Dans les pas de Sir Lipton

26 mars 2022

Après un dîner d’anthologie et un petit déjeuner au moins aussi copieux chez Dean, il est l’heure de reprendre la route. Cette fois, c’est en tuk tuk qu’on démarre la journée au cœur des plantations d’Haputale. Deux par deux, on embarque sur les routes de montagne et, très vite, on se retrouve complètement cernés par les plantations de thé. Nos chauffeurs prennent leur temps et on s’arrête un peu partout en route autant pour des photos que pour des explications. On commence ainsi par s’intéresser aux feuilles de thé en elles même.

Seules les plus vertes sont ramassées, celles d’un vert plus vif et plus clair. La première, encore refermée sur elle même, sera utilisée pour la fabrication du thé blanc. La seconde, la plus petite des jeunes feuilles ouvertes, sera destinée à la production de thé vert. Enfin, les deux suivantes sont au coeur de la réputation de Ceylan et permettent de fabriquer le fameux thé noir. Tout le reste est laissé sur l’arbuste.Pour la première fois, on découvre aussi les fleurs de thé, blanc et jaunes aux airs des fleurs d’arbres fruitiers.

Dans notre tuktuk assorti au décor, on s’élève encore parmi les champs, découvrant l’un des nombreux sanctuaires religieux disséminés dans les plantations. Les cueilleurs étant le plus souvent d’origine tamoul, les  sanctuaires hindous sont les plus courants. C’est ainsi que, en haut d’une série de marches (encore !), au cœur de la verdure et de quelques habitations, on s’arrête dans un petit temple hindou coloré, mais pas autant que celui que nous avions visité près de Kandy.  Lui aussi est chargé de sculptures et de peintures de toutes sortes.

Toujours sur la route, nous rencontrons un groupe de cueilleuses en plein travail… et quel chantier ! Armées d’un sac fixé sur le haut de leur tête et retombant dans le dos, elles parcourent les plantations parfois franchement abruptes pour ramasser les plus belles feuilles. Une fois plein, les sacs pèsent en moyenne 8 kilos ! Ils sont alors ramenés à un point de pesée puis vidés sur de grandes bâches. Les hommes emballent alors le thé dans de nouveaux sacs ajourés et les chargent dans des camionnettes qui filent vers la fabrique. On est impressionnés par la dextérité, la vitesse mais aussi par la force de ces femmes qui affrontent montagne et chaleur à longueur de journée.

En arrivant au sommet de la colline, on découvre une vue fantastique sur les plantations de thé entrecoupées des potagers communs. Nous venons de pénétrer dans les champs appartenant à Lipton, qui finance des villages entiers pour leurs employés. Cueilleuses et ouvriers sont donc logés au cœur des montagnes, leurs enfants allant à l’école elle aussi financée par la firme. Le décor est vraiment grandiose, plein de couleurs et de relief, balayé par des vagues de nuages. On poursuit notre route jusqu’au belvédère de la plantation, le Lipton Seat, où Sir Thomas Lipton avait l’habitude de s’installer pour contempler ses terres. Le site ayant été complètement pris dans le brouillard au moment de notre arrivée, on l’aura finalement assez peu apprécié.

Sur le chemin du retour, on fait un rapide arrêt à la Dambatenne Tea Factory, la première achetée par Lipton au moment de démarrer son commerce, espérant en ressortir incollable sur la fabrication du thé. La visite est un peu expéditive mais permet de visualiser toutes les étapes du processus aidés d’un petit papier en anglais, histoire de dépasser la barrière de l’accent. On est cependant déçus par le fait qu’aucune dégustation ne soit proposée à la sortie.

Après une longue route, parfois sous la pluie, Chin nous arrête le long de la route, près des chutes de Diyaluma, parmi les plus connues du pays. On s’embarque de nouveau dans une ascension de montagne, suivant une trace parfois un peu floue avant d’arriver au sommet d’un à-pic où une petite rivière s’écoule tranquillement avant de se jeter dans le vide et d’échouer sur la roche, 170 mètres plus bas. La petite rivière est un lieu prisé pour le camping et de nombreuses personnes sont venues s’y installer pour la nuit, profitant d’une vue dégagée sur la vallée. En remontant le cours d’eau, on tombe rapidement sur une autre cascade, nettement plus petite, mais plutôt jolie. Le temps un peu menaçant et le jour bien avancé nous poussent à faire demi-tour et à reprendre la route, prêt pour un nouveau changement de décor.

