernier jour à Los Angeles avant le grand départ pour les parcs nationaux. L’heure pour nous de faire les touristes et de fouler les étoiles d’Hollywood Boulevard comme des milliers de badauds. On laisse la voiture au Hollywood & Highland Shopping Center, grand centre commercial à l’architecture un peu curieuse: ici, les panneaux publicitaires Marvel et Victoria’s Secret côtoient d’immenses colonnes et sculptures d’éléphants. Du haut du quatrième étage, une plate-forme d’observation offre un point de vue facile d’accès sur le célèbre Hollywood Sign, raison essentielle de notre venue.

Juste à la sortie du centre, les premières étoiles apparaissent. On remonte le boulevard en les suivant, entre les propositions de tours en bus impérial, les foules de passants, les boutiques de goodies démesurées et les fameux TCL Chinese et El Capitan theatres. Étape incontournable de tout passage à Los Angeles, ce quartier parait pourtant froid et sans âme. On y reste finalement assez peu de temps, histoire de voir et d’acheter quelques souvenirs, avant de reprendre la route vers Union Station.

En chemin, une petite étape s’impose pour une plongée dans nos souvenirs de soirée devant la trilogie du samedi, point incontournable de nos weekends d’ados. Sur la Caroll avenue se trouve en effet la maison des sœurs Halliwell qui ont fait les beaux jours de Charmed. Loin du bruit et du côté plastique d’Hollywood boulevard, le quartier est calme et reposant. Certaines maisons attendent sagement un nouveau propriétaire prêt à les retaper, d’autres se laissent simplement admirer. On oublierait presque toutes ces années de mensonges où on nous a honteusement fait croire que les sorcières vivaient à San Francisco….

Deux ou trois sorties ratées plus tard, Union Station et ses allures de mission espagnole apparaissent finalement entourées de palmiers. Tradition oblige, on commence par s’autoriser un petit passage dans ce symbole du voyage. Tendance art déco, carrelage brillant, boiseries, énormes fauteuils en cuir et cireurs de chaussures donnent à cette gare un charme désuet. Sorte de musée figé dans un autre temps, l’édifice est cependant égayé de patios, de mosaïques et de fontaines. Quelques panneaux nous indiquent le départ prochain d’un Amtrak qui nous rappelle au passage les souvenirs d’un interminable New York – Montréal. Les gares ont ce charme impérissable et celle ci ne fait pas exception à la règle.

A quelques minutes de là, et après avoir longé une route passante où le béton règne en maître, nous découvrons Little Tokyo, sorte de temple du kitsh essentiellement peuplé de figurines Hello Kitty et de restaurants. On rentre par curiosité dans quelques boutiques qui débordent d’objets inutiles et de vaisselle qui s’entasse sous une lumière blanche blafarde. Si l’extérieur est plus mignon, le cœur du quartier, le plus touristique, est cependant assez réduit et nous partons rapidement dans le Downtown proprement dit.

On retrouve y quelques airs de New York, à ceci près que le nombre de buildings est nettement plus réduit. On tombe par hasard sur le Los Angeles Times et sur d’immenses fresques avant d’arriver au Grand Central Market. Avec son look du siècle dernier et ses immenses ventilateurs qui marquent l’entrée, on ne pouvait qu’être tentés d’y faire un tour. L’endroit est bondé, des dizaines de stands se succèdent plein de vapeurs, de fumées et d’odeurs. On a quelques bouffées de chaleur dans cet endroit un peu étriqué mais on flâne un moment avant de finalement craquer pour des californian makis tout en fraicheur et des boissons aux couleurs exotiques (se méfier du jus de goyave rose fluo !). Un petit parc à deux blocs de là abritera notre pique nique.

En sortant de notre havre de verdure, chose rare ici, la silhouette du Walt Disney Concert Hall aux voiles d’acier se dessine. On ne peut malheureusement pas voir l’intérieur du bâtiment qui abrite l’orchestre philharmonique de Los Angeles. L’heure tourne et nous pousse à accélérer un peu le pas sans s’attarder davantage.

