Premiers pas sur skye

22 juin 2022

Quand on ouvre les yeux sur le loch, encore emmitouflés dans une couette épaisse, on ne découvre qu’un ciel gris et des nuages gorgés d’eau. On peine donc à se traîner hors de la Conchra House, à lâcher son petit déjeuner typiquement écossais et son décor d’un autre temps. Pourtant, nous rejoignons l’île de Skye ce matin, celle qui m’avait tant marquée par le passé. A peine assis dans la voiture, les premières gouttes s’abattent sur le pare-brise.

 A l’extrême Sud Est de l’île, au bout d’une route tortueuse qui traverse des landes aux couleurs automnales, les écossais ont installé un abri dédié à l’observation de la faune aquatique. Il faut marcher à peine un kilomètre pour découvrir ce petit bungalow particulièrement bien aménagé. De nombreux panneaux explicatifs décrivent les cétacés que l’on peut apercevoir en mer mais aussi les différents phoques et loutres qu’il est possible de distinguer sur les côtes.

Une longue vue est mise à disposition et de larges fenêtres surplombant des bancs de bois permettent aux amateurs de photos et aux observateurs aguerris de s’installer. On reste là un bon moment, guettant les loutres dans les algues qui s’agglutinent au bord de la plage. On en apercevra brièvement une, trop rapide pour mon appareil, ainsi que quelques phoques gris. En quittant les lieux, un mouvement attire notre attention dans les bois. Entre les troncs, une petite tête apparaît, discrète. Elle nous observe un moment, me laisse prendre une photo, et repart en sautillant, sans un bruit.

On rejoint désormais le cœur de Skye en remontant vers Portree, capitale de l’île. On est dans l’Écosse, la vraie, celle des moutons, des bords de mer chahutés et de la verdure à perte de vue.

S’il y a bien une bestiole qu’on adore dans cet univers, c’est la vache Highlands, sa fabuleuse crinière rousse et sa bouille adorable. Elles apparaissent subitement sur notre route, toutes proches. On s’arrête forcément pour une séance photo, émerveillés par les petits veaux tellement craquants. Certains se laissent caresser entre les oreilles sous l’œil attentif de leur maman, d’autres reniflent le bout de nos doigts avec une extrême prudence, prêt à déguerpir à la moindre alerte. On repart de là plein d’amour pour ces jolies bêtes avec un beau moment de tendresse.

Quand on arrive aux Fairy Pools, je suis un peu abattue par le changement. Des années auparavant, le départ de la randonnée qui remonte le petit cours d’eau était marqué par la présence de quelques voitures garées en vrac le long de la route. Aujourd’hui, un immense parking équipé de toilettes et de bornes de paiement automatiques (encore…) a surgit de terre. Sur le moment, j’ignore ce qui me déplait le plus, cette soudaine invasion et ou le temps toujours plus menaçant.

Le souvenir d’une balade ensoleillée est alors bousculé par la réalité : les nombreux promeneurs ont transformé le chemin en une large piste boueuse, le ciel gris fait disparaître les reflets bleutés de l’eau, la foule s’accumule aux premiers points de vue. On poursuit tout de même. À mesure que l’on s’éloigne du parking, le ciel se dégage légèrement et les promeneurs disparaissent peu à peu. Arrivés au pied des montagnes, on est quasiment seuls. On en profite pour faire quelques photos, rapidement rattrapés par un coup de vent apportant d’épais nuages et de la pluie. On part au pas de course en sens inverse, croisant toujours plus de visiteurs, pour la plupart parfaitement équipés. On arrive au parking trempés et finalement mitigé sur les Fairy Pools.

On parle souvent de la météo écossaise comme un véritable problème, imaginant des terres toujours grises et tristes. Si c’est parfois vrai, on oublie souvent de dire que cette météo est surtout changeante et que les quatre saisons peuvent se croiser dans la journée. Cela est particulièrement vrai sur Skye et l’on remarquera assez vite que, peu importe les éléments qui se sont déchaînés dans la journée, le beau temps revient souvent vers 16h ou 17h.

C’est ainsi que la route vers Portree se dégage peu à peu. On s’y arrête un petit moment pour la découvrir, faire quelques achats de souvenirs et réserver une table pour notre dernier soir sur l’île. A cette saison, les restaurants sont en effet pris d’assaut dès l’ouverture et il est difficile de songer à manger quelque part sans avoir prévu le coup en avance.

La grisaille définitivement disparue, les derniers kilomètres vers notre BnB offrent même des vues magnifiques sur la côte ouest, peuplée de moutons dodus crapahutant dans des falaises d’un improbable vert. De quoi se réconforter un peu et reprendre des forces, prêts à repartir le lendemain.

Le coup de cœur de Ptit Jo

La rencontre avec les vaches Highland et leurs adorables petits veaux.

Coté pratique

Les activités

Kylerhea Otter Hide, Glenelg to Kylerhea, Breakish, Isle of Skye IV42 8NH
Pour observer les loutres sur Skye
https://www.walkhighlands.co.uk/skye/kylerheaotter.shtml

Fairy Pools car park, Glenbrittle, Isle of Skye IV47 8TA
Retrouvez toutes les infos sur la balade aux Fairy Pools via ce lien : https://www.walkhighlands.co.uk/skye/fairypools.shtml
Comptez £6 pour le parking

Le logement

Quiraing Rooms, 2 brogaig, Staffin IV51 9JY
nous sommes restés 3 nuits dans ce B&B avec chambre individuelle et salle de bain partagée avec une autre chambre. La chambre est petite mais confortable et la salle de bain très propre. On met sur le ratio coût/qualité notamment pour le petit déjeuner. Il est stocké directement dans les chambres, composé de porridge, d’une brioche, de pain de mie et d’un jus d’orange en boîte. Il n’y a donc pas de partie chaude de type œuf et bacon et on est clairement en dessous de ce qui se fait habituellement au Royaume Uni. C’est vraiment un établissement pour dormir où l’on ne croise jamais les hôtes.

Les repas

Pendant nos trois jours sur Skye, nous avons essentiellement opté pour les repas à la maison. Le dernier soir, on s’est pourtant laissé tenter par une sortie 

The Portree Hotel restaurant, Somerled Square, Portree IV51 9EH
Un établissement plein de charme, à mi-chemin entre le restaurant et le pub, où on s’est vraiment régalés. Il est en revanche relativement coûteux.

L’Écosse est un pays relativement couteux. Aussi, pour réduire un peu la facture du voyage, nous avons opté pour un maximum de repas faits nous même. La plupart des logements fournissent a minima une tasse et une bouilloire, idéal pour les soupes ou les nouilles instantanées. Nous avons également beaucoup misé sur les enseignes Tesco qui proposent des formules intéressantes à 3.5£ avec plat + boisson + snack ou dessert. Les températures n’étant pas franchement élevées, on a pu conserver facilement nos achats dans la voiture.

Dans les Cairngorms

19 juin 2022

On file ce matin-là sur une large route vers une Écosse plus verte et plus nature. Pour débuter ce périple, on choisit le parc national des Cairngorms, qui abrite le château de Balmoral, connu pour être une sorte de refuge pour la Reine. On opte pour l’Ouest du parc, loin de Balmoral mais plus nature.

Le chemin débute à proximité du visitor center et est plutôt bien balisé. Il s’élève rapidement dans la forêt par une piste large entouré de pins et d’une mousse bien verte. Certains de sommets voisins arborent encore un peu de neige, ce qui donne un aperçu du climat dans le secteur… Sous un ciel grisonnant, on est rapidement seuls sur le sentier.

La large piste bien tracée cède peu à peu la place à un étroit chemin tournicotant dans les arbres au cœur de la forêt. Quelques passages en bois ont été aménagés au passage de ruisseaux qui filent entre d’impressionnants arbres. Après une bonne heure de marche, le paysage se dégage finalement et le Loch Uaine se lasse deviner entre les arbres en contre bas.

Notre arrivée au loch est saluée par un bref rayon de soleil. Depuis les hauteurs, on distingue donc facilement la couleur verte des eaux du lac. Malheureusement, à mesure que l’on s’approche de la rive, la couleur particulière de ce petit lac devient de moins en moins évidente. On atterrit sur une plage de sable doré, presque rose, ou quelques promeneurs se sont installés. Un cocker surexcité déboule devant nous, trempés jusqu’au ventre et un bâton entre les dents. Le message est plus que clair. On joue un moment avec cette boule d’énergie avant de faire le tour du loch, cherchant à retrouver la couleur turquoise du premier regard, sans succès.

Les alentours, en s’écartant un peu de la boucle balisée, sont plein de bruyères, de petites fleurs blanches et de hautes herbes colorées. Un sentier s’enfonce dans cette végétation et file dans les montagnes. N’ayant pas de plan, on décide de retourner vers le parking en empruntant un autre chemin, tout plat cette fois. On retrouve alors un chemin rectiligne, bien tracé, emprunté par de nombreux vélos… finalement beaucoup moins amusant que celui que nous avions pris à l’aller.