Le coup de cœur de Ptit Jo

Le sommet des plantations Lipton entourant les potagers collectifs. Un paysage fantastique !

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Shanti et plus spécifiquement par Noémi. A l’heure où nous sommes partis au Sri Lanka, en pleine période Covid, il était obligatoire de prendre une agence. Ce n’est sans doute pas indispensable si, comme moi, vous aimez organiser seul vos trajets. C’est en revanche confortable, notamment pour organiser les transports avec un chauffeur, bien plus rapides et pratiques que le bus et le train. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également offert un bon moment de convivialité en fin de séjour et a su s’adapter à toutes nos demandes.

Le site: https://www.shantitravel.com/fr/voyage-sri-lanka

Les activités

Lipton’s seat, Q2J8+86J, Dambethenna Estate, Lipton Seat Rd, Haputale, Sri Lanka
Entrée 500 LSK + 100 par véhicule. Comptez environ 2500 LSK aller-retour pour le tuk tuk

Dambatenne Tea Factory, Q2M3+4F4, Bandarawela, Sri Lanka
Entrée 1000 LSK
Ouvert du lundi au samedi, de 6h à 19h30

Chutes de Diyaluma, P2MJ+7H3, Colombo -wellawaya, Colombo – Batticaloa Hwy, Koslanda, Sri Lanka
Comptez 45 minutes pour atteindre le sommet. Le parcours est ici : https://www.alltrails.com/fr/randonnee/sri-lanka/badulla/diyaluma-falls

Le logement

Athgira River Camping, Mudunmankada Road, Rathnapura, Udawalawe, 70190, Sri Lanka
Ce campement permanent est situé en pleine nature et en bordure de rivière. La plupart des tentes sont orientées face au cours d’eau et sont équipées d’une vraie salle de douche avec toilettes. Étant arrivés tard et repartis très tôt, on aura assez peu visité les lieux finalement. Deux piscines sont disponibles.

Les repas

Le campement propose un large buffet et des grillades pour le diner ainsi qu’un buffet pour le petit déjeuner. L’endroit accueille beaucoup de groupes et manque un peu d’intimité.

Verte Raiatea

15 juillet 2021

Au départ de Tahiti, on choisit un siège côté gauche pour inaugurer notre pass inter-îles de l’archipel de la Société. L’endroit parfait pour survoler Moorea et passer les quelques quarante minutes de vol qui nous emmène à Raiatea, seconde île la plus importante après Tahiti. Un jus d’ananas et un magasine plus tard, on aperçoit les premiers contours de Raiatea par le hublot. Les nuages se bousculent sur les reliefs puis cèdent finalement la place à un temps plus clément sur la mer. Une vision parfaite se dessine, paysage traversé par un arc-en-ciel, symbole de notre séjour entre terre et mer, entre pluie et soleil. Quelle arrivée !

En sortie du minuscule aéroport, nos voitures de location à la vignette orange nous attendent sagement, portes ouvertes et papiers à l’intérieur : ici on est zen. On file alors sur les hauteurs d’Uturoa pour découvrir la villa U’upa, havre de paix tenu par Gilles et Christine. Couverte de bois vernie, ouverte sur une jolie piscine avec vue sur Tahaa, abritant vinis et petits geckos, leur maison est chaleureuse et accueillante : comme nos hôtes.

17 juillet 2021

Après une formidable journée en mer autour de Tahaa, on opte pour la terre ferme avec la randonnée des trois cascades située en sortie d’Uturoa. Plusieurs parkings sont possibles, de l’entrée du chemin cabossée jusqu’au départ de la randonnée en elle-même. On opte pour un entre deux, face aux productions de vanille, afin de profiter un peu mieux du décor végétal qui nous entoure. Arbres immenses, fleurs odorantes et papayes poussent tout au long de la route jusqu’à la forêt.

Le sentier est peu balisé et donc souvent réalisé avec un guide local. Avantage de connaître du monde sur place, on se contente de suivre sans trop s’inquiéter de perdre notre chemin, repérable malgré tout par les traces sur la végétation, quelques cairns et une poignée de cordes. Il suffit finalement de suivre le cours d’eau au cœur d’une forêt verdoyante. D’immenses arbres occupent la scène, les racines empêtrées dans la roche sombre couverte de mousse et de fougères. Quelques lianes et orchidées pendent aux branches les plus basses et d’incroyables bosquets de bambous pointent vers le ciel caché par le feuillage. On adore ces forêts un peu primaires, au charme brut, loin de nos forêts bien sages et rangées.

