Le Cercle d’Or

7 novembre 2019

Ce matin nous filons sur la route sous un ciel chargé. Le soleil a laissé place à un champ de coton qui flotte au dessus de nos têtes. A mesure que l’on avale les kilomètres, on devine quand même d’imposants champs de lave dissimulés sous ce fin manteau blanc. La lave, c’est justement ce que nous sommes venus cherchés avec la Vidgelmir Lava Cave. On gare notre voiture toujours aussi sale sur un parking planté au milieu de ces grandes étendues sans véritable relief. Seule une sorte de préfabriqué a été posé là, flambant neuf. Pour nous accueillir, un labrador noir déboule en remuant la queue, un gant pendant de ses babines. Le propriétaire du gant a visiblement renoncé depuis longtemps à le récupérer. On joue un peu avec notre nouvel ami avant de croiser le patron qui nous équipe d’un casque et d’une frontale.

Avec un petit groupe, nous partons dans la neige pour descendre au cœur de la grotte. Avec son 1,6 km de long et ses 150 000 m3, la grotte est la plus grande d’Islande et la grotte de lave la plus large du monde. Elle se visite facilement par le biais d’un chemin aménagé qui serpente dans la roche colorée et les tunnels de lave séchée qui ressemble à du chocolat fondu (si si je vous assure !). Arrivés au fond de la grotte, bien loin de l’entrée et de l’extérieur, les lumières s’éteignent et le silence se fait. On découvre alors l’expérience du noir absolu. Les repères s’effacent instantanément, on perd la notion d’espace, de temps aussi. Un pas hasardeux après l’autre, on fait l’expérience de se déplacer sans repère. Les yeux grand ouverts cherchent le moindre rayon de lumière en vain. Puis finalement la lumière revient et on sort de cette grotte persuadés qu’on ignorait ce qu’est d’être dans le noir avant d’avoir vécu cette expérience.

Un peu plus loin, à l’autre bout du champ de lave, on s’arrête un moment près de Hraunfossar et Barnafoss à l’eau bleue si particulière. Impossible de rouler une journée en Islande sans découvrir de nouvelles cascades. Loin des imposantes chutes d’eau du Sud et de leur puissant débit, Hraunfossar est tout en douceur avec ses minces filets d’eau qui surgissent de la lave. Un peu plus loin, la rivière Hvítá passe dans un petit canyon au sommet du quel se jette Barnafoss avec fracas.

En chemin vers Thingvellir, les premiers flocons viennent se poser tranquillement sur le parebrise. Bientôt, ce sont quelques centimètres qui recouvrent la route. Dans ce décor immaculé et silencieux, on roule près d’une heure sans croiser personne. Quand nous arrivons à Thingvellir, le parc est noyé sous la neige. D’imposants bus touristiques ont soudainement envahi le parking et le visitor center est bondé d’humanoïdes ensevelis sous une épaisse couche de laine et de plumes d’oies. Heureusement, le climat a refroidi la plupart des visiteurs qui se contentent d’une photo depuis le belvédère. Au cœur du parc, nous sommes seuls, le bruit de nos pas s’étouffant dans l’épaisse neige.

8 novembre 2019

Pour notre dernière journée en Islande, on s’autorise un petit retour en arrière avec la cascade de Gullfoss à laquelle nous avions déjà rendu visite en 2018. Balayés par le vent, la neige et le froid, on y a retrouvé toutes les sensations qui font de Gullfoss un endroit hors norme !

Pour finir en douceur, on opte pour une découverte culinaire avec le pain géothermique cuit tout proche du spa Fontana. La visite est payante et courte mais ce jour là nous sommes seuls avec un guide très sympa qui nous entraine au bord de l’eau. Là bas, le sol bouillonne. De petits monticules de terre et de sable noir sont coiffés d’une pierre. Pour chaque pierre, une famille a lancé la cuisson d’un de ces pains traditionnels. On installe le notre en repartant avec celui enterré la veille pour une dégustation. Le pain est énorme, lourd et chaud. Avec sa texture de pain d’épices, on nous le conseille noyé sous une couche de beurre salée qui fond avec la chaleur résiduelle du pain. Un régal. Notre guide nous laisse en déguster sur place autant que notre estomac le permet… et nous offre un quart du pain pour rapporter en France !

En bon estomac sur pattes, on enchaine avec Fridheimar, l’écoserre touristique islandaise. Sur cette ile au climat rude, les fermiers se sont tournés vers la géothermie pour cultiver fruits et légumes sous serres (vous saviez que l’Islande était le premier producteur européen de bananes?). A Fridheimar, on a choisi de faire les choses en grand: 5 000 m² de serres et une tonne de tomates par jour, pour des serres exclusivement chauffées grâce à la géothermique. Depuis quelques années, la serre accueille des touristes pour un repas tourné autour de la tomate sous toutes ses formes: cocktails, plats, soupes et même desserts ! Nous y avons passé un excellent moment dans un décor plus qu’original. Pour ne rien gâcher, la ferme élève aussi des chevaux islandais que l’on peut approcher en partant.

Charmés par cette dernière découverte, on retourne à regrets sur les routes en direction de Reyjkavik. Il est temps de faire à nouveau nos adieux à cette Islande qu’on aime tant, en espérant la revoir un jour d’été !

Coté pratique

Le logement

Héradsskólinn Historic Guesthouse, Héradsskóli, 840 Laugarvatn, Islande
Une expérience ! Une découverte ! Un coup de cœur ! Cette ancienne école reconvertie en auberge/hôtel est une merveilleuse surprise. On laisse ses chaussures à l’entrée, on grimpe quelques marches et on se retrouve projetés en arrière. Petit salon, bibliothèque avec jeux en bois pour les enfants, piano, lumière tamisée et ambiance rétro séduisent au premier coup d’œil. Les soupes chaudes accompagnées de pains moelleux du diner achèvent de nous convaincre. On adore.

Base Guesthouse by Keflavik Airport, 57 Valhallarbraut, 262 Keflavík, Islande
Hôtel quelconque mais idéalement placé pour un départ matinal à l’aéroport de Keflavik

Les activités

Vidgelmir Lava Cave
A réserver ici: https://guidetoiceland.is/fr/reserver-islande-voyage/explorer-grotte-vidgelmir

Bakery tour
A réserver ici: https://www.fontana.is/en/rye-bread-experience

Les repas

Héradsskólinn Historic Guesthouse, Héradsskóli, 840 Laugarvatn, Islande
Pas de grande gastronomie ici mais tout ce qu’on a mangé ici avait ce bon gout régressif des plats de notre enfance

Fridheimar, Fridheimar Reykholt, Selfoss 801 Islande
Réservation indispensable pour ce lieu exotique. La soupe est un incontournable mais les prix sont plus élevés que la moyenne.

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