Avant de rejoindre notre logement pour la nuit, on fait quand même un rapide stop au loch Morlich, immense loch bordé de plages de sable et aux eaux propices à la baignade. Enfin propice… disons plutôt qu’une base nautique importante est installée là, proposant paddle, kayak et autre activité. Néanmoins les quelques personnes que nous croisons dans l’eau sont en combinaison et ne nous donnent pas spécialement envie de les rejoindre. On se contente donc d’une balade sur la plage, moins risquée !

Le coup de cœur de Ptit Jo

Les eaux turquoises du Loch Uaine

Coté pratique

Les activités

Parc National des Cairngorms
Pour plus d’infos sur la rando : https://www.alltrails.com/trail/scotland/highland/ryvoan-and-lochan-uaine-circuit
Prévoir le paiement du parking à hauteur de 4£.

Le logement

High Range Lodge Hotel, Grampian Road, Aviemore, PH22 1PT, Royaume-Uni
Un hôtel tout ce qu’il y a de plus classqieu avec de grande chambre au format motel. Elles sont spacieuses, propres et bien équipées. En revanche, le petit-déjeuner n’est pas proposé.

Les repas

Repas à la maison !
L’Écosse est un pays relativement couteux. Aussi, pour réduire un peu la facture du voyage, nous avons opté pour un maximum de repas faits nous même. La plupart des logements fournissent a minima une tasse et une bouilloire, idéal pour les soupes ou les nouilles instantanées. Nous avons également beaucoup misé sur les enseignes Tesco qui proposent des formules intéressantes à 3.5£ avec plat + boisson + snack ou dessert. Les températures n’étant pas franchement élevées, on a pu conserver facilement nos achats dans la voiture.

Édimbourg

17 juin 2022

Assise dans l’avion, les yeux perdus sur les agents de l’aéroport qui s’activent, mes souvenirs s’agitent déjà dans l’attente de notre envol.

L’Écosse est une destination particulière à mes yeux puisque j’y ai vécu un été dans le cadre de mes études. C’était aussi la première fois que je partais seule. Si à l’époque j’avais été bouleversée par la gentillesse de ses habitants, je n’avais eu qu’un bref aperçu de ses paysages, mon temps libre pour explorer la région étant réduit aux weekends. Pourtant, j’en garde depuis le souvenir ému d’une nature brute, d’un climat farfelu et d’un peuple incroyablement chaleureux. Huit ans après, un guide de voyage bariolé et corné posé sur les genoux, je m’apprête donc un rejoindre un bout de mon âme resté là-bas, attendant impatiemment mon retour.

Le moteur gronde, les roues se décollent du sol, l’Écosse nous attend

18 juin 2022

On ouvre les yeux sur la belle Édimbourg, ville emblématique de l’Écosse au charme ancien. On opte d’abord pour le Dean village, petit oasis de verdure traversé par un cours d’eau. Cet ancien village indépendant majoritairement constitué de moulins est progressivement devenu un centre économique avec l’installation de tanneurs, de forgerons et de quelques industries. Avec le développement des routes et des viaducs, il a pourtant été peu à peu abandonné pour être quasiment déserté. Ce n’est que dans les années 70 que les écossais se sont de nouveau intéressés à ce havre de paix, rénovant les anciennes bâtisses et en implantant de plus récentes en pierre. C’est aujourd’hui un quartier résidentiel très calme où il fait bon flâner.

Après cette découverte, on file vers Grassmarket Square particulièrement animée à cette heure. Sur la longue place pavée bordée de larges façades de pierres et de terrasses animées, un marché bat son plat. Un stand de paella embaume tout le secteur, attirant des foules de clients, pendant que les stands voisins vendent livres anciens, bijoux artisanaux, tasses bariolés ou affiches art déco. Il y règne une ambiance détendue et joyeuse sous l’œil du château d’Édimbourg, perché sur sa falaise un peu haut.

Nos pas nous conduisent rapidement vers Victoria Street, rue pavée pleine de charme en arc de cercle et aux façades colorées. Elle aurait inspiré le Chemin de Traverse dans les romans Harry Potter.

Dans cette ville où J.K Rowling a en partie rédigé la plus célèbre des sagas, Harry Potter est partout. On croise régulièrement des visiteurs armés d’une écharpe rouge et or, d’un T-shirt Hogwards ou d’autres gadgets. Pour cause, Victoria Street abrite une formidable boutique sur 3 étages dédiée à cet univers. Elle a tout des boutiques que j’adore : un charme ancien, un parquet qui grince, des meubles en bois, des objets partout qui pendant au plafond ou qui encombre les étagères. On y trouve toute la panoplie du bon sorcier en allant de la baguette magique aux vêtements, des livres aux objets de décoration, de la bièreaubeurre aux chocogrenouilles… un endroit magique où toutes les scènes que l’on imaginait petits prennent vie.

On poursuit alors notre balade dans les rues de la vieille ville, grimpant un peu au hasard jusqu’au château, incroyablement bondé. La ville a beaucoup de charme et est pleine de vie. On apprécie les façades de pub si soignées, les cabines téléphoniques tellement célèbres, les boutiques de whisky aux bouteilles ambrées et les bus à étages rougeoyants.

On tombe aussi sur des allées plus tranquilles voire même sur de toutes petites allées qui, partant des rues principales, filent vers Prince Street et le quartier de la gare. Malgré le grand parc, on apprécie moins ce quartier, davantage fréquenté et bruyant en raison de la circulation des voitures. Les bâtiments, plus récents, nous séduisent également un peu moins.

On remonte néanmoins l’artère principale qui abrite magasins de mode, de souvenirs et quelques restaurants. On la suit jusqu’à Calton Hill, une colline verdoyante offrant un panorama sur toute la ville. Au sommet, balayé par le vent, on trouve un observatoire et… plusieurs monuments d’inspiration grecque ! Le plus grand d’entre eux, la National Monument devait être à l’origine une réplique du Parthénon mais, faute des moyens, il n’aura jamais été achevé. On marche un moment dans le parc, au milieu de ce curieux mélange des genres. Arrivés en pleine après-midi, on prend quelques clichés sous une lumière blanche du plus mauvais effet. On apprendra à l’occasion que le meilleur moment pour visiter le site est au coucher du soleil !

On termine la journée dans le port de Leith complètement désert. L’Ocean Terminal, grand centre commercial au bord de l’eau nous héberge le temps d’un repas face à de larges baies vitrées. Demain, nous récupérons la voiture, demain, l’aventure commence !

Le coup de cœur de Ptit Jo

La superbe Victoria Street aux devantures soignées et colorées

Coté pratique

Les activités

Dean Village
Si vous venez en voiture, on vous conseille de vous garer sur Ravelston Terrace près de l’école qui aurait inspiré le château de Poudlard.

GrassMarket
Ouvert le samedi de 10h à 17h
On a beaucoup aimé le travail d’Als in Edinburgh et les paellas de Lovely Paella

Museum Context (boutique Harry Potter), 40 Victoria Street, Edinburgh EH1 2JW
Ouvert tous les jours de 10h à 17h30
leur site: https://museumcontext.com

Le logement

Edinburgh Rays Guest House, 29 Minto street, Édimbourg, EH9 1SB, Royaume-Uni
Un petit BnB sans prétention avec salle de bain commune. les chambres sont petites mais particulièrement douillettes. Petit déjeuner basique en libre service dans une salle commune.

Les repas

Nando’s, Ocean Terminal Shopping Centre, Ocean Dr, Leith, Edinburgh EH6 6JJ
Vous croiserez des Nando’s, enseigne portugaise, dans toutes les grandes villes. leurs prestations sont un peu au dessus d’un fast food mais pas vraiment plus. En revanche, le restaurant de l’Ocean Terminal possède une belle terrasse intérieure lumineuse avec vue sur l’océan.

Le grand départ

18 septembre 2021

Après deux semaines sur les routes de Namibie, il est temps pour nous de traverser la frontière et de découvrir le Botswana. Une longue route nous attend de Ngepi jusqu’à Maun où nous devons rendre la voiture avant 16h. Comme cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu de petites galères du type rester ensablés dans le désert ou enfermés dans un parc national, notre voiture a décidé qu’elle ne démarrerait pas ce matin-là, histoire de garder le rythme.

Le petit déjeuner avalé, il a donc fallu trouver une bonne âme pour nous aider, sortir les pinces croco et démarrer. L’inquiétude s’installe doucement. Nous traversons le poste frontière dans moins d’une heure et la perspective de ne pas pouvoir repartir pour cause de panne de batterie nous affole un peu. Après deux tests antigéniques au poste frontière, un peu de paperasse et un coup de tampon sur nos passeports… on réalise que l’un de nos permis internationaux est périmé ! C’est donc à moi de prendre le volant de notre énorme bolide que je n’avais pas encore touché, pour conduire à gauche et d’une traite, de peur que la voiture ne redémarre jamais. Pour cette fois, elle repart.