La première cascade est toute petite, un peu à l’écart du sentier, et ne justifie pas à elle seule la balade. La seconde, plus imposante, glisse sur une paroi de pierre sombre et marque le début des acrobaties. Au pied d’un amas de rochers, la première corde nous tire en hauteur. Le chemin devient plus marqué, plus étroit aussi et les cordes se multiplient bien qu’il n’y ait pas de réel danger. On passait à nouveau au milieu de larges bambous quand deux jeunes chiennes sont apparues sur la route. Amicales, elles attendent les promeneurs pour les guider jusqu’à la cascade puis repartent avec les suivants. On se demande un peu, au passage, comment elles parviennent à grimper sur certains biefs sans se casser une patte… c’est préoccupés par cette pensée que l’on tombe à nouveau, au milieu de forêt, sur la famille de Narbonne ! On sourit de ce nouveau hasard, dernier de nos vacances. On espère vraiment, par la même occasion, qu’ils auront passé une fin de séjour aussi belle que la nôtre.

Les derniers mètres se font de rochers en rochers le long du petit cours d’eau. La troisième chute se dessine sur la falaise et vient mourir dans un petit bassin d’eau fraîche où se cachent anguilles et chevrettes. Cliché oblige, on enfile les maillots et on frissonne un bon coup avant d’aller mettre la tête sous la cascade. On peut l’affirmer désormais : non, l’eau n’est pas toujours chaude en Polynésie !

Des nuages sombres s’accumulent au-dessus de nos têtes sur le trajet du retour et les premières gouttes tombent. Le temps de rejoindre le logement, de grignoter et de prendre une bonne douche (ne pas s’attendre à rentrer propre de la balade…), un véritable déluge s’abat sur Raiatea. Contre toutes les attentes de la saison, il pleut de longues heures au point de nous laisser presque coincés jusqu’au lendemain en début après-midi.

18 juillet 2021

On finit pourtant par repartir, incapable d’abandonner l’idée d’un tour de l’île en voiture. On en profitera sans doute pas assez, pourtant Raiatea laisse deviner un grand potentiel derrière les nuages et le lagon rendu boueux par toutes l’eau ayant ruisselé sur les montagnes. Sur la côte Est, une large rivière parait fendre l’île en deux. Arbres fruitiers, haies colorées, fleurs et points de vue se succèdent au fil des kilomètres jusqu’au marae Taputapuatea, ancien centre politique, cérémoniel et funéraire, bien tristoune sous ce climat désastreux. Alors on en profite pour apprendre, lisant ensemble les pages historiques et culturels de notre guide et découvrant au fil des pages, l’histoire d’un bout de France qui nous est finalement totalement inconnu.

Contre toute attente, la pluie et les nuages gris finissent finalement par céder la place à l’un des plus beau coucher de soleil qu’on ait jamais vu. Alors que l’on roule vers l’aéroport, le ciel nous offre un festival de couleurs sans pareil. Malgré le timing un peu serré, on s’arrête en coup de vent pour quelques clichés. C’est désormais certain Raiatea avait vraiment beaucoup à offrir…

Le coup de cœur de Ptit Jo

Malgré la météo peut clémente, cette île nous a beaucoup plu… mais le coup de cœur revient au coucher de soleil sur la côte, inoubliable !

Coté pratique

Les activités

Mataio Vanille sur la route côtière de Raiatea
Le personnage, haut en couleur, nous a accueillis à l’improviste un dimanche et faits visiter sa ferme. On y a trouvé :

  • de la vanille standard à 50 000 XPF les 500g (420€ soit environ 2.5€ la gousse)
  • de la vanille déclassée (comprendre même goût mais visuel moins glamour) à 12 500 XPF les 500g (105€ soit environ 0.63€ la gousse)

En fonction des quantités, vous aurez peut-être, comme nous, la bonne surprise d’une réduction complémentaire !

Le logement

Villa U’upa, BP 1021, 98735 Uturoa
ce havre de paix est tenu par Gilles et Christine, globetrotteurs aux histoires incroyables avec qui nous avons souvent échangé durant les repas. Couverte de bois vernie, ouverte sur une jolie piscine avec vue sur Tahaa, abritant vinis et petit geckos, leur maison est chaleureuse et accueillante. Une adresse à conseiller mais des réservations à anticiper : ils n’ont que trois chambres.

