De Los Angeles à Palm Springs

27 Juillet 2017

Dernier jour à Los Angeles avant le grand départ pour les parcs nationaux. L’heure pour nous de faire les touristes et de fouler les étoiles d’Hollywood Boulevard comme des milliers de badauds. On laisse la voiture au Hollywood & Highland Shopping Center, grand centre commercial à l’architecture un peu curieuse: ici, les panneaux publicitaires Marvel et Victoria’s Secret côtoient d’immenses colonnes et sculptures d’éléphants. Du haut du quatrième étage, une plate-forme d’observation offre un point de vue facile d’accès sur le célèbre Hollywood Sign, raison essentielle de notre venue.

Juste à la sortie du centre, les premières étoiles apparaissent. On remonte le boulevard en les suivant, entre les propositions de tours en bus impérial, les foules de passants, les boutiques de goodies démesurées et les fameux TCL Chinese et El Capitan theatres. Étape incontournable de tout passage à Los Angeles, ce quartier parait pourtant froid et sans âme. On y reste finalement assez peu de temps, histoire de voir et d’acheter quelques souvenirs, avant de reprendre la route vers Union Station.

En chemin, une petite étape s’impose pour une plongée dans nos souvenirs de soirée devant la trilogie du samedi, point incontournable de nos weekends d’ados. Sur la Caroll avenue se trouve en effet la maison des sœurs Halliwell qui ont fait les beaux jours de Charmed. Loin du bruit et du côté plastique d’Hollywood boulevard, le quartier est calme et reposant. Certaines maisons attendent sagement un nouveau propriétaire prêt à les retaper, d’autres se laissent simplement admirer. On oublierait presque toutes ces années de mensonges où on nous a honteusement fait croire que les sorcières vivaient à San Francisco….

Deux ou trois sorties ratées plus tard, Union Station et ses allures de mission espagnole apparaissent finalement entourées de palmiers. Tradition oblige, on commence par s’autoriser un petit passage dans ce symbole du voyage. Tendance art déco, carrelage brillant, boiseries, énormes fauteuils en cuir et cireurs de chaussures donnent à cette gare un charme désuet. Sorte de musée figé dans un autre temps, l’édifice est cependant égayé de patios, de mosaïques et de fontaines. Quelques panneaux nous indiquent le départ prochain d’un Amtrak qui nous rappelle au passage les souvenirs d’un interminable New York – Montréal. Les gares ont ce charme impérissable et celle ci ne fait pas exception à la règle.

A quelques minutes de là, et après avoir longé une route passante où le béton règne en maître, nous découvrons Little Tokyo, sorte de temple du kitsh essentiellement peuplé de figurines Hello Kitty et de restaurants. On rentre par curiosité dans quelques boutiques qui débordent d’objets inutiles et de vaisselle qui s’entasse sous une lumière blanche blafarde. Si l’extérieur est plus mignon, le cœur du quartier, le plus touristique, est cependant assez réduit et nous partons rapidement dans le Downtown proprement dit.

On retrouve y quelques airs de New York, à ceci près que le nombre de buildings est nettement plus réduit. On tombe par hasard sur le Los Angeles Times et sur d’immenses fresques avant d’arriver au Grand Central Market. Avec son look du siècle dernier et ses immenses ventilateurs qui marquent l’entrée, on ne pouvait qu’être tentés d’y faire un tour. L’endroit est bondé, des dizaines de stands se succèdent plein de vapeurs, de fumées et d’odeurs. On a quelques bouffées de chaleur dans cet endroit un peu étriqué mais on flâne un moment avant de finalement craquer pour des californian makis tout en fraicheur et des boissons aux couleurs exotiques (se méfier du jus de goyave rose fluo !). Un petit parc à deux blocs de là abritera notre pique nique.

En sortant de notre havre de verdure, chose rare ici, la silhouette du Walt Disney Concert Hall aux voiles d’acier se dessine. On ne peut malheureusement pas voir l’intérieur du bâtiment qui abrite l’orchestre philharmonique de Los Angeles. L’heure tourne et nous pousse à accélérer un peu le pas sans s’attarder davantage.

En revenant vers la gare, nous traversons finalement le quartier mexicain et cœur historique de Los Angeles. Quartier minuscule, à peine plus étendu que la Olvera Street, El Pueblo est sans doute le grand coup de cœur de cette journée. Cet ancien village abrite la plus vieille maison de la ville et sa grande cour intérieure où poussent cactus et grenades. Les ruelles piétonnes chaleureuses aux centaines de couleurs sont pleines de stands de babioles, de masques bariolés, de vêtements brodés et de musique. El Pueblo est tout petit, touristique et sans doute pas très authentique mais il fait bon se balader entre ces allées colorées et fleuries entre deux propositions de cuisine mexicaine. L’endroit parfait pour quitter Los Angeles sur une note positive.