Avant de quitter la frontière, une petite dame nous fait signe et nous alerte : « Attention aux nids de poule ! ». On lui fait signe en retour, plus inquiets de l’heure qui tourne que de l’état de la route.

Grosse erreur.

Si les premiers kilomètres goudronnés semblent bien meilleurs que les pistes namibiennes, on réalise vite que cela ne va pas durer. Les nids de poule se multiplient et s’élargissent. Ils deviennent des nids d’autruche, voire carrément de T-Rex ! De véritables cratères se forment au centre de la route, s’étendant quasiment d’un bout à l’autre. Les voitures finissent par passer sur les bas-côtés tant la route est abimée. L’heure tourne toujours et il faudra slalomer pendant près de 300km pour éviter les obstacles tout en priant pour ne pas avoir à s’arrêter. Il est 15h30 quand on arrive finalement à Maun pour faire le plein avant de rejoindre le logement. Comme prévu, la voiture ne redémarre pas tout de suite et il faudra encore user des pinces croco pour arriver à bon port. Mais nous y voilà. On se gare, on décharge et on s’écroule sous la tente.

Ça y est, le Botswana nous ouvre enfin les bras.

19 septembre 2021

Sam, notre guide pour les jours à venir, vient nous chercher de bon matin. Après avoir englouti une assiette de pancakes, on abandonne avec joie notre bolide pour grimper dans le sien : un énorme 4*4 complètement ouvert à l’arrière, spécialement conçu pour transport de petits groupes durant les safaris. Durant les deux premières heures, on roule doucement vers Kwai où nous attend notre première réserve naturelle. La route bitumée se transforme en piste et Sam prend le temps de nous présenter son travail et son pays tout au long du chemin.

A mesure que l’on s’écarte de la route, les paysages deviennent plus verts et, finalement, un cours d’eau apparait. Les paysages changent radicalement et les premiers animaux se montrent. Éléphants et hippopotames semblent apprécier l’endroit, s’offrant de longues séances de baignade. On retrouve avec un sourire le grondement caractéristique des hippos, le bruit de l’air expulsé par leurs narines en sortant de l’eau et leurs petites oreilles qui s’agitent.

Au loin, un éléphant enfoncé dans l’eau jusqu’au ventre grignote sagement des touffes d’herbes. En l’observant avec des jumelles, on assiste à la scène la plus loufoque de notre séjour ! Un crocodile installé tout près s’est subitement mis à courrir pour attraper un oiseau. Emporté par son élan, il a réussi à rater l’oiseau et s’est écroulé dans la mare voisine, disparaissant une fraction de seconde de notre champ de vision avant de resurgir à toute vitesse. Ébahis, on l’a vu se carapater en sens inverse et s’échapper dans une nouvelle mare. Derrière lui, un énorme hippopotame est apparu, probablement dérangé dans sa sieste par la chute du crocodile et visiblement très mécontent. Dans une impressionnante gerbe d’eau, il s’est enfoncé lui aussi dans la seconde mare, sous l’œil complètement indifférent de l’éléphant ! On regrette infiniment de ne pas avoir immortalisé cette scène improbable, rigolant encore aujourd’hui de la démarche catastrophée du pauvre crocodile.

Les premiers singes se montrent également, courant dans les hautes herbes avant de se réfugier dans les arbres ou flânant près de l’eau. C’est là que j’ai pris l’une de mes photos préférée. Elle est loin d’être parfaite mais elle me rappelle cet adorable petit singe était installé là, au bord de l’eau, contemplant les fleurs d’un air doux et rêveur… avant de les engloutir avec satisfaction, du pollen plein les moustaches.

On rencontrera aussi notre premier troupeau de buffle en lisière d’une zone boisée, encore tout agité. Un groupe de lionnes venait tout juste de les attaquer et d’emporter l’un des leurs sous les arbres. Si nous n’avons pas vu la scène, elle a en revanche été racontée par des touristes américains farceurs, expliquant à notre guide qu’ils avaient croisé des kangourous.

Sam trouvera rapidement les lionnes, encerclant ce qui avait dû être un buffle autrefois. Il s’approche près, suffisamment pour nous inquiéter un moment. Notre guide se veut néanmoins rassurant : les lions ne s’attaquent qu’aux animaux faibles, malades ou blessés. Pour eux, la voiture même ouverte à l’arrière, représente surtout un énorme animal, bien trop fatiguant à chasser… d’autant plus lorsqu’ils sont déjà à table. Sam nous inspire une immense confiance… alors on ouvre grand les yeux et les oreilles.

A quelques mètres de nous, les lionnes ne détournent même pas la tête. Elles semblent être prises d’une sorte de frénésie. La gueule pleine de sang, elles grognent, se poussent et dévorent chaque bouchée qu’elles peuvent savourer en l’absence du mâle. Elles font un boucan incroyable : leur grondement résonne si fortement dans la poitrine qu’on a l’impression de la sentir vibrer à chaque nouvelle vague de râle. Instinctivement, les poils se dressent sur les bras. Aucun doute, on se souviendra longtemps de cette rencontre.

les animaux vus par Ptit Jo

L’éléphant de savane (Loxodonta africana) est le plus grand animal terrestre, avec en moyenne 4 mètres à l’épaule et environ 6 tonnes pour le mâle.

Les hippopotames (Hippopotamus amphibius) forment des harems autour d’un mâle dominant. Les jeunes mâles immatures sont tolérés tant qu’ils restent soumis et chassés à la moindre incartade.

Le rollier à long brins (Coracias caudatus) se repère de loin dans le bush, particulièrement en vol : ses magnifiques plumes bleues forment alors de véritables tâches de couleur dans le ciel

Le bateleur des savanes (Terathopius ecaudatus) est réputé pour ses incroyables parades nuptiales à base de multiples figures acrobatiques.

Le singe vervet (Chlorocebus sabaeus) est un petit primate malicieux et omnivore omnivore dont le régime peut aller des fleurs et fruits aux insectes, œufs ou encore rongeurs.

Le buffle d’Afrique (Syncerus caffer) et ses quelques 700kg vit en larges troupeaux dans des zones boisées. ses cornes peuvent atteindre 1,5 mètre d’envergure. Celles des mâles recouvrent le haut de sa tête, contrairement aux femelles.

Le lion d’Afrique (Panthera leo leo) est une force de la nature engloutissant 7kg de viande par jour. Son rugissement peut être entendu à 8km à la ronde !

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Le safari a été mené par Lungu Safari. Nous avons eu la chance d’être conduit par Sam, un guide formidable, plein d’anecdotes en tout genre. Timothy et Scamongo ont pris en charge toute la logistique et nous n’avions plus qu’à nous laisser guider. Un confort incroyable, surtout dans la brousse !

Le logement

Une tente plantée dans la savane.

Les repas

Cuisine au feu de bois par le chef cuistot de Lungu Safari : Tim. Mention spéciale pour son pain fait maison et ses pique-niques gargantuesques.

En route vers l’Okavango

17 septembre

Nous voilà partis pour vivre nos dernières heures en Namibie dans un décor bien différent de nos premiers jours dans le désert. Niché au bord du fleuve, notre lodge du jour est un dépaysement total. On le trouve au bout d’une piste de 5km dans le sable, perdu au milieu des arbres, posé sur de l’herbe verte ! Le Ngepi est un lieu atypique à l’ambiance un peu hippie. On y trouve plusieurs espaces communs, tous grand ouvert sur l’extérieur. Au bar, des drapeaux, chapeaux et billets du monde entier recouvrent les murs. Des feux de camps sont installés tout autour ainsi que des terrasses donnant sur l’eau. Certaines sont pleines de tapis, poufs et hamacs. On explore les lieux sous les arbres agités par des oiseaux colorés. Au loin, les hippopotames grondent. On ne les voit pas encore mais on devine leur présence. Au bout d’un petit chemin, on trouve carrément une piscine – comprendre un cube de grillage installé dans le fleuve – qui permet au plus courageux de se baigner en compagnie de charmantes bestioles. Sans trop de surprises, on passe notre tour !

Vient le moment de découvrir notre logement pour la nuit. On peut difficilement faire plus ouvert ! Une façade de roseaux sépare notre chambre du chemin extérieur, empêchant les autres voyageurs de nous voir, et un toit de paille est installé au-dessus de notre lit. C’est tout. Tout le reste donne directement sur l’eau. Douche et toilettes sont installées sous les feuilles d’arbres, la plomberie étant directement montée sur des troncs. Au moment de s’étendre sur le lit, on découvre mêmes quelques colocataires suspendues au plafond, en pleine méditation. On fait difficilement plus atypique non ?