Les repas

Villa Ixora, PK 2.7 East Coast- Sea side – Tepua Uturoa, 98735 
On est loin des roulottes et des barbecues improvisés. Ici, la cadre est plus chic et les tarifs de la carte suivent. On y passe un bon moment avec des plats de belle qualité (mention spéciale pour le Mahi-Mahi, particulièrement savoureux et leur crème brûlée à la vanille de Tahaa). Seule déception : la poitrine de porc, résolument trop grasse à notre goût.

Fish & Blue, EVAITOA PK9.3 C/MER Tevaitoa Raiatea, 98735
Un emplacement exceptionnel magnifié par un cadre soigné et chaleureux. On n’a pu l’apprécier à sa juste valeur à cause de la pluie mais on y retournerait sans hésiter un instant. Carte de cocktails sympathique.

Le Cercle d’Or

7 novembre 2019

Ce matin nous filons sur la route sous un ciel chargé. Le soleil a laissé place à un champ de coton qui flotte au dessus de nos têtes. A mesure que l’on avale les kilomètres, on devine quand même d’imposants champs de lave dissimulés sous ce fin manteau blanc. La lave, c’est justement ce que nous sommes venus cherchés avec la Vidgelmir Lava Cave. On gare notre voiture toujours aussi sale sur un parking planté au milieu de ces grandes étendues sans véritable relief. Seule une sorte de préfabriqué a été posé là, flambant neuf. Pour nous accueillir, un labrador noir déboule en remuant la queue, un gant pendant de ses babines. Le propriétaire du gant a visiblement renoncé depuis longtemps à le récupérer. On joue un peu avec notre nouvel ami avant de croiser le patron qui nous équipe d’un casque et d’une frontale.

Avec un petit groupe, nous partons dans la neige pour descendre au cœur de la grotte. Avec son 1,6 km de long et ses 150 000 m3, la grotte est la plus grande d’Islande et la grotte de lave la plus large du monde. Elle se visite facilement par le biais d’un chemin aménagé qui serpente dans la roche colorée et les tunnels de lave séchée qui ressemble à du chocolat fondu (si si je vous assure !). Arrivés au fond de la grotte, bien loin de l’entrée et de l’extérieur, les lumières s’éteignent et le silence se fait. On découvre alors l’expérience du noir absolu. Les repères s’effacent instantanément, on perd la notion d’espace, de temps aussi. Un pas hasardeux après l’autre, on fait l’expérience de se déplacer sans repère. Les yeux grand ouverts cherchent le moindre rayon de lumière en vain. Puis finalement la lumière revient et on sort de cette grotte persuadés qu’on ignorait ce qu’est d’être dans le noir avant d’avoir vécu cette expérience.

Un peu plus loin, à l’autre bout du champ de lave, on s’arrête un moment près de Hraunfossar et Barnafoss à l’eau bleue si particulière. Impossible de rouler une journée en Islande sans découvrir de nouvelles cascades. Loin des imposantes chutes d’eau du Sud et de leur puissant débit, Hraunfossar est tout en douceur avec ses minces filets d’eau qui surgissent de la lave. Un peu plus loin, la rivière Hvítá passe dans un petit canyon au sommet du quel se jette Barnafoss avec fracas.

En chemin vers Thingvellir, les premiers flocons viennent se poser tranquillement sur le parebrise. Bientôt, ce sont quelques centimètres qui recouvrent la route. Dans ce décor immaculé et silencieux, on roule près d’une heure sans croiser personne. Quand nous arrivons à Thingvellir, le parc est noyé sous la neige. D’imposants bus touristiques ont soudainement envahi le parking et le visitor center est bondé d’humanoïdes ensevelis sous une épaisse couche de laine et de plumes d’oies. Heureusement, le climat a refroidi la plupart des visiteurs qui se contentent d’une photo depuis le belvédère. Au cœur du parc, nous sommes seuls, le bruit de nos pas s’étouffant dans l’épaisse neige.

8 novembre 2019

Pour notre dernière journée en Islande, on s’autorise un petit retour en arrière avec la cascade de Gullfoss à laquelle nous avions déjà rendu visite en 2018. Balayés par le vent, la neige et le froid, on y a retrouvé toutes les sensations qui font de Gullfoss un endroit hors norme !