La route vers Palm Springs mettra, elle, les nerfs à rude épreuve. Près de 3h de conduite en accordéon seront nécessaires pour rejoindre cet oasis à l’entrée du désert. A l’approche de Palm Springs, PS pour les intimes, des nuées d’éoliennes fleurissent sur les reliefs arides et désertiques. Elles seront bientôt remplacées par d’interminables rangées de palmiers qui donnent leur nom à la ville.

En ouvrant la portière, la chaleur nous assomme. Un vague courant d’air nous fait l’effet d’un sèche cheveux. La récompense est pourtant à quelques mètres. Pour changer des motels (et parce que Booking propose parfois des plans merveilleux), on s’offre ce soir une nuit au Hard Rock Hotel dont le décor n’a rien à envier aux célèbres cafés. Les chambres sont superbes et la piscine nous attend. Idéal pour se détendre après cette dernière portion de route compliquée.

Détendus mais affamés, on se dirige finalement vers Palm Canyon drive, fermée aux automobilistes le jeudi soir. On prend donc le temps de remonter la rue, théâtre d’expositions pour des artisans et des musiciens qui ont investis les lieux. Les terrasses sont bondées et la chaleur toujours incroyable à cette heure.

Bienvenue dans le désert. Bienvenue dans l’Ouest !

Coté pratique

Le logement

Hard Rock Hotel Palm Springs, 150 South Indian Canyon Drive, Palm Springs, CA 92262
Le Hard Rock Hôtel est une petite pause bienvenue après notre série de motels californiens. On aime tout: le décor fidèle à l’esprit des cafés, la piscine bienvenue sous la chaleur et ouverte jusqu’à 20h, la chambre impeccable et surtout, surtout… le petit déjeuner !
Buffet chaud, buffet froid, salade de fruits à composer, bar à omelettes, stand de gaufres… On mange pour 3, on y perd un temps fou… mais qu’est ce que c’est bon !

Les visites

Hollywood Boulevard
Se garer au Hollywood & Highland Shopping Center, 6801 Hollywood Blvd, Los Angeles, CA 90028. Parking gratuit 2h pour un achat dans le centre commercial.

Maison de Charmed : 1329 Carroll Ave, Los Angeles, CA 90026

Grand central Market : 317 S Broadway, Los Angeles, CA 90013

Les repas


Décor acidulé et carte variée.

Quand la lettre arrive à Universal Studios

26 Juillet 2017

Il est désormais temps de quitter le côté un peu décalé de Venice pour un passage obligé, à nos yeux, aux studios Universal. Une épreuve reste à passer avant de vagabonder dans ces décors de films: les routes à voies multiples de Los Angeles et leurs nombreuses sorties dont la succession semble avoir sérieusement contrarié le GPS… Après quelques ratés, nous voilà devant d’immenses parkings à étages qui se dressent comme des immeubles en bord de route.

On déboule finalement dans Universal Citywalk, zone commençante piétonne aux boutiques extravagantes et colorées. Les grandes enseignes et magasins de souvenirs succèdent aux restaurants ou vendeurs de sucreries. L’ambiance parc d’attraction qu’on aime tant est bien là. Au bout de la balade, de larges portiques de sécurité marquent l’entrée du parc où nos tickets pré-imprimés nous font gagner un peu de temps. Un coup d’œil aux temps d’attente, affichés un peu partout dans les allées, nous pousse à filer droit dans l’univers de J. K. Rowling pour espérer faire l’attraction la plus en vue du moment: Harry Potter and the Forbidden Journey.

Il suffit d’un coup d’œil et d’un bref instant pour revenir 10 ou 15 ans en arrière à une époque où je dévorais ces livres avec passion. Aucun doute, la magie d’Harry Potter opère. Le Pouldard Express encore fumant nous accueille d’ailleurs dans ce petit bout d’univers sorcier. On traverse d’une boutique à l’autre et il suffirait d’être un peu déraisonnable pour repartir avec uniforme, cape, baguette et balai. Tout est là, des oreilles à rallonge de Zonko’s aux livres de sorts en passant par les dragées surprises et les chocogrenouilles. A propos, si vous vous demandiez si les dragées surprises ont vraiment des goûts improbables… la réponse est oui !

Notre première file d’attente est un peu longue, près d’une heure, mais vraiment bien pensée. Sur le chemin qui serpente entre ombre et soleil, on trouve fontaines et brumisateurs à intervalle régulier. Au passage, la partie extérieure laisse le temps d’admirer une reconstitution du château aux proportions folles. Derrière le porche, on pénètre dans les salles sombres pour découvrir l’entrée du bureau de Dumbledore, la serre du Professeur Chourave, les dortoirs ou la salle de défense contre les forces du mal. Clou de la déco, la salle des tableaux qui surprennent de réalisme lorsqu’ils se mettent à parler entre eux. Nous voilà enfin installés dans un simulateur de vol sur un balai qui circule entre décors réels et images virtuelles. Une réussite !