Le bruit des hippopotames se fait toujours entendre. Ils paraissent nettement plus près. On se décide alors à partir à leur recherche en remontant la route. Toute une famille roupille là, à quelques mètres de la berge. On s’approche avec prudence, dissimulés entre palmiers et roseaux. Leur air de vache est trompeur et ces grosses bêtes sont bien plus rapides que nous, dans l’eau comme sur la terre ferme. On évite donc de les contrarier. Malgré cette réputation d’animal agressif, on les trouve plutôt paisibles voire même carrément mignons quand petits et grands dorment les uns sur les autres, un semblant de sourire sur le museau.

Pour notre dernier après-midi en Namibie, on opte pour une visite solo du parc Bwabwata tout proche et notamment de la partie correspondant à l’ancienne réserve Mahango. On le trouve beaucoup plus verdoyant qu’Etosha, du fait de sa proximité avec le fleuve, mais aussi encore plus tranquille ! Le parc est pour nous seuls. Un doux soleil réchauffe les bras posés sur le bord de la fenêtre, la visite est parfaite. En s’enfonçant sur la première piste entourée d’arbres, on tombe sur nos premiers hippotragues avec leurs masques colorés. Les koudous sont également de la partie : on croisera notamment quelques mâles aux cornes impressionnantes.

Sur les bords du fleuve, la vie abonde. Des nombreuses antilopes se promènent, les oiseaux planent dans le ciel… et les éléphants surgissent des bosquets d’arbres pour traverser la route à 3 mètres de nous ! Une horde entière déambule juste sous nos yeux, à peine perturbés par notre présence. Leur peau sombre trahit une baignade récente. On est tellement éberlué sur le moment qu’on ne pense même pas à immortaliser l’instant. Et puis un peu plus loin, une deuxième famille nous offre un spectacle similaire, quittant les berges pour s’enfoncer dans le cœur du parc, bien plus sec.

Les éléphants ne sont pas les seuls à apprécier le fleuve. On y rencontre également une grande famille de phacochères en plein repas, des oiseaux parfois posés sur leur dos. Ce sont des pique-bœufs à bec rouge. Ces petits oiseaux d’une vingtaine de centimètres s’accrochent à la peau des grands mammifères pour manger tiques, vers et parasites dont les girafes, bœufs ou éléphants ne sont pas capables de se débarrasser seuls. Ils ont une allure étrange avec leurs yeux jaunes

Le paysage évolue au fil des kilomètres et, le long des berges, des arbres de plus en plus imposants apparaissent. On croise ici nos premiers baobabs aux troncs parfois lacérés par les éléphants. On rencontre aussi, pour la première fois, un couple d’autruches et ses petits ! Si les autruches ne sont pas forcément très élégantes, on a adoré leurs petits, courts sur pattes et tout plein de plumes.

Le soleil décline rapidement et le parc prend de jolies nuances dorées sur le chemin du retour. La grande route toute droite qui permet de regagner Ngepi est calme et aucun animal ne semblait décidé à apparaitre pour clôturer la journée. Alors qu’il ne restait que quelques kilomètres, une famille de babouins a finalement décidé de venir nous saluer ! Un adulte d’abord, puis deux, puis de petits groupes avec des jeunes accrochés à leur maman. Le grand mâle reste au bord de la route et semble surveiller que tout se passe bien tout en comptant ses troupes. Il ne rejoindra les arbres que quand toute sa famille aura traversé la route.

18 septembre 2021

Peu habituée à dormir dehors, la nuit aura été rude pour moi. Les hippopotames ayant grondé toute la nuit à proximité de notre logement n’auront rien arrangé. On les entendait, marchant dans les roseaux à la recherche de nourriture. Ils paraissaient toujours plus près… mais aucun n’est venu nous rendre visite dans la nuit ! Mon compagnon de chambrée, lui, a dormi comme un bébé. Au petit matin, ce sont les rayons du soleil levant nous tire des bras de Morphée. De l’autre côté du fleuve, le soleil apparait doucement de derrière les arbres, diffusant une douce lumière dorée. Un tel réveil mérite tous les grondements d’hippopotames.

Au dessus de nos têtes, nos collocs chauve-souris sont rentrées sagement au bercail. Bien serrées les unes contre les autres, elles entament une phase de repos bien méritées.

Nous sommes résolument sous le charme de Ngepi.

C’est désormais l’heure de quitter la Namibie, une longue route nous attend pour rejoindre Maun au Botswana. Mais ça, c’est une autre histoire 😉

les animaux vus par Ptit Jo

Les hippopotames (Hippopotamus amphibius) forment des harems autour d’un mâle dominant. Les jeunes mâles immatures sont tolérés tant qu’ils restent soumis et chassés à la moindre incartade.

L’hippotrague noir (Hippotragus niger) ne porte pas spécialement bien son nom… les femelles sont marrons !

Le grand koudou (Tragelaphus strepsiceros) mâle arbore d’imposantes cornes en spirale d’1.2 à 1.8 mètres. Il peut franchir des obstacles de 2 à 3 mètres de haut d’un bond !

Le Sassabi (Damaliscus lunatus) vit en groupe de femelles et de jeunes. Il plie et pose les genoux à terme pour brouter l’herbe.

L’éléphant de savane (Loxodonta africana) est le plus grand animal terrestre, avec en moyenne 4 mètres à l’épaule et environ 6 tonnes pour le mâle.

Le phacochère (Phacochoerus africanus) a de longues canines en forme de défenses qui lui servent à déterrer des racines et à se défendre contre ses prédateurs.

L’autruche (Struthio) est capable de distancer une lionne avec des pointes à 90 km/h sur de très courtes distances.

Les impalas (Aepyceros melampus) utilisent leurs lignes noires présentes au bout des oreilles, sur le dos de la queue, le haut des cuisses et sur le front pour se reconnaître.

Le babouins Chacma (Papio ursinus) vivent en groupe pouvant atteindre 50 individus. leurs petits ont de grandes oreilles toutes roses.

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Parc national de Bwabwata
Ce parc est le résultat de la fusion entre le parc national de Mahango et le parc de Caprivi. Il est peu visité car loin des itinéraires classiques (nous y avons passé l’après midi seuls) mais présente des paysages verts, variés et abrite une faune importante. Il est d’ailleurs traversé par « l’autoroute des éléphants ». Un SUV est fortement conseillé.
L’entrée au parc est payante et les frais sont à régler à l’une des entrées du parcs. Il faut compter 10 NAD par tranche de 24h pour la voiture et 400 NAD par tranche de 24h par personne. Attention, le parc ne prend que le liquide !
Pensez aussi à faire le plein avant d’entrer dans le parc !

Le logement

Ngépi Camping
Le Ngépi camp se situe directement les bords de l’Okavango. C’est un endroit un peu baba cool où les chambres sont directement ouvertes sur l’extérieur, où les douches sont sous les arbres face aux hippos. Des lieux de vie commune accueillent des hamacs et des coussins avec vue sur piscine… grillagée et directement posée dans le fleuve.

Les repas

Diner « buffet » au camp. On n’en garde pas un souvenir impérissable mais c’était tout à fait correct.

D’Etosha à rundu

15 Septembre

Le matin se lève déjà sur le Toshari. Alors qu’on aurait sans doute dû se lever aux aurores pour être à l’heure d’ouverture au parc d’Etosha, nos aventures de la veille et notre petit coup de stress nous ont un peu découragés. On profite donc  sans se presser d’une terrasse déserte pour le petit-déjeuner, sous un doux soleil réconfortant.

Quand on passe finalement les portes Sud, on est clairement pas dérangés par les autres touristes. La route n’est que pour nous et les springboks, décidés à traverser par dizaines pour rejoindre le point d’eau le plus proche. L’ambiance est pourtant un peu différente de ce côté du parc qui parait plus aménagé. Pour autant, les stations-services sont vides et les magasins de souvenirs bien tristes. On est contraint de repartir en arrière, incapables de passer la journée sans faire un plein.

Pour notre deuxième tentative d’entrée, la jauge de carburant au maximum, on commence par le pan, immense étendue asséchée. Le secteur est complètement désert. Des nuages de poussières s’élèvent entre les herbes jaunies où se promènent uniquement quelques autruches et antilopes. On poursuit doucement la route, attentifs, guettant léopards et guépards dans la savane. En vain. On quitte finalement les rives de cette zone un peu mystérieuse qui ne reprend vie que lors de la saison des pluies pour suivre la route des points d’eau la plus au Sud. Impalas et springboks sont un peu partout mais les carnivores sont plus rares. Au détour d’un croisement, dissimulé à l’ombre d’une borne d’indications, un petit chacal pointe finalement le bout de son nez. On en trouvera plusieurs ainsi installés, profitant d’un peu de fraicheur dans cette zone grillée par le soleil.

Le Aus Waterhole apparait au bout d’une route nettement plus boisée. Alors que nous n’avions croisé que peu d’animaux, on découvre avec étonnement le spectacle qui nous y attend : jusqu’à 71 éléphants d’un coup. Ils sont venus par hordes entières, squattant chacun un bout du plan d’eau, tant pour boire que pour se rafraîchir. On regarde avec amusement toutes les interactions que ces dizaines de mammifères peuvent avoir entre eux. Les petits se cachent dans les pattes de leur mère, mimant leur attitude. Les ados s’agitent et pataugent en s’amusant, certains se lancent dans des combats de trompes et de grognements. Les matriarches veillent, observent les hordes voisines du coin de l’œil, prêtes à intervenir… ou à gronder les ados trop énervés. Mais personne ne se mélange, les hordes sont bien séparées.