Pour finir en douceur, on opte pour une découverte culinaire avec le pain géothermique cuit tout proche du spa Fontana. La visite est payante et courte mais ce jour là nous sommes seuls avec un guide très sympa qui nous entraine au bord de l’eau. Là bas, le sol bouillonne. De petits monticules de terre et de sable noir sont coiffés d’une pierre. Pour chaque pierre, une famille a lancé la cuisson d’un de ces pains traditionnels. On installe le notre en repartant avec celui enterré la veille pour une dégustation. Le pain est énorme, lourd et chaud. Avec sa texture de pain d’épices, on nous le conseille noyé sous une couche de beurre salée qui fond avec la chaleur résiduelle du pain. Un régal. Notre guide nous laisse en déguster sur place autant que notre estomac le permet… et nous offre un quart du pain pour rapporter en France !

En bon estomac sur pattes, on enchaine avec Fridheimar, l’écoserre touristique islandaise. Sur cette ile au climat rude, les fermiers se sont tournés vers la géothermie pour cultiver fruits et légumes sous serres (vous saviez que l’Islande était le premier producteur européen de bananes?). A Fridheimar, on a choisi de faire les choses en grand: 5 000 m² de serres et une tonne de tomates par jour, pour des serres exclusivement chauffées grâce à la géothermique. Depuis quelques années, la serre accueille des touristes pour un repas tourné autour de la tomate sous toutes ses formes: cocktails, plats, soupes et même desserts ! Nous y avons passé un excellent moment dans un décor plus qu’original. Pour ne rien gâcher, la ferme élève aussi des chevaux islandais que l’on peut approcher en partant.

Charmés par cette dernière découverte, on retourne à regrets sur les routes en direction de Reyjkavik. Il est temps de faire à nouveau nos adieux à cette Islande qu’on aime tant, en espérant la revoir un jour d’été !

Coté pratique

Le logement

Héradsskólinn Historic Guesthouse, Héradsskóli, 840 Laugarvatn, Islande
Une expérience ! Une découverte ! Un coup de cœur ! Cette ancienne école reconvertie en auberge/hôtel est une merveilleuse surprise. On laisse ses chaussures à l’entrée, on grimpe quelques marches et on se retrouve projetés en arrière. Petit salon, bibliothèque avec jeux en bois pour les enfants, piano, lumière tamisée et ambiance rétro séduisent au premier coup d’œil. Les soupes chaudes accompagnées de pains moelleux du diner achèvent de nous convaincre. On adore.

Base Guesthouse by Keflavik Airport, 57 Valhallarbraut, 262 Keflavík, Islande
Hôtel quelconque mais idéalement placé pour un départ matinal à l’aéroport de Keflavik

Les activités

Vidgelmir Lava Cave
A réserver ici: https://guidetoiceland.is/fr/reserver-islande-voyage/explorer-grotte-vidgelmir

Bakery tour
A réserver ici: https://www.fontana.is/en/rye-bread-experience

Les repas

Héradsskólinn Historic Guesthouse, Héradsskóli, 840 Laugarvatn, Islande
Pas de grande gastronomie ici mais tout ce qu’on a mangé ici avait ce bon gout régressif des plats de notre enfance

Fridheimar, Fridheimar Reykholt, Selfoss 801 Islande
Réservation indispensable pour ce lieu exotique. La soupe est un incontournable mais les prix sont plus élevés que la moyenne.

Les fjords de l’Ouest

4 novembre 2019

Après une nuit reposante bien méritée (nos périples de jour et de nuit dans les highlands avaient eu raison de nous), le jour se lève sur la petite Súðavík. Dans le vieux village où nous dormons, il est interdit de séjourner en hiver : on ne peut rêver d’endroit plus calme dans tout le pays. Nous sommes à la toute fin de la saison et rien ne bouge autour de nous. Il n’y a que l’eau et les montagnes. Sur l’autre rive, de l’autre côté d’un bras de mer où passent les baleines l’été, la réserve Hornstrandir s’étend à perte de vue, figée dans la neige et la glace.

Cette journée sera l’une de ces journées de roadtrip qu’on adore, installés dans notre voiture baignée de musique à parcourir ces longues routes noires sous le soleil. Il nous faudra des heures pour traverser l’Ouest des fjords, on commence donc par un arrêt à Ísafjörður pour un ravitaillement en essence et en nourriture indispensable. Les stations service sont une denrée rare ici et on s’arrête presque systématiquement par peur de manquer. La capitale des fjords est coincée entre l’eau et les falaises et arbore quelques ruelles aux maisons colorées. On en fait rapidement le tour tout en testant la boulangerie locale avant de poursuivre notre chemin.