En sortie de l’univers Harry Potter, on teste un peu par hasard l’Universal’s Animal Actors qui met en scène chats, chiens, rongeurs, singes, oiseaux ou rapaces. Le spectacle est bon enfant, drôle et franchement mignon. On se laisse facilement prendre au jeu devant les tours de ces animaux comédiens. A quelques mètres de là, le Special Effects Show propose de nous dévoiler les coulisses des cascades ou des bruitages. Un astronaute amateur s’envole au dessus de la scène et des spectateurs se transforment en musiciens improvisés pendant que des cascadeurs s’enflamment…

A la sortie des shows, Springfield et ses donuts géants sont bondés pour le déjeuner. Il faut dire que, là aussi, rien n’a été oublié: la taverne de Moe, la pizzeria de Luigi, le Krusty Burger, le petit marché… Marge et Homer s’y promènent sous les sourires des plus fans d’entre nous. Dans les Simpsons Ride, on s’installe dans un wagon qui parcourt une montagne russe… en réalité augmentée ! On dévale donc, virtuellement, des pentes improbables tout en évitant des obstacles toujours plus nombreux. L’effet est si réussi qu’on s’accroche au siège de temps à autre, au cas où…

Direction à présent le fond du parc où nous attend la star du parc d’attractions, le Studio Tour, qui propose une visite des studios à bord d’un petit train. La file d’attente parait longue mais les trains permettent à de nombreux passagers d’embarquer à chaque passage. Pour patienter, les employés passent dans les rangs de temps à autre pour proposer des « challenges pierre/papier/ciseau »: si le visiteur gagne, il prend la tête de la file d’attente ! Euphorie garantie en cas de victoire.

Une fois à bord, on roule pendant près de trois quarts d’heure entre les façades de carton pâte et les décors célèbres (le motel de Psychose, les maisons de Desperate Housewives…). Le voyage est ponctué de quelques animations qui donnent vie à ces décors qui semblaient pourtant si faux: des torrents d’eau dévalent les rues d’un petit village, un acteur court vers nous armé d’un couteau, une station de métro s’effondre… quand ce n’est pas directement King Kong qui vient bousculer le wagon. Bon, autant être honnête, avec la chaleur, le roulement régulier du petit train en assommera plus d’un…

Et déjà, l’heure tourne.

Se réveiller par un saut chez les zombies de Walking Dead, où des acteurs s’amusent à surgir de nul part dans des couloirs lugubres n’étant pas la meilleure des idées, on repose un peu nos nerfs dans le secteur des enfants. Un arrêt cupcake s’impose (on ne perd pas les bonnes habitudes) avant de filer chez les Minions pour une dernière attraction. Là aussi, la maison de Gru est reconstituée et on prend place dans de petites nacelles qui nous amènent sur le parcours initiatique d’un minion. Banana Pigniouf !

C’est un peu fatigués mais plutôt contents de cette journée que nous repartons dans les rues de Los Angeles qui, il faut l’admettre, nous contrarient une fois de plus. A force de tourner, on ratera finalement le coucher de soleil du haut du Griffith Observatory qui devait conclure notre programme.

Dans le Griffith Park, la foule est bien plus dense que prévue et les places de parking sont chères. On finit d’ailleurs par remonter la route à pied comme de nombreux touristes. Au sommet, la vue est néanmoins superbe et les lumières de Los Angeles scintillent à perte de vue. Le lieu aussi est plein de charme avec ses belles pierres blanches, ces petites allées et son intérieur flambant neuf. La courte heure que nous y passerons ne suffit vraiment pas à en faire le tour d’autant plus que les télescopes sont pris d’assaut. Peu importe au fond, la vue à elle seule valait le détour et offre à cette ville immense un brin de magie insoupçonné. Joli clap de fin.

♪ City of stars, are you shining just for me? ♫ ♪

Coté pratique

Le logement

Hollywood travellodge, 1401 North Vermont Avenue, Hollywood, CA 90027
Un motel sans charme et à la salle de petit déjeuner bien trop petite. On le choisit pour son emplacement stratégique entre deux visites et ses tarifs accessibles.

Les visites
  • Universal Studios: 100 Universal City Plaza, Universal City, CA 91608

Entrée $110 par adulte. Ouvert tous les jours de 9h à 22h. 8h si les billets ont été achetés en ligne. Il faudra tout de même penser aux $25 la journée pour le parking

Il est conseillé d’arriver tôt au moment de l’ouverture. Le parc se vide cependant en début de soirée. Réservation de tickets : https://store.universalstudioshollywood.com/PurchaseTickets.aspx

A noter que les tarifs sont également élevés dans tout le parc. Le moindre souvenir à ramener est une ruine. Chocogrenouille à $10 et baguette magique à $45… quand la réalité nous rattrape !