En revenant vers la gare, nous traversons finalement le quartier mexicain et cœur historique de Los Angeles. Quartier minuscule, à peine plus étendu que la Olvera Street, El Pueblo est sans doute le grand coup de cœur de cette journée. Cet ancien village abrite la plus vieille maison de la ville et sa grande cour intérieure où poussent cactus et grenades. Les ruelles piétonnes chaleureuses aux centaines de couleurs sont pleines de stands de babioles, de masques bariolés, de vêtements brodés et de musique. El Pueblo est tout petit, touristique et sans doute pas très authentique mais il fait bon se balader entre ces allées colorées et fleuries entre deux propositions de cuisine mexicaine. L’endroit parfait pour quitter Los Angeles sur une note positive.

La route vers Palm Springs mettra, elle, les nerfs à rude épreuve. Près de 3h de conduite en accordéon seront nécessaires pour rejoindre cet oasis à l’entrée du désert. A l’approche de Palm Springs, PS pour les intimes, des nuées d’éoliennes fleurissent sur les reliefs arides et désertiques. Elles seront bientôt remplacées par d’interminables rangées de palmiers qui donnent leur nom à la ville.

En ouvrant la portière, la chaleur nous assomme. Un vague courant d’air nous fait l’effet d’un sèche cheveux. La récompense est pourtant à quelques mètres. Pour changer des motels (et parce que Booking propose parfois des plans merveilleux), on s’offre ce soir une nuit au Hard Rock Hotel dont le décor n’a rien à envier aux célèbres cafés. Les chambres sont superbes et la piscine nous attend. Idéal pour se détendre après cette dernière portion de route compliquée.

Détendus mais affamés, on se dirige finalement vers Palm Canyon drive, fermée aux automobilistes le jeudi soir. On prend donc le temps de remonter la rue, théâtre d’expositions pour des artisans et des musiciens qui ont investis les lieux. Les terrasses sont bondées et la chaleur toujours incroyable à cette heure.

Bienvenue dans le désert. Bienvenue dans l’Ouest !

Coté pratique

Le logement

Hard Rock Hotel Palm Springs, 150 South Indian Canyon Drive, Palm Springs, CA 92262
Le Hard Rock Hôtel est une petite pause bienvenue après notre série de motels californiens. On aime tout: le décor fidèle à l’esprit des cafés, la piscine bienvenue sous la chaleur et ouverte jusqu’à 20h, la chambre impeccable et surtout, surtout… le petit déjeuner !
Buffet chaud, buffet froid, salade de fruits à composer, bar à omelettes, stand de gaufres… On mange pour 3, on y perd un temps fou… mais qu’est ce que c’est bon !

Les visites

Hollywood Boulevard
Se garer au Hollywood & Highland Shopping Center, 6801 Hollywood Blvd, Los Angeles, CA 90028. Parking gratuit 2h pour un achat dans le centre commercial.

Maison de Charmed : 1329 Carroll Ave, Los Angeles, CA 90026

Grand central Market : 317 S Broadway, Los Angeles, CA 90013

Les repas


Décor acidulé et carte variée.

Quand la lettre arrive à Universal Studios

26 Juillet 2017

Il est désormais temps de quitter le côté un peu décalé de Venice pour un passage obligé, à nos yeux, aux studios Universal. Une épreuve reste à passer avant de vagabonder dans ces décors de films: les routes à voies multiples de Los Angeles et leurs nombreuses sorties dont la succession semble avoir sérieusement contrarié le GPS… Après quelques ratés, nous voilà devant d’immenses parkings à étages qui se dressent comme des immeubles en bord de route.

On déboule finalement dans Universal Citywalk, zone commençante piétonne aux boutiques extravagantes et colorées. Les grandes enseignes et magasins de souvenirs succèdent aux restaurants ou vendeurs de sucreries. L’ambiance parc d’attraction qu’on aime tant est bien là. Au bout de la balade, de larges portiques de sécurité marquent l’entrée du parc où nos tickets pré-imprimés nous font gagner un peu de temps. Un coup d’œil aux temps d’attente, affichés un peu partout dans les allées, nous pousse à filer droit dans l’univers de J. K. Rowling pour espérer faire l’attraction la plus en vue du moment: Harry Potter and the Forbidden Journey.