La route s’enfonce dans les terres entre les montagnes verdoyantes et les criques qui s’enchevêtrent sans jamais se ressembler. On est seuls en pleine nature pour une sensation de liberté sans fin. Près de Flateyri, on traverse sur une voie juste assez large pour notre voiture lorsque des rochers semblent s’agiter dans l’eau immobile. On s’arrête au milieu de l’eau pour observer la scène et rencontrer…. nos premiers phoques bronzant au soleil !

Les virages s’enchainent et chaque traversée au ras de l’eau nous offre une vue plus dégagée sur les fjords. Après des dizaines de kilomètres, on retrouve un semblant de vie à Þingeyri où quelques fermes et maisons forment un petit village tranquille entouré de troupeaux de moutons. Ici, notre itinéraire bifurque sur un chemin non goudronné et un peu remuant qui ouvre pourtant sur des panoramas toujours grandioses.

Les cailloux frappent sous la voiture à mesure que nous parcourons des kilomètres. D’épais nuages de poussières s’élèvent à l’arrière et on imagine déjà dans quel état sera la voiture à la fin de la journée. Et puis au détour d’un virage, la route se glace. Le décor devient blanc et on doit s’y reprendre à plusieurs fois pour grimper la dernière cote. Arrivés au somment, la petite vallée arbore des couleurs improbables. Le ciel semble violet et donne à la neige des teintes bleutées. Les herbes hautes ont givrées et la neige masque à peine le passage d’un petit renard. On repense à Tofa, notre jeune femelle croisée la veille tout en observant ce décor gelé et en surveillant du coin de l’œil l’unique voiture croisée de la matinée, déjà bien engagée dans les pentes verglacées.

Après mille précautions lors de la descente, on arrive finalement au niveau de Hrafnseyri où quelques maisons aux toits de verdure bordent la route. Au fond du fjord, une centrale électrique nous offre un parking bien pratique pour s’approcher de l’eau et observer les phoques tout près des berges. Encore quelques kilomètres et Fjallfoss apparait en contrebas de la route.

Lovée au cœur des fjords de l’ouest, la cascade de Dynjandi est une succession de chutes partant du haut d’un impressionnant ressaut rocheux. Une large colonne d’eau blanche dévale les pierres gelées et semble rebondir jusqu’aux eaux du fjord Arnarfjörður. L’ascension se fait sans grande difficulté tout au long des premières chutes mais l’accès à la plus haute est plus périlleux. Le vent, l’eau et le froid ont transformé les abords en véritable patinoire sur laquelle on marche avec une extrême précaution: personne n’a envie de se blesser si loin de tout… La balade est pleine de charme à cette époque et, bien que l’on fasse assez rapidement le tour du site, on en regrette absolument pas l’accès.

 Le chemin vers la côte est encore remuant, la voiture est désormais recouverte d’une épaisse couche de poussière rouge et de terre. D’énormes nids de poules surprennent de temps à autre mais les paysages valent bien quelques secousses. Quand la mer apparait de nouveau, le soleil est déjà entrain de disparaitre. Le ciel se colore de nuances ocres et s’assombrit tout à coup, plongeant l’Islande dans la nuit.

Coté pratique

Le logement

Móra guesthouse, Krossholt, Barðaströnd, Road 62, 451 Birkimelur, Islande
Une petite maison nous est réservée juste à côté de celle des propriétaires. Une piscine d’eau chaude est accessible de l’autre côté de la rue et on peut commander des œufs de la ferme en arrivant. Un petit intérieur douillet parfait pour notre étape.

Les activités

Cascade de Dynjandi (Fjallfoss)
On accède facilement aux cascades depuis la route 60 par un chemin gravillonné rougeâtre qui longe le fjord Arnarfjörður. La route descend jusqu’à atteindre les rives du fjord où un parking permet de stationner gratuitement. Des sanitaires et des tables de pique-nique ont été installés à proximité mais il faisait bien trop froid pour s’y arrêter !

Les repas

A Ísafjörður, seule véritable ville des fjords, on trouve un supermarché où on trouve de toute pour les repas à la maison. En sorties des caisses, un traiteur chinois propose également des repas à emporter.