On a un peu de mal à quitter le spot aux éléphants, mais la recherche des grands fauves nous appelle. On quitte donc les bois secs pour une étendue de jaune qui semble infinie. Quelques arbres solitaires se dressent au milieu de ce grand vide. On guette les branches, le pied des arbres ombragés. Sans succès. Des mystérieux oiseaux habitent cependant les lieux. Les autruches d’abord, avec leur physique atypique, leurs énormes pattes et leurs plumes qui s’agitent comme des tutus… mais aussi des messagers sagittaires, eux aussi hauts sur pattes. Ils s’agitent bizarrement, paraissant piétiner plus que marcher, tout en secouant la tête. Avec leurs plumes d’ornement au sommet du crâne, ils ont vraiment des allures de divas.

Le soir arrive bien vite. La lumière blanche, éblouissante, des heures de plein soleil s’apaise. Le jaune vif de la savane prend des nuances d’or. On espère encore. Sur le bord de la route, de larges buissons sont le refuge des calao qui planent au-dessus de la route. On a le sourire en croisant ces Zazou de la vie réelle qui ont le don de nous replonger en enfance. On se met encore la musique du Roi Lion et on remue sur nos sièges comme des gamins. Finalement, entre deux chansons, on repère au loin une masse dans les herbes hautes. On la suit, on observe. Les herbes s’agitent ! Et puis, deux défenses se laissent deviner. Un phacochère se promène là, tout seul.

L’heure tourne et, cette fois, on veut vraiment être à l’heure. On quitte Etosha à regret sous les lumières du soleil couchant, toujours charmés par cet endroit.

16 Septembre

Covid party oblige, notre dernière matinée prévue à Etosha doit être sacrifiée pour aller faire un test PCR avant de passer la frontière du Botswana. On regrette un peu de ne pas s’être levés plus tôt la veille, frustrés de ne pas pouvoir sillonner encore les routes blanches du parc. Après cette étape coton-tige, la route vers Rundu parait longue. Une immense ligne droite semble filer vers le nord du pays sur des centaines de kilomètres. On découvre au passage une Namibie plus verte mais aussi plus pauvre. Les bords de la route sont pleins de villages construits avec les moyens du bord, loin des grandes villes comme Windhoek et Swakopmund. Sur le bas-côté, de petits stands vendent bois, sculptures et fruits aux voyageurs. Partout, les gens marchent. Des femmes longent la route en transportant sacs ou bidons d’eau, des dizaines et des dizaines d’écoliers suivent le même chemin dans des uniformes impeccables. Rundu apparait au bout du compte, pas très avenante. On s’y arrête juste le temps de faire le plein (difficilement là encore) avant de rejoindre notre logement pour la nuit.

Nous dormons sur un camping au bord du fleuve mais c’est le lodge qui nous accueille avec un jus de fruits et de grands sourires. On nous apprend que le niveau du fleuve est trop bas pour envisager d’y faire du bateau mais que, en revanche, nous avons quartier libre pour utiliser les installations du lodge. On passera finalement ici un après-midi de repos, entre piscine et lecture sur un transat avant d’envisager de nouvelles aventures.

Le soir venu, le soleil se couche au bout du fleuve qui sépare la Namibie de l’Angola. Sur la rive d’en face, des enfants jouent et courent au milieu d’un troupeau de vaches dans la plus grande quiétude. On s’installe en terrasse, on observe les couleurs changeantes en sirotant une boisson fraîche. Il sera bientôt temps de quitter la Namibie.

les animaux vus par Ptit Jo

Le zèbre de Burchell (Equus quagga burchellii) ou zèbre des plaines réalise des migrations de près de 300km à travers l’Afrique Australe.

Le springbok (Antidorcas marsupialis) est une antiloppe sauteuse qui impressionne par ses performances: sauts de 2 mètres et pointes de vitesse à 90km/h.

Les impalas (Aepyceros melampus) utilisent leurs lignes noires présentes au bout des oreilles, sur le dos de la queue, le haut des cuisses et sur le front pour se reconnaître.

L’autruche (Struthio) est capable de distancer une lionne avec des pointes à 90 km/h sur de très courtes distances.

Le chacal à chabraque (Lupulella mesomelas) éduque ses petits pendant toute une année, faisant de sa descendance des pro de la chasse.

L’éléphant de savane (Loxodonta africana) est le plus grand animal terrestre, avec en moyenne 4 mètres à l’épaule et environ 6 tonnes pour le mâle.

Le messager sagittaire (Sagittarius serpentarius), aussi appelé Secrétaire, passe la majeure partie de la journée à marcher dans la savane pour trouver ses proies.

Le calao leucomèle (Tockus leucomelas) aussi appelé Banana calao plane d’arbustes en arbustes en poussant des cris parfois stridents.

Le phacochère (Phacochoerus africanus) a de longues canines en forme de défenses qui lui servent à déterrer des racines et à se défendre contre ses prédateurs.

Le Dik Dik de Damara (Madoqua) est une antilope miniature dont le nom vient du bruit qu’elle fait lorsqu’elle se sent en danger.

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Parc national d’Etosha
L’entrée au parc est payante et les frais sont à régler à l’une des entrées du parcs. Il faut compter 50 NAD par tranche de 24h pour la voiture et 150 NAD par tranche de 24h par personne. Pensez à faire le plein avant d’entrer dans le parc ! Quand nous y étions, toutes les stations d’Etosha étaient vides.

Des livres d’or sont disponibles dans le parc pour aider à localiser les animaux. A défaut de pourvoir les consulter avant de partir, voici nos spots préférés à l’Est :

  • Dolomietpunt : 7 girafes, des vautours, des springboks et des oryx
  • Duineveld : 13 éléphants
  • Olifantsrus : 1 éléphant depuis la plateforme d’observation
  • Bitterwater : pour un festival de faune incluant des lions vers 17h

Et nos spots préférés au Sud :

  • Okaukuejo : pour le coucher du soleil
  • Gemsbokylakte : zèbres, springboks, autruches, gnous… et chacal !
  • Aus : 70 éléphants au même point d’eau
Le logement

Toshari Lodge, Portion 1, Farm Afguns, Outjo, C38
Le lodge était vraiment magnifique. On a adoré les installations communes, les buffets du soir et du petit déjeuner, les grandes ouvertures sur l’extérieur… notre chambre était immense et confortable. Bref : un sans-faute.

On a adoré ce lodge mais, avec le recul, on regrette un peu de ne pas avoir passé au moins une nuit dans le parc pour éviter de courir en essayant de respecter (à peu près…) les horaires. On aurait ainsi pu profiter des points d’eau plus longuement en fin de journée où l’activité des animaux est vraiment plus importante. Si c’était à refaire, on choisirait sans doute l’Ouest du parc, moins fréquenté.

Onguma Tamboti Campsite, Etosha NP
Situé à l’Est d’Etosha, dans l’enceinte même du parc, ce campsite semble sympa mais nous ne l’avons vu que de nuit. En revanche, les installations sont de qualité (sanitaires à chaque emplacement) et le restaurant est accessible, avec vue directe sur le point d’eau de la réserve.

Hakusembe Lodge Campsite, Samsity Conserancy, Rundu
Le lodge est situé en bord de rivière dans un environnement charmant. Ses installations sont accessibles aux campeurs. Chaque emplacement est équipé de toilettes et de sanitaires individuels.

Les repas

Le diner du Toshari était vraiment de qualité, comme son petit-déjeuner. Les deux repas sont proposés sous forme de buffet dans un décor plein de charme et avec un personnel vraiment adorable.

Le camping d’Onguma propose aussi des repas, moins travaillés mais bien pratiques.

Le diner de l’Hakusembe est lui aussi sous forme de buffet. En revanche, on a trouvé le tarif bien trop élevé.

Le parc National d’Etosha

14 septembre

Après un bon petit déjeuner dans la grande salle de bois et de verre du Grootberg, il est temps de plier bagage et de reprendre la route. Nous filons aujourd’hui vers ce qui est sans doute le lieu le plus visité de Namibie : le parc National d’Etosha ! Le parc national d’Etosha est une des plus grandes réserves animalières d’Afrique puisqu’elle contient plus de 115 espèces de mammifères et 350 espèces d’oiseaux. On attendait donc cette étape avec impatience.