Il suffit d’un coup d’œil et d’un bref instant pour revenir 10 ou 15 ans en arrière à une époque où je dévorais ces livres avec passion. Aucun doute, la magie d’Harry Potter opère. Le Pouldard Express encore fumant nous accueille d’ailleurs dans ce petit bout d’univers sorcier. On traverse d’une boutique à l’autre et il suffirait d’être un peu déraisonnable pour repartir avec uniforme, cape, baguette et balai. Tout est là, des oreilles à rallonge de Zonko’s aux livres de sorts en passant par les dragées surprises et les chocogrenouilles. A propos, si vous vous demandiez si les dragées surprises ont vraiment des goûts improbables… la réponse est oui !

Notre première file d’attente est un peu longue, près d’une heure, mais vraiment bien pensée. Sur le chemin qui serpente entre ombre et soleil, on trouve fontaines et brumisateurs à intervalle régulier. Au passage, la partie extérieure laisse le temps d’admirer une reconstitution du château aux proportions folles. Derrière le porche, on pénètre dans les salles sombres pour découvrir l’entrée du bureau de Dumbledore, la serre du Professeur Chourave, les dortoirs ou la salle de défense contre les forces du mal. Clou de la déco, la salle des tableaux qui surprennent de réalisme lorsqu’ils se mettent à parler entre eux. Nous voilà enfin installés dans un simulateur de vol sur un balai qui circule entre décors réels et images virtuelles. Une réussite !

En sortie de l’univers Harry Potter, on teste un peu par hasard l’Universal’s Animal Actors qui met en scène chats, chiens, rongeurs, singes, oiseaux ou rapaces. Le spectacle est bon enfant, drôle et franchement mignon. On se laisse facilement prendre au jeu devant les tours de ces animaux comédiens. A quelques mètres de là, le Special Effects Show propose de nous dévoiler les coulisses des cascades ou des bruitages. Un astronaute amateur s’envole au dessus de la scène et des spectateurs se transforment en musiciens improvisés pendant que des cascadeurs s’enflamment…

A la sortie des shows, Springfield et ses donuts géants sont bondés pour le déjeuner. Il faut dire que, là aussi, rien n’a été oublié: la taverne de Moe, la pizzeria de Luigi, le Krusty Burger, le petit marché… Marge et Homer s’y promènent sous les sourires des plus fans d’entre nous. Dans les Simpsons Ride, on s’installe dans un wagon qui parcourt une montagne russe… en réalité augmentée ! On dévale donc, virtuellement, des pentes improbables tout en évitant des obstacles toujours plus nombreux. L’effet est si réussi qu’on s’accroche au siège de temps à autre, au cas où…

Direction à présent le fond du parc où nous attend la star du parc d’attractions, le Studio Tour, qui propose une visite des studios à bord d’un petit train. La file d’attente parait longue mais les trains permettent à de nombreux passagers d’embarquer à chaque passage. Pour patienter, les employés passent dans les rangs de temps à autre pour proposer des « challenges pierre/papier/ciseau »: si le visiteur gagne, il prend la tête de la file d’attente ! Euphorie garantie en cas de victoire.

Une fois à bord, on roule pendant près de trois quarts d’heure entre les façades de carton pâte et les décors célèbres (le motel de Psychose, les maisons de Desperate Housewives…). Le voyage est ponctué de quelques animations qui donnent vie à ces décors qui semblaient pourtant si faux: des torrents d’eau dévalent les rues d’un petit village, un acteur court vers nous armé d’un couteau, une station de métro s’effondre… quand ce n’est pas directement King Kong qui vient bousculer le wagon. Bon, autant être honnête, avec la chaleur, le roulement régulier du petit train en assommera plus d’un…

Et déjà, l’heure tourne.