Les chutes d’Havasu

29 Juillet 2017

La sonnerie du réveil nous tire d’un profond sommeil ce matin là. A moitié conscients, on ferme nos sacs de randonnées déjà bien chargés et on boucle nos valises. Il fait encore à moitié nuit lorsque l’on ferme notre petite maison du Grand Canyon Caverns Inn. Depuis Peach Springs, il faudra près d’une heure et demi de route pour atteindre le Hualapai Hilltop, point de départ d’une randonnée qui restera gravée dans les mémoires. A mesure que le soleil se lève et perce les nuages, d’agiles wapitis traversent la route sans se soucier le moins du monde de notre présence. La journée commence bien.

Il est tout juste 7h lorsque nous arrivons sur le parking. Quelques courageux ont passé la nuit dans leur van et se réveillent doucement. Le nombre de voiture déjà présentes inquiète un peu et, surtout, nous surprend dans cet endroit perdu au bout du monde. Avant de partir en expédition, une dernière vérification des sacs à dos s’impose: les valises ne seront rouvertes que dans 24h.

Au bord du parking, la vue sur le canyon impressionne. Les couleurs, le décor, l’ambiance… Le chemin descend doucement le long de la roche rouge à l’ombre des falaises. Des chevaux remontent le sentier équipés des sacs à dos bien chargés de randonneurs qui n’avaient plus le courage de les porter. Le soleil réchauffe un peu l’ambiance et amène de nouvelles couleurs au paysage déjà grandiose. Le début sentier traverse une grande plaine entourés de falaises où tous les groupes de randonneurs se suivent avec le sourire, impatients de découvrir la réserve indienne.

A mesure que l’on avance, on semble s’enfoncer de plus en plus profondément dans le canyon. Au bout de quelques kilomètres, les parois se rapprochent et l’ombre enveloppe le sentier. En marchant la tête en l’air pour admirer ce décor incroyable, on surprend quelques corbeaux qui nous suivent avec application. Devant nous, des écureuils traversent la chemin de temps à autre avant de filer dans les rochers en poussant des cris stridents. L’herbe se raréfie et les cactus commencent à apparaitre ici et là. La randonnée est finalement bien plus facile que l’on avait pu l’envisager et on se félicite d’être partis tôt pour éviter la chaleur.

13 kilomètres plus tard, des dizaines de photos et de la poussière partout… nous voilà arrivés à Supai, cœur de la réserve indienne des Havasupai, « peuple des eaux bleu-vert » et uniques habitants permanents du Grand Canyon. A cette heure, l’endroit est déserté et la chaleur se fait ressentir. Notre premier arrêt sera l’office de tourisme où l’on pensait récupérer nos permis, indispensables à la circulation dans la réserve. Ambiance glaciale lorsque l’on pousse la porte, ce qui n’est pas uniquement lié à la climatisation qui tourne à plein régime. A peine arrivés, on nous renvoie sèchement vers le lodge pour y récupérer le précieux document. On s’exécute un peu surpris pour finalement retrouver le même genre d’attitude à l’hôtel. Une fois les clés et le permis récupérés, on prend quelques instants pour pique-niquer avant de filer à la découverte des chutes tant attendues.

Un peu plus de 2km sont nécessaires pour rejoindre les Navajo falls, premier contact réel avec cette eau à la couleur incroyable. Créées après une inondation importante en 2008, les chutes nous charment instantanément. L’occasion parfaite pour une baignade, même un peu fraiche, dans ces eaux turquoises. De petits bassins se sont formés au sommet de la chute semblables à des jacuzzis naturels. Plus en aval, une véritable chute d’eau s’écrase sur des roches rouges, transformées en plongeoir. On y croise des randonneurs venus se laisser porter sur d’énormes bouées et d’autres qui peinent à mettre les pieds dans l’eau (chaussures aquatiques largement conseillées !).

Encore mouillés, on emprunte le chemin de sable vers les Havasu falls sous un soleil de plomb. Au plus près des falaises rouges, le bruit de l’eau se fait entendre bien avant que l’on aperçoive quoique ce soit. En contrebas, la vision de cette chute de près de 30 mètres est une merveille de couleurs. Après quelques clichés, on décide de poursuivre sans s’arrêter vers le camping pour profiter du temps clément. On y trouve des dizaines de tentes et quelques hamacs directement suspendus au dessus de l’eau claire. Encore plus d’un kilomètre à faire avant la prochaine surprise.