Bercés par la musique, agréablement surpris par l’apparition de quelques girafes sur les bords de la route, on ne voit pas le temps passer jusqu’à l’entrée Ouest du parc. Devant le visitor center, on tombe un couple de français rencontré dès le premier soir à Windhoek, qui nous avait accidentellement piqué notre emplacement de camping à Sesriem et que l’on avait recroisé à plusieurs reprises dans nos hébergements. Ils nous expliquent rapidement la procédure d’entrée car il faut passer d’un poste à l’autre et remplir un peu de paperasse avant de découvrir les lieux. La voiture est également fouillée et les sacs plastiques bannis dans l’enceinte de la réserve.

Le safari commence dès le parking où l’on rencontre un énorme lézard bariolé, au corps d’un bleu sombre et à la tête orange ! Les formalités accomplies, armés de notre plan papier et l’appareil photo posé sur les genoux, on file sur les routes de sable, impatients de découvrir toute cette faune sauvage !

On tente notre chance un peu au hasard, choisissant les chemins les plus longs et, surtout, ceux qui passent à proximité du plus grand nombre de points d’eau possible. A cette période, la terre est sèche, la végétation peu dense et les animaux peinent parfois à satisfaire leur besoin en eau. Ils marchent alors de longues distances, d’un point d’eau à un autre. Ces regroupements sont donc une opportunité formidable pour découvrir ce qui est sans doute la plus grande richesse de la Namibie.

Sur les premiers kilomètres, on rencontre de nombreux zèbres, errant à la file indienne dans la poussière. Ils nous observent du coin de l’œil, à peine dérangés, nous offrant parfois ce bruit si caractéristique ou de jolies roulades sur le dos. Ces zèbres sont différents des zèbres des montagnes rencontrés dans le Damaraland. Leurs rayures sont plus larges, se rejoignent sous le ventre mais ont aussi des couleurs plus variées : des rayures grises se dessinent entre les blanches et les noires. Les petits sont adorables, tout frêles avec leur crinière épaisse.

Peu à peu, quelques oryx et springboks se joignent à la fête.  Ils traversent la voie les uns derrière les autres sans un regard, guidés par leur instinct à travers la savane. Dans les herbes hautes quelques koudous se laissent surprendre, suivis de leurs petits qui bondissent dans les buissons à notre passage, leur petite queue blanche fouettant les airs.

Le long de la route, on aperçoit plusieurs girafes semblant se diriger, comme nous, vers le Dolomietpunt Waterhole. On gare la voiture, on coupe les moteurs et on observe, seulement accompagnés d’une autre voiture encore plus sale que la nôtre. Elles arrivent, doucement, l’une après l’autre. Ce sont 6 girafes qui viendront jusqu’au bord de l’eau. Pattes écartées, elles baissent leur énorme tête jusqu’à provoquer des rides à la surface. D’impressionnants vautours arrivent à leur tour, tournant longuement dans le ciel avant d’atterrir, les uns après les autres, dans un bruyant battement d’aile. On reste un long moment sur les bords du point d’eau, amusés par les interactions entre les espèces, charmés par la grâce des girafes.

La route poussiéreuse s’enfonce plus loin encore dans le parc. A l’est, une immense plaine asséchée est parcourue de petites tornades de sables qui s’élèvent dans le ciel et disparaissent presque aussitôt. Seuls les zèbres semblent encore apprécier l’endroit. Le premier camp apparait finalement au bout d’un long moment.

Olifantsrus Camp est connu pour être un ancien abattoir d’éléphants, actif entre 1983 et 1985 à une époque où une surpopulation d’éléphants menaçait l’écosystème du parc. Depuis plusieurs années déjà, il a été reconverti en petit camping conservant les vestiges de ce passé sanglant tout en étant désormais tourné vers l’avenir et la sensibilisation. C’est un endroit isolé de tout avec un plateforme d’observation donnant sur un point d’eau qui permet de s’approcher au plus près des animaux sans les perturber. A l’instant même où l’on s’y installait, un éléphant est apparu au loin. Un grand mâle solitaire.

Balançant sa tête nonchalamment, il s’est approché lentement du point d’eau pour s’offrir une douche rafraichissante. L’expérience est vraiment chouette : assis en hauteur, on entend ses grondements, on entend l’eau aspirée par sa trompe, on l’entend jaillir au-dessus de sa tête. Un joli moment rien que pour nous.

La route se poursuit et les points d’eau s’enchainent. On note consciencieusement toutes nos observations pour pouvoir remplir les livres d’or présents aux entrées du parc. Ils permettent de signaler la présence des espèces rencontrés aux visiteurs afin de les aider à rencontrer leur animal favori. Zèbres, gnous, springboks, girafes, éléphants, autruches. On croise de tout un peu partout. Et puis finalement, vers 17h, on s’arrête à Bitterwater Waterhole.

L’endroit est incroyable. Là encore, on est absolument seuls… du moins les seuls humains. Un troupeau d’éléphants squatte le point d’eau, buvant bruyamment. Quelques girafes sont également là, attendant leur tour au milieu de dizaines de zèbres, d’oryx, de gnous, d’autruches, de springboks. Il y a là une faune incroyable, bruyante, mouvante. Les zèbres s’agitent, piaffent au passage d’un petit chacal. Un peu plus loin, deux éléphants s’affrontent du regard, grognant en agitant trompes et oreilles. D’un coup, la savane grouille de vie.

En repartant, on rencontre à l’ombre des arbres une famille de lions en pleine sieste. Mâles, femelles et petits sont groupés les uns contre les autres, les plus actifs se contentant d’observer le point d’eau d’un œil distrait. On les observe avec amusement se rouler sur le dos, bailler à s’en décrocher la mâchoire ou se laisser tomber sur le côté, frappés d’une incroyable flemme. D’énormes sourires traversent nos visages : on a vu des lions !

Passé ce spot mémorable, on s’intéresse de plus près à l’itinéraire pour regagner la sortie du parc où nous attend notre logement. On réalise avec horreur qu’il nous reste encore une longue distance à parcourir sur des routes normalement limitées à 60km/h. Le cerveau se met en marche et on calcule vite que, partis comme ça, on ne sera jamais sortis au coucher du soleil. On repart alors d’une traite, ignorant toutes les possibilités d’observation, concentrés comme jamais sur la route pour ne pas risquer un quelconque accident. On file comme l’éclair, un œil sur la montre, ronchonnant intérieurement contre cette nuit qui arrive beaucoup trop vite.

A l’heure où le ciel devient franchement rose, l’entrée Sud du parc apparait. On se croit alors sauvés : seuls 5km nous séparent de la sortie. On hésite et puis finalement, on s’autorise un arrêt express pour observer le soleil se coucher sur la savane, juste derrière un plan d’eau. La silhouette des girafes se dessine sur le ciel flamboyant, quelques antilopes s’abreuvent et une colonie de mangoustes traverse la scène en bondissant. A peine le soleil couché, on se précipite dans la voiture pour notre dernière ligne droite, confiants.

On aurait clairement pas dû.

Arrivés face à la sortie, on trouve les portes du parc closes. On apprend donc à nos dépends que lorsqu’on dit que le parc ferme au coucher du soleil… c’est précis. A l’instant où le soleil disparait, tout est bouclé. Pas 5 minutes avant ni 5 minutes après. Quelques habitations étant présentes de l’autre côté du grillage, on demande un peu d’aide et, finalement, le gardien vient nous ouvrir la première porte du sas de sortie… pas la deuxième. Malgré toutes nos négociations, il prévient sa supérieure et nous laisse l’attendre. Il fait nuit noire maintenant et nous sommes coincés depuis une demi-heure entre les deux portes, attendant avec inquiétude de connaitre notre sort. La responsable arrive finalement. Elle nous passe un sacré savon puis nous laisse finalement repartir dans le noir, un peu soulagés.

Note pour l’avenir : on ne rigole pas avec les horaires à Etosha.

les animaux vus par Ptit Jo

L’agame des Rochers (Agama agama) mâle est bigaré tandis que la femelle est d’un vert olive tacheté. Le matin, il prend un bain de soleil qui ravive ses couleurs.

Le zèbre de Burchell (Equus quagga burchellii) ou zèbre des plaines réalise des migrations de près de 300km à travers l’Afrique Australe.

Le grand koudou (Tragelaphus strepsiceros) mâle arbore d’imposantes cornes en spirale d’1.2 à 1.8 mètres. Il peut franchir des obstacles de 2 à 3 mètres de haut d’un bond !

La girafe (Giraffa camelopardalis angolensis) est la plus grande espèce du règne animal avec une hauteur de près de 6 mètres pour les grands mâles.

Le vautour oricou (Torgos tracheliotos) à la tête dénudée et le vautour africain (Gyps africanus) planent tous les deux dans le ciel d’Etosha.

L’oryx gazelle (Oryx gazella), emblème de la Namibie, porte toujours des cornes, qu’il s’agisse d’un mâle ou d’une femelle.

Le springbok (Antidorcas marsupialis) est une antiloppe sauteuse qui impressionne par ses performances: sauts de 2 mètres et pointes de vitesse à 90km/h.

L’éléphant de savane (Loxodonta africana) est le plus grand animal terrestre, avec en moyenne 4 mètres à l’épaule et environ 6 tonnes pour le mâle.