Se réveiller par un saut chez les zombies de Walking Dead, où des acteurs s’amusent à surgir de nul part dans des couloirs lugubres n’étant pas la meilleure des idées, on repose un peu nos nerfs dans le secteur des enfants. Un arrêt cupcake s’impose (on ne perd pas les bonnes habitudes) avant de filer chez les Minions pour une dernière attraction. Là aussi, la maison de Gru est reconstituée et on prend place dans de petites nacelles qui nous amènent sur le parcours initiatique d’un minion. Banana Pigniouf !

C’est un peu fatigués mais plutôt contents de cette journée que nous repartons dans les rues de Los Angeles qui, il faut l’admettre, nous contrarient une fois de plus. A force de tourner, on ratera finalement le coucher de soleil du haut du Griffith Observatory qui devait conclure notre programme.

Dans le Griffith Park, la foule est bien plus dense que prévue et les places de parking sont chères. On finit d’ailleurs par remonter la route à pied comme de nombreux touristes. Au sommet, la vue est néanmoins superbe et les lumières de Los Angeles scintillent à perte de vue. Le lieu aussi est plein de charme avec ses belles pierres blanches, ces petites allées et son intérieur flambant neuf. La courte heure que nous y passerons ne suffit vraiment pas à en faire le tour d’autant plus que les télescopes sont pris d’assaut. Peu importe au fond, la vue à elle seule valait le détour et offre à cette ville immense un brin de magie insoupçonné. Joli clap de fin.

♪ City of stars, are you shining just for me? ♫ ♪

Coté pratique

Le logement

Hollywood travellodge, 1401 North Vermont Avenue, Hollywood, CA 90027
Un motel sans charme et à la salle de petit déjeuner bien trop petite. On le choisit pour son emplacement stratégique entre deux visites et ses tarifs accessibles.

Les visites
  • Universal Studios: 100 Universal City Plaza, Universal City, CA 91608

Entrée $110 par adulte. Ouvert tous les jours de 9h à 22h. 8h si les billets ont été achetés en ligne. Il faudra tout de même penser aux $25 la journée pour le parking

Il est conseillé d’arriver tôt au moment de l’ouverture. Le parc se vide cependant en début de soirée. Réservation de tickets : https://store.universalstudioshollywood.com/PurchaseTickets.aspx

A noter que les tarifs sont également élevés dans tout le parc. Le moindre souvenir à ramener est une ruine. Chocogrenouille à $10 et baguette magique à $45… quand la réalité nous rattrape !

  • Griffith Park, Observatoire : 2800 E Observatory Rd, Los Angeles, CA 90027

Du mardi au vendredi de 12h à 22h. le samedi et le dimanche de 10h à 22h. Parking ouvert jusqu’au 22h30.

Venice et Santa Monica

25 Juillet 2017

Entre Solvang et Los Angeles, la route porte les traces des récents incendies qui ont ravagé la Californie quelques mois plus tôt. Dans la forêt de Los Padres, on traverse d’immenses étendues recouvertes de cendres, comme figées. Ces paysages glacent autant qu’ils impressionnent. L’océan apparait finalement au détour d’un virage et redonne un peu de vie au trajet. Depuis la route, on aperçoit avec surprise quelques dauphins sautant dans l’eau près des côtes.

L’arrivée à Los Angeles nous dépayse et on découvre enfin la Californie comme on se l’était imaginée: du soleil, des bords de mer aux plages interminables, de jolies voitures et des routes immenses pour entrer en ville. En bordure du Pacifique et grande comme dix fois Paris, LA semble complètement démesurée. Pour commencer à découvrir la ville, nous choisissons le quartier de Venice, un peu bordélique et carrément bohème.

On pose rapidement nos bagages à l’hôtel avant de partir un peu au hasard le long d’immenses boulevards. Après la Marina Del Rey, on découvre le Grand Canal et les canaux de Venice par la Dell Avenue. Bien loin des bâtisses italiennes, on croise ici bungalows californiens, maisons contemporaines et propriétés colorées installées entre de petits ponts. La plupart des habitants ont une barque amarrée sur les canaux ou de curieux pédalos. On s’y promène tranquillement, loin des routes passantes et des voitures, au milieu des haies fleuries.