Merci à François pour sa photo 😉

Notre premier contact avec les Mooney falls est bien différent des précédentes chutes. On ne distingue pas encore la cascade mais déjà les panneaux d’information et de rappel « Descend at own risk » s’imposent. Pour atteindre la rivière, il faut traverser de petits tunnels creusés directement dans la roche. A la sortie, un escalier abrupte orné de chaines donnent le ton. Certains font demi tour devant l’impressionnante vue. La roche glisse, la poussière rouge colle aux chaussures et des échelles de bois à la stabilité toute relative viennent s’ajouter au tableau. Arrivés en bas, la brume de la cascade nous entoure et dessine quelques arcs en ciel. Au dessus de nos têtes, le ciel se couvre pourtant et on hésite un long moment à poursuivre la randonnée vers les Beaver falls. Le souvenir des violents orages aperçus la veille nous dissuadent finalement, et à regrets, de continuer.

Encore 5km sont nécessaires pour retourner au lodge où nous attendent nos réserves de viandes séchées, de barres de céréales et de pompotes pour un repas des plus équilibrés. Le ciel noir n’aura finalement été qu’une passade et le soleil se couche doucement sur les roches rouges qui nous entourent. Il n’y a pas un bruit dans la réserve seulement perturbée par quelques chiots qui s’amusent. Supai parait coupée du reste du monde.

30 Juillet 2017

Du fin fond de notre réserve indienne, deux choix s’offrent à nous pour le retour: partir aux aurores à pied ou prendre l’hélicoptère. On opte pour la seconde solution, à la fois pour profiter de l’expérience et pour recharger un peu les batteries avant une journée de route jusqu’au Grand Canyon. Tous les récits de voyageurs sur le sujet nous avaient alertés, les places sont chères et il faut souvent faire la queue tôt le matin pour avoir une chance d’arriver au sommet avant le début d’après midi. L’hélicoptère ne décolle qu’à partir de 10h et commence par embarquer les locaux avant de s’intéresser aux randonneurs. Envoyé en éclaireur, l’un des nôtres nous réveille en trombe à 5h30: il y a déjà plus de 30 personnes dans la file d’attente.

Dans l’urgence et un peu dans le coma, on remballe toutes nos affaires avant de partir en courant vers la zone de décollage. Des touristes ont organisé un système de liste qui permet aux premiers arrivés de s’inscrire afin que l’ordre de décollage soit respecté sans provoquer de cohue. C’est le début d’interminables heures d’attente pour remonter au sommet. A 10h, on commence à se dire qu’on aurait déjà pu être dans la voiture et je regrette infiniment de ne pas être partie à pied. Alors que l’on ne l’attendait plus, le bruit des pales et du moteur se fait entendre. On observe pour patienter le va et viens des colis suspendus au bout d’une corde, le ballet des passagers et les deux armoires à glace qui chargent les affaires avec nonchalance. Enfin notre tour arrive. On s’installe avec soulagement pour observer le paysage. Il ne faut finalement que quelques minutes pour regagner notre point de départ et retrouver nos voitures garées sagement à proximité.

Personne ne se bat pas pour prendre le volant au retour, achevés par cette longue attente. On grignote des restes de cookies et de barres de céréales pour se remettre un peu d’aplomb tout en regardant par la fenêtre, les yeux dans le vide. Dans les grandes plaines qui bordent la route, une antilope d’Amérique apparait au loin comme un fantôme. Elle nous regarde passer un instant et disparait tel un mirage. Le ciel s’assombrit et de nouveaux nuages sombres déversent des torrents de pluie au loin. On ferme doucement les yeux dans le silence de la route pour les rouvrir un peu avant Seligman.

Coté pratique

Le logement

La réservation du lodge ne se fait que par téléphone et il faudra fournir ses coordonnées de carte bleue. La confirmation se fera par courrier et il faut être patients… il nous aura fallu près de 3 mois pour recevoir le fameux courrier !
Pour les tarifs: une chambre de 4 vaut environ $145 par nuit + $40 de frais auxquels s’ajoutent 10% de taxes
Il faudra également régler $50 par personne pour l’entrée dans la réserve. Le décor a un prix !

La randonnée

Navajo Falls : 1.3km du lodge
Havasu falls : 3 km du lodge
Monkey Falls : 4.7km du lodge
Beaver Falls : 8km du lodge

Havasu