  • Griffith Park, Observatoire : 2800 E Observatory Rd, Los Angeles, CA 90027

Du mardi au vendredi de 12h à 22h. le samedi et le dimanche de 10h à 22h. Parking ouvert jusqu’au 22h30.

Venice et Santa Monica

25 Juillet 2017

Entre Solvang et Los Angeles, la route porte les traces des récents incendies qui ont ravagé la Californie quelques mois plus tôt. Dans la forêt de Los Padres, on traverse d’immenses étendues recouvertes de cendres, comme figées. Ces paysages glacent autant qu’ils impressionnent. L’océan apparait finalement au détour d’un virage et redonne un peu de vie au trajet. Depuis la route, on aperçoit avec surprise quelques dauphins sautant dans l’eau près des côtes.

L’arrivée à Los Angeles nous dépayse et on découvre enfin la Californie comme on se l’était imaginée: du soleil, des bords de mer aux plages interminables, de jolies voitures et des routes immenses pour entrer en ville. En bordure du Pacifique et grande comme dix fois Paris, LA semble complètement démesurée. Pour commencer à découvrir la ville, nous choisissons le quartier de Venice, un peu bordélique et carrément bohème.

On pose rapidement nos bagages à l’hôtel avant de partir un peu au hasard le long d’immenses boulevards. Après la Marina Del Rey, on découvre le Grand Canal et les canaux de Venice par la Dell Avenue. Bien loin des bâtisses italiennes, on croise ici bungalows californiens, maisons contemporaines et propriétés colorées installées entre de petits ponts. La plupart des habitants ont une barque amarrée sur les canaux ou de curieux pédalos. On s’y promène tranquillement, loin des routes passantes et des voitures, au milieu des haies fleuries.

En quittant les canaux, le Venice Boulevard nous entraine directement sur le bord de mer où l’ambiance change radicalement. Sur le boardwalk, on trouve un peu de tout et de n’importe quoi. Les quatre kilomètres de promenade sont bordés de palmiers, de fresques de street art et de boutiques qui débordent de T shirts, lunettes, planches de surfs miniatures et objets déco variés.

En bord de mer, tous les univers se mélangent: vendeurs ambulants, « docteurs » spécialistes en marijuana, artistes, surfeurs ou skateurs. Dès le début de la balade, les athlètes de Muscle Beach font de la gonflette en plein air. Un peu plus loin, les gamins jouent au basket sur des terrains spécialement aménagés et des centaines de vélos circulent sagement sur les pistes cyclables. Au milieu de tout ce petit monde, quelques artistes font le show entre deux stands de bric-à-brac. Venice est un joyeux bordel et un véritable coup de cœur.

Le skatepark entouré de sable est à lui tout seul un cliché made in California. De nombreux skaters ont élu domicile dans les bowls au bord de la plage. Petits et grands se lancent sans crainte et glissent sous le soleil de Californie pendant que les touristes et habitués prennent place le long des barrières pour observer les figures plus ou moins réussies. Après un petit moment d’observation et des dizaines de photos, on remonte le long de la piste cyclable vers Santa Monica.

Le long de l’immense plage de sable, la mer scintille. Les postes de garde ornés de drapeaux s’alignent le long de l’eau sans que l’on croise pour autant David Charvet ou Pamela Anderson. De l’autre côté de la piste, des dizaines d’équipements de sport ont été installés. Du panier de basket aux barres parallèles, tout y est. De petites gamines volent d’anneaux en anneaux comme de gracieuses gymnastes, d’autres grimpent le long de cordes avec une aisance incroyable. Il règne une ambiance douce et sereine sur cette partie de la côte où les familles ont pris la place des artistes.

Au bout de la balade, on arrive finalement sur le Pier et sa célèbre fête foraine colorée qui sent bon le popcorn et la barbe à papa. En plus des attractions, on y trouve un aquarium, des restaurants, des magasins de souvenirs et le panneau marquant la fin de la route 66. Après une courte visite, notre journée se termine finalement sur la plage pour une baignade bien méritée – la seule du séjour – dans une eau un peu agitée mais tellement agréable sous le soleil de Santa Monica.

Coté pratique

Le logement

Jolly Roger Hotel: 2904 Washington Boulevard, Venice, Los Angeles, CA 90292
Un motel quelconque mais qui permet d’aller jusqu’à Venice à pied. Ligne de bus à proximité.

Les repas


Au milieu d’une zone commerciale sans charme mais on est résolument fan de leur ribs au Jack Daniel’s. Full rack of course !