En quittant les canaux, le Venice Boulevard nous entraine directement sur le bord de mer où l’ambiance change radicalement. Sur le boardwalk, on trouve un peu de tout et de n’importe quoi. Les quatre kilomètres de promenade sont bordés de palmiers, de fresques de street art et de boutiques qui débordent de T shirts, lunettes, planches de surfs miniatures et objets déco variés.

En bord de mer, tous les univers se mélangent: vendeurs ambulants, « docteurs » spécialistes en marijuana, artistes, surfeurs ou skateurs. Dès le début de la balade, les athlètes de Muscle Beach font de la gonflette en plein air. Un peu plus loin, les gamins jouent au basket sur des terrains spécialement aménagés et des centaines de vélos circulent sagement sur les pistes cyclables. Au milieu de tout ce petit monde, quelques artistes font le show entre deux stands de bric-à-brac. Venice est un joyeux bordel et un véritable coup de cœur.

Le skatepark entouré de sable est à lui tout seul un cliché made in California. De nombreux skaters ont élu domicile dans les bowls au bord de la plage. Petits et grands se lancent sans crainte et glissent sous le soleil de Californie pendant que les touristes et habitués prennent place le long des barrières pour observer les figures plus ou moins réussies. Après un petit moment d’observation et des dizaines de photos, on remonte le long de la piste cyclable vers Santa Monica.

Le long de l’immense plage de sable, la mer scintille. Les postes de garde ornés de drapeaux s’alignent le long de l’eau sans que l’on croise pour autant David Charvet ou Pamela Anderson. De l’autre côté de la piste, des dizaines d’équipements de sport ont été installés. Du panier de basket aux barres parallèles, tout y est. De petites gamines volent d’anneaux en anneaux comme de gracieuses gymnastes, d’autres grimpent le long de cordes avec une aisance incroyable. Il règne une ambiance douce et sereine sur cette partie de la côte où les familles ont pris la place des artistes.

Au bout de la balade, on arrive finalement sur le Pier et sa célèbre fête foraine colorée qui sent bon le popcorn et la barbe à papa. En plus des attractions, on y trouve un aquarium, des restaurants, des magasins de souvenirs et le panneau marquant la fin de la route 66. Après une courte visite, notre journée se termine finalement sur la plage pour une baignade bien méritée – la seule du séjour – dans une eau un peu agitée mais tellement agréable sous le soleil de Santa Monica.

Coté pratique

Le logement

Jolly Roger Hotel: 2904 Washington Boulevard, Venice, Los Angeles, CA 90292
Un motel quelconque mais qui permet d’aller jusqu’à Venice à pied. Ligne de bus à proximité.

Les repas


Au milieu d’une zone commerciale sans charme mais on est résolument fan de leur ribs au Jack Daniel’s. Full rack of course !

De Big Sur à Solvang

24 Juillet 2017

La Highway 1 étant fermée à quelques mètres de notre hôtel, il nous faut commencer la journée par rebrousser chemin et faire un bon détour par les terres. Pas de côtes découpées, de parcs d’états réputés ou de cascades pour cette fois: il faudra revenir après la réouverture de la route. Néanmoins, le soleil a décidé de faire son apparition au dessus de nos petites baraques en bois. Avant de partir, on avale un bol de céréales et quelques cookies Pepperidge Farm (fournisseur officiel du roadtrip) tout en observant les geais de Steller aux belles plumes bleues qui sautillent d’arbres en arbres. Une longue journée nous attend.

Les nuages sont toujours figés au dessus de l’océan mais on peut enfin découvrir la route ce matin. Le célèbre Bixby Bridge, sur lequel nous étions passés sans même le deviner, apparait rapidement au détour d’un virage. Une plateforme d’observation a été installée au Nord de ce symbole de la Highway 1. On s’y arrête un petit moment pour prendre quelques photos et profiter de l’air marin.