Le lion d’Afrique (Panthera leo leo) est une force de la nature engloutissant 7kg de viande par jour. Son rugissement peut être entendu à 8km à la ronde !

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Parc national d’Etosha
L’entrée au parc est payante et les frais sont à régler à l’une des entrées du parcs. Il faut compter 50 NAD par tranche de 24h pour la voiture et 150 NAD par tranche de 24h par personne. Pensez à faire le plein avant d’entrer dans le parc ! Quand nous y étions, toutes les stations d’Etosha étaient vides.

Des livres d’or sont disponibles dans le parc pour aider à localiser les animaux. A défaut de pourvoir les consulter avant de partir, voici nos spots préférés à l’Est :

  • Dolomietpunt : 7 girafes, des vautours, des springboks et des oryx
  • Duineveld : 13 éléphants
  • Olifantsrus : 1 éléphant depuis la plateforme d’observation
  • Bitterwater : pour un festival de faune incluant des lions vers 17h

Et nos spots préférés au Sud :

  • Okaukuejo : pour le coucher du soleil
  • Gemsbokylakte : zèbres, springboks, autruches, gnous… et chacal !
  • Aus : 70 éléphants au même point d’eau
Le logement

Toshari Lodge, Portion 1, Farm Afguns, Outjo, C38
Le lodge était vraiment magnifique. On a adoré les installations communes, les buffets du soir et du petit déjeuner, les grandes ouvertures sur l’extérieur… notre chambre était immense et confortable. Bref : un sans-faute.

On a adoré ce lodge mais, avec le recul, on regrette un peu de ne pas avoir passé au moins une nuit dans le parc pour éviter de courir en essayant de respecter (à peu près…) les horaires. On aurait ainsi pu profiter des points d’eau plus longuement en fin de journée où l’activité des animaux est vraiment plus importante. Si c’était à refaire, on choisirait sans doute l’Ouest du parc, moins fréquenté.

Onguma Tamboti Campsite, Etosha NP
Situé à l’Est d’Etosha, dans l’enceinte même du parc, ce campsite semble sympa mais nous ne l’avons vu que de nuit. En revanche, les installations sont de qualité (sanitaires à chaque emplacement) et le restaurant est accessible, avec vue directe sur le point d’eau de la réserve.

Les repas

Le diner du Toshari était vraiment de qualité, comme son petit-déjeuner. Les deux repas sont proposés sous forme de buffet dans un décor plein de charme et avec un personnel vraiment adorable.

Le camping d’Onguma propose aussi des repas, moins travaillés mais bien pratiques.

Grootberg

12 septembre 2021

La route vers le Damaraland est longue et nous prend une bonne part de la journée. Il fait chaud, plus que d’habitude, nous obligeant à fermer les fenêtres et à faire tourner la clim comme jamais. On se sent un peu assommés par cette ambiance et on profite sans doute moins du décor. A mi-chemin, on tente un arrêt à TwyfelFontain mais on se décourage aussitôt en constatant que toutes les activités du secteur sont payantes et se font sous un soleil de plomb.

A l’approche du Grootberg, sans doute l’un des lodges les plus connus du pays, un paysage plus montagneux avec des routes qui tournicotent apparait. Sur les côtés, des panneaux indiquent le passage possible d’éléphants… on espère mais sans succès ! Vient alors la bifurcation vers le logement tant attendu. Pour y accéder, un 4*4 est indispensable. Il faut gravir un étroit sentier plein de caillasses, grimpant fortement en bordure du vide. On n’est pas très sereins lors de notre premier passage. Certains, moins téméraires ou plus raisonnables, se garent même sur le parking au bord de la route, attendant que le lodge vienne les chercher !

Finalement, contre toute attente, on arrive au sommet en vie et on découvre l’incroyable vue sur le canyon. Un jus de fruits frais et deux, trois renseignements plus tard, on reprend la route vers le camping qui nous accueillera pour la soirée. Le lodge sera pour demain.

Alors qu’on pensait être au bout de nos surprises et n’avoir plus qu’à déplier notre tente, on réalise que les heures de route sur chemin cabossé ont causé des dégâts ! La tente, fixée sur des rails en 4 points, ne tient plus que sur un seul… elle est tombée sur le toit, créant une large rayure. On passe un long moment à improviser une réparation à base de fil de fer et d’une vis trouvée là, un peu inquiets à l’idée de reprendre la route comme ça…

13 Septembre 2021

Il fait encore nuit quand on ouvre les yeux. Nous avons rendez-vous aux aurores au Grootberg pour un rhinotracking proposé par le lodge. Il va donc falloir reprendre la route avec notre tente bancale et, surtout, refaire le chemin acrobatique en bordure du vide de nuit. Joie. On s’en tire finalement sans mal et un petit déjeuner réconfortant et fumant nous attend même à l’arrivée. Sur le parking, d’énormes Jeep sont déjà prêtes à partir dans le cœur du canyon.

La réserve attenante du lodge est immense et les rhino peu nombreux. Ils sont 4 à vivre dans le secteur et à être régulièrement rencontrés par les guides et rangers du parc. Autant dire qu’on part avec des chances réelles mais limitées de rencontrer ces trop rares animaux. Le chemin est plus que cabossé lorsqu’on s’enfonce dans les terres rouges, on a parfois l’impression d’être assis sur une machine à laver. Derrière la végétation, le soleil pointe peu à peu le bout de son nez et réchauffe l’atmosphère. Dans une lumière étrange, les premières girafes apparaissent.

Leur immense silhouette est parfois dissimulée dans les arbres, d’autres, elle se dessine dans le ciel au sommet d’un relief. Quelques zèbres se promènent également, bien plus discrets que ce qu’on aurait imaginé. Partout sur notre passage, d’énormes sauterelles décollent à proximité des roues. Grosses comme de petits oiseaux, elles filent à grande vitesse dans l’air et atterrissent parfois, aussi surprises que nous, sur une banquette.

On cherche longtemps. On repère les traces, on tente diverses approches basées sur l’expérience de notre guide. Un trackeur part à pied en éclaireur et nous oriente le mieux possible. Finalement, bien avant d’avoir croisé ces gros mammifères, ce sont des braconniers que l’on rencontre. Ou du moins leur camp.

Tranquillement installés dans le parc, aiguillés par certains habitants attirés par l’argent, ils cherchent les mêmes animaux que nous… pour des raisons beaucoup moins honorables. Une première vague de colère gronde au fond de la poitrine face à cette dure réalité.

On roulera encore au moins une heure, dans de jolis paysages, avant de recevoir le signal. Un premier rhino a été repéré. Prudemment, en silence, on s’avance à pied dans le sable rouge, tous les sens aux aguets. Il est là, prêt d’un arbre, semblant sentir notre présence sans pour autant fuir. Il cherche, calmement.

Alors qu’on devrait sauter de joie face à cette rencontre si rare, c’est finalement la vague de colère qui se réveille. Ils sont si gros mais si fragiles. Ils n’ont rien demandé à personne. Ils disparaissent.

Bien sûr, on connaissait la situation des rhinocéros dans le monde, on connaissait les chiffres, on connaissait la menace qui pèse sur eux. Les six heures de route passées à leur recherche auprès de personnes dont c’est le métier rendent subitement tout ça terriblement concret. On prend en pleine face la notion de disparition d’une espèce. On prend en pleine face la réalité d’un monde qui sacrifie d’incroyables animaux sur l’autel du profit. On réalise que quelque part sur cette planète, des êtres humains sont prêts à les rayer de la carte pour de vagues vertues aphrodisiaques.

Alors que nos yeux se posent sur ses immenses narines, ses oreilles délicates et ses imposantes cornes, on croise un bref instant son regard. Et on en pleurerait presque.

Il faudra bien quelques heures de route pour redescendre d’un cran après cette brève rencontre qui m’aura pourtant profondément chamboulée. Il fait désormais chaud, le soleil dore doucement la peau. Quelques animaux se font encore voir sur le sentier. Une poignée de girafes qui grignotent dans les branches d’arbres, quelques oiseaux et d’innombrables sauterelles géantes… et puis deux petits nouveaux. Pour la première fois on rencontre des antilopes inconnues à peine visibles dans les broussailles et la pierre colorée.

Il est temps de découvrir notre petite hutte réservée des mois à l’avance. Chaque chambre est installée dans une petite maison individuelle en pierre avec vue sur le canyon en contre bas. Elles sont chaleureuses et confortables, disséminés le long d’un petit sentier pavé. Chacune dispose d’une petite terrasse en bois sous laquelle on retrouve nos copines damans des rochers, occupées à grignoter les branchages. Quand on repart vers le bâtiment principal et la piscine (car oui, il y a une piscine avec vue sur cet incroyable décor), on retrouve par miracle notre voiture parfaitement réparée sur le parking !

On s’installe sur un transat avec un livre, attendant que le soleil se couche pour rejoindre le restaurant. Du pain tiède et une soupe chaude nous accueille. La soirée s’annonce finalement douce.

les animaux vus par Ptit Jo

La girafe (Giraffa camelopardalis angolensis) est la plus grande espèce du règne animal avec une hauteur de près de 6 mètres pour les grands mâles.

Le zèbre des montagnes (Equus zebra), qui se distingue de son cousin par l’absence de bandes grises, est capable de creuser des trous pour trouver de l’eau.

Le rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) broute de l’herbe contrairement à son cousin qui préfère les jeunes branches. On le reconnaît aussi à son comportement avec les petits: les jeunes blancs marchent devant tandis que les jeunes rhino noirs marchent derrière leur maman.

L’oréotrague (Oreotragus oreotragus) est une petite antilope des régions montagneuses d’Afrique Australe. Elle a des sabots pointus pour s’accrocher aux rochers.

Le steenbok (Raphicerus) est également un petit gabarit. Solitaire, il est reconnaissable par ses grands yeux et ses grandes oreilles.

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Le Grootberg propose des tas d’activités qu’il vaut mieux réserver à l’avance

  • Elephant tracking – Journée 4*4 incluant le repas du midi – 1660NAD par personne
  • Rhino tracking – Journée 4*4 incluant le repas du midi – 1985NAD par personne
  • Visite de village – 3 heures- 860NAD par personne
  • Sortie en véhicule sur le plateau du Lodge au coucher de soleil 690NAD par personne
  • Visites guidées à pied – 3 heures – 220NAD par personne

On a opté pour les rhino car ils sont extrêmement difficiles à voir sans être accompagnés. Bien qu’on aime beaucoup les éléphants aussi, il est relativement facile d’en voir à Etosha et encore plus au Botswana où ils sont vraiment partout.

Le logement

Hoada Campsite (grootberg lodge campsite), sur la C40 entre Palmwag et Etosha
Les emplacements sont situés au cœur de blocs de granite et de mpoane. Sur chaque emplcement, cuisine, toilettes et douche chauffée au feu de bois sont intégrées à la roche. Un bel endroit dont on aura finalement peu profité, occupé à nos réparations de voitures.

Grootberg lodge, grootberg Pass sur la C40 entre Palmwag et Etosha
Sans doute le lodge à la vue la plus prisée de Namibie. Ce n’est sans doute pas le plus luxueux ou le meilleur service mais son emplacement au sommet du canyon est vraiment un must. Le personnel est adorable et le repas très bon. On y a passé un excellent moment. Pas d’électricité dans les chambres mais elle est en revanche disponible au restaurant.
Le site : http://www.grootberg.com/fr/

Les repas

Les petits déjeuners et diners sont inclus dans le tarif de la chambre. Le menu change chaque soir et nous avions beaucoup aimé le nôtre. Pour le midi, un énorme buffet est prévu.

Spitzkoppe

10 septembre

Il est désormais temps de quitter les dunes et les bords de mer pour s’enfoncer dans les terres, vers une Namibie au visage bien différent. Avant de gagner les paysages de poussières, on s’offre tout de même un petit détour animalier. A une centaine de kilomètres au nord de Swakopmund, une gigantesque colonie d’otaries à élu domicile sur la cote des squelettes.

A Cape Cross, on trouve le plus grand groupe d’otaries à fourrure que compte la Namibie avec, au pic de la période de reproduction en décembre, plus de 100 000 individus. On les entend de loin, on le sent aussi ! Par chance, ce jour là, le sens du vent a quelque peu épargné nos narines. Pendant que l’océan s’écrase dans d’impressionnants rouleaux, on assiste à des tas de scènes de vie, du parking jusqu’à la mer. Jeunes otaries qui trottinent en remuant les fesses, petits tétant leur mère, intimidation des grands mâles… Une ancienne installation devait permettre de longer la plage tout en étant protégé des otaries qui peuvent parfois être agressives. L’une d’elles est restée campée tout le temps de notre visite devant la porte d’accès, refusant obstinément de nous laisser passer (on l’appellera Gandalf 😉 ). On finit par tenter une autre approche, un peu plus loin, et on découvre alors la plage couverte de ces mammifères à la fourrure sombre. Elles sont des milliers, recouvrant le sable, colorant la mer de tâches noires.

Le nombre ne suffit cependant pas à la protéger. Le long du chemin, on rencontre parfois des ossements, restes du repas des chacals et des hyènes qui peuplent la région. Par chance, on ne tombe pas sur les méfaits des humains. Avec l’accord du gouvernement, cette espèce est littéralement massacrée durant l’été, tant pour satisfaire les pêcheurs que pour revendre la fourrure à l’étranger… C’est près de 80 000 individus qui sont tués chaque année sur les côtes. On espère que le tourisme et la sensibilisation permettront de trouver une autre issue pour les otaries à fourrure.

On a aimé le Spitzkoppe au premier regard : ces montagnes surgissant du désert au milieu des nuages de poussières, ce silence, cette lumière… Dans la petite baraque qui sert d’accueil, on nous fournit un plan du site indiquant les emplacements de campings. Ici, chacun est libre de choisir sa place. On s’enfonce donc sur la route sableuse, charmés à chaque instant par les couleurs du décor, étudiant avec attention chaque emplacement. Ils nous paraissent tous formidables.

On opte finalement pour un lieu tout au bout du parc, à l’ouest, idéal pour observer le soleil descendre vers l’horizon. Nous sommes seuls quand on finit par déplier la tente et sortir nos affaires pour le repas. Dans les roches, on perçoit de rapides mouvements sans parvenir à en identifier la cause. Intrigués, on la fixe un moment quand un nouveau mouvement attire notre attention près de la route. Un écureuil est là, debout sur ses pattes, étudiant notre campement. Il semble hésiter sur la démarche à suivre.

On lui propose un peu d’eau dans un bouchon et le voilà qui s’avance. Prudemment d’abord, il finit par nous rejoindre en trottinant. Baptisé Squiky Marine pour l’occasion (les squatteuses se reconnaitront), on lui offre le gite et le couvert le temps de la soirée. La petite bête semble ravie !

Dans les montagnes, de petits cris se font entendre. Finalement, les petites bêtes que l’on cherchait se laissent deviner. Elles sont des familles entières, ces marmottes des montagnes, à courir dans la pierre rosée. Petits et grands nous offriront de jolies scènes de vie tout au long du séjour, à quelques pas de notre tente.

A l’heure où le soleil commence à teindre le ciel, l’agitation grandit. Quelques voitures arrivent et s’installent loin de nous, quelques piétons aussi. Ils viennent observer le coucher du soleil sur le bush. Pour le coup, on se félicite de ne pas s’être installés directement devant le meilleur spot mais de devoir marcher un peu : on est nettement plus tranquilles à cette heure que le couple de touristes posé là.

11 Septembre 2021

Après une nuit sous un ciel voilà qui ne nous aura malheureusement pas permis d’admirer les étoiles, on file à l’autre bout du parc pour découvrir le Bushman Paradise. Les visites et randonnées se font accompagnées d’un guide qui attend directement sur les points stratégiques. Il nous entraine le long d’une pente courte mais raide, équipée de chaines. Au sommet, on trouve comme une petite vallée, quelques arbres et une roche énorme cachant une sorte de caverne. Les parois sont couvertes de peintures anciennes (rhino, girafes, chasseurs…). Sa découverte est l’occasion d’une pause culturelle, tant pour l’histoire locale que pour la découverte des clics qui ponctuent la langue. Notre guide tente une initiation, plus que laborieuse, pour nous apprendre quelques mots de base. Il faudra bien admettre qu’on en a malheureusement pas retenu grand-chose tant c’était difficile !

En reprenant la voiture et s’enfonçant au cœur du Spitzkoppe, loin dans le sable, on retrouvera de nouvelles grottes et peintures, particulièrement bien conservées. elles sont situées dans de petites cavernes où l’on se faufile, profitant de l’ombre et du frais, particulièrement rares dans la réserve .

Notre visite se termine avec la réalisation du trail des Pontoks, toujours guidés. Disons le tout de suite : ça n’a rien d’un trail habituel, il n’y a d’ailleurs pas de balisage et pas de chemin ! Il s’agit plutôt de grimper à l’assaut d’une montagne, d’abord dans de petites roches puis en passant au-dessus ou au-dessous de gros blocs rocheux (on a beaucoup aimé cette partie !). Pour la première fois de notre séjour, le soleil tape brutalement et l’ascension nous parait parfois pénible. On s’arrête un intervalle régulier pour boire, avec précaution, observant notre énorme voiture devenir de plus en plus petite en contre-bas. Les roches deviennent de plus en plus grosses et le sommet se dévoile finalement, au sommet d’une montée toute lisse et un peu raide. D’un coup, le vent souffle fortement, nous baignant d’une fraicheur plus qu’appréciable. On s’installe un long moment au sommet, regard fixé sur cet horizon de vide pourtant tellement charmant.