A Carmel-by-the-sea, point d’étape proche de Monterey, on trouve un centre ville plein de restaurants, d’hôtels et de galeries d’art dans une ambiance plutôt snob (les étiquettes dans les boutiques font froid dans le dos). Si la ville est connue pour ses paysages côtiers, elle est aussi célèbre pour son ancien maire, Clint Eastwood. Malgré cette réputation qui nous a décidé à faire un détour, l’endroit manque un peu de charme : Ocean street a un côté factice qui peine à séduire même si la balade n’est pas désagréable. Un tour en bord de mer et une visite de la Mission aurait sans doute pu nous convaincre davantage mais les 6h de route prévues ce jour là nous décident à repartir.

Les paysages brulés par le soleil le long des grandes lignes droites de la 101 tranchent avec la verdure croisée jusqu’à présent. Pour la première fois, la chaleur s’invite dans nos vacances. On s’arrête en cours de route à San Luis Obispo pour une pause gourmande au Madonna Inn. A défaut de pouvoir passer une nuit dans ce temple du kitsh où chaque chambre est différente et présente un décor particulier (forêt, dorures, cavernes… tout est visible ici), on entre « juste pour voir » et goûter un de leur dessert. Le lieu est à la hauteur de la réputation, tout est « trop ici ». Trop vieux, trop chargé, trop rose… un lieu unique où les sundae dégoulinent de chantilly et où les gâteaux à la crème paradent en vitrine.

Dernière étape du jour et non des moindres, la plage de Piedras Blancas de San Simeon. Impatience dans la voiture avant de découvrir pour la première fois des éléphants de mer ! Ces grosses bêtes vivent le plus souvent en pleine mer mais elles ont fini par élire domicile de façon quasi permanente sur une petite portion de la côte centrale… On ne pouvait pas les rater. Avachis sur la plage, les éléphants semblent pour la plupart n’être constitués que d’un amas de tissus visqueux tant ils semblent s’écrouler dans le sable. Les voir ramper sur le rivage puis s’effondrer 10 mètres plus loin en soupirant force à sourire. On les observe s’arroser de sable avec nonchalance, se retourner dans un sens puis dans l’autre pour mieux prendre le soleil avant de fermer les yeux doucement et on se dit que, finalement, la vie d’éléphant de mer est bien paisible.

De curieux petits écureuils profitent de l’animation pour circuler dans les pieds des observateurs, à la recherche d’une friandise à grignoter. Par farouche, ils n’hésitent pas à s’approcher au plus près et à prendre la pose pour les premiers clichés d’une (trop?) longue série sur les écureuils américains….

Nous voilà finalement arrivés à Solvang, une petite ville danoise qui a surgi au milieu de la Californie un siècle plus tôt. Après avoir croisé une demi heure plus tôt un troupeau de zèbres gambadant gentiment face à la mer dans un champ en bord de route, on est à peine surpris de trouver des moulins au cœur de cette campagne colorée.

Cette parenthèse a un côté Disneyland avec ses façades colorées et ses rues impeccables. On y trouve des boutiques scandinaves peuplées de costumes ou de petites figurines, des boulangeries aux spécialités nordiques, des restaurants plus ou moins traditionnels, des moulins grandeurs nature et, au détour d’un carrefour, une réplique de la petite sirène installée sur son rocher. Ne manque que la mer pour se remémorer une semaine de vacances à Copenhague. La nuit tombe et Solvang s’illumine. Au dessus de nos têtes, les étoiles sont pourtant visibles comme rarement nous en avions vu. En quittant le centre ville, on devine même des morceaux de voie lactée. Nous reverrons très bientôt les étoiles… dans des rues nettement plus animées.

Coté pratique

Le logement

Solvang Gardens Lodge, 293 Alisal Road, Solvang, CA 93463
Un hôtel charmant dont le jardin nous avait fait de l’œil pendant les réservations. Terrain de pétanque et petit jardin dans une cour intérieur. Lits au format danois (prendre de l’élan pour réussir à grimper dessus !). Petit bémol pour la salle du petit déjeuner qui n’est pas très grande.

Les visites


Pour observer les éléphants de mer se prélasser dans le sable.

Les repas

Le temple du kitsch: pour un cookie ou plus si affinités !

Seul restaurant que nous ayons trouvé pour manger à une heure relativement tardive pour les américains. Portions énormes, ne pas se fier au terme « entrée »: on mange assez à 2 avec une seule assiette !