30 mars 2022
Notre dernière journée sur Ceylan commence par une dernière rencontre animalière, moins naturelle que les précédentes mais tout aussi émouvante. Ce matin, on visite en effet un centre de conservation des tortues marines, animaux emblématiques du Sri Lanka. Le pays accueille en effet 5 des 7 espèces de tortues marines et tente de les protéger au mieux.
C’est ainsi que, sur la côte, se sont implantés différents centres qui recueillent les tortues malades ou blessées mais qui, surtout, surveillent les pontes sur les plages. En effet, afin de protéger les œufs de tortues, ils sont le plus souvent déterrés puis remis dans le sable dans des zones surveillées jusqu’à éclosion. Cela permet d’évaluer la population, d’éviter le braconnage mais aussi les accidents (les nids sont parfois écrasés). Si cette solution n’est pas idéale, c’est néanmoins la plus efficace à l’heure actuelle.
Quand on arrive à Kosgoda, on a donc l’immense chance de découvrir tout un bassin de bébé-tortues barbotant dans l’eau, attendant patiemment de retrouver la mer. Elles ont seulement quelques jours mais s’agitent déjà avec agilité. On craque complètement devant leurs grands yeux sombres, leur carapace brillante et leurs petites pattes. Cerise sur le gâteau, on nous propose de les mettre à l’eau.






Pour se financer, le centre propose en effet aux visiteurs de prendre une petite tortue et de la relâcher dans l’océan tout proche. Les yeux brillants d’un enfant à Disneyland, on attrape ces petits êtres si gracieux avec émotion avant de traverser la plage. A peine prise dans la main, ses pattes s’agitent, impatiente. On la pose dans le sable au plus près de l’eau, guettant dans le ciel les oiseaux. Elle s’active aussitôt, répondant à l’appel du large, et se laisse charrier par une série de vaguelettes.
Connaisseurs, les oiseaux tournoient au-dessus de nos têtes. Alors bêtement, on encourage nos tortues et on tremble quand les milans plongent vers l’eau. Par chance, ils repartiront bredouille pour cette fois. Nos tortues sont sauvées. Le sourire jusqu’aux oreilles mais le cœur un peu serré face à cette vie de défi qui les attend, on leur souhaite une longue vie.



Avant de partir, il nous restait une dernière étape : Colombo. On appréhendait un peu ce dernier moment citadin après deux semaines de vadrouille plutôt nature. Capitale économique et première ville du pays, Colombo est loin d’être sur le haut de la liste des coins à visiter dans le pays, souvent décrite comme étant sans charme voire carrément sans intérêt. Elle est surtout pratique pour son accès à d’innombrables lignes de train et sa proximité de l’aéroport. Malgré tout ce qu’on a pu lire, le quartier de Pettah nous semblait valoir la peine. Alors une fois n’est pas coutume, on a opté pour une visite guidée… et autant le dire, on n’a pas regretté !
Olivier nous accueille au mémorial de l’indépendance. Avec son enthousiasme et son bagout, il nous sort de notre torpeur en deux minutes et nous accroche tout de suite avec son récit. Il nous parle du Sri Lanka d’hier et d’aujourd’hui, de cette ville mal aimée qu’il a appris à connaitre, de son histoire à lui aussi.
Plus qu’une visite, c’est en réalité une véritable immersion qu’Olivier nous propose. On déboule ainsi au milieu d’une rue animée de Pettah ou des hommes transportent d’énormes sacs sur les épaules ou sur des chariots débordants. Des camions sont garés un peu partout, chargeant et déchargeant des quantités folles de thé, d’épices, de riz ou de lentilles. Les étroites devantures des magasins ne sont que la partie visible de l’iceberg : en jetant un œil dans les boutiques, on découvre d’interminables couloirs bourrés de marchandises.
L’immersion passe aussi par la découverte de nouvelles saveurs avec une dégustation de thé, de café mais aussi d’épices. On découvre Colombo comme nous ne l’aurions jamais vu seuls et on est vraiment ravis de l’expérience.










En sortant du quartier marchand de Pettah, on traverse le cœur de la ville qui ressemble à une fourmilière. Des milliers de tuktuks colorés se croisent ici dans un concert de klaxons, de moteurs et d’autres bruits. Loin du fort de Galle presque trop tranquille, on est ici dans un bouillon de vie formidablement vivant.




On est d’autant plus surpris quand on arrive finalement au Sri Ponnambalam Vanesar Kovil, immense temple hindou dissimulé par une enceinte blanche. Loin des lieux de cultes bariolés, bruyants et carrément kitschs ce temple est réellement surprenant. Pieds nus, on pénètre par la grande porte dans une atmosphère sombre. L’intérieur n’est que sculptures de pierre doucement éclairées d’une faible lumière jaune. On marche sur la pierre humide et rugueuse, levant la tête vers les chauves-souris installées là pour la journée, observant les sculptures et la préparation des offrandes.
Le cœur du temps dégage une atmosphère de ferveur paisible, la coursive en faisant le tour est plus animée, faisant office de lieu de rencontre et de discussion. On regrette infiniment de ne pas pouvoir prendre de photos de ce lieu étrange, de cette lumière tamisée et de ces pierres grisées. Pour un peu, on se croirait au cœur d’un film d’aventures à la recherche d’un fabuleux trésor disparu.




Une fois sortis de cette atmosphère mystérieuse, on embarque à nouveau dans nos bolides pour rejoindre les alentours du marché, là encore grouillant de vie. Olivier nous entraine vers une façade quelconque puis un escalier sombre. On atterrit un peu surpris dans une sorte de bar PMU au premier étage. On grimpe encore, empruntant d’étroits couloirs à peine plus larges que nos sacs-à-dos, pour finir dans un petit escalier en colimaçon à l’extérieur, planqué entre deux immeubles.
Au bout du périple, on découvre un toit terrasse avec vue sur la ville et l’animation du marché. Quelques caisses en plastiques et une table en bois sont posées là, l’occasion de boire un verre et d’assommer Olivier de question. Après deux semaines de voyage, on est ravis d’échanger sur toutes les petites choses qui nous ont étonnés, surpris ou déconcertés. Économie, culture, politique, religion… tout y passe. Le soleil finit par baisser dans le ciel, teintant de nuances violettes le ciel de Colombo. On réalise qu’il est déjà tard et que la visite touche à sa fin.





Avant de conclure cette balade, on traverse le marché de Colombo, débordant de fruits, de légumes et d’épices. Ça se bouscule dans les allées, les camions garés à proximité sont encore plein de vivres, les discussions animés résonnent sous la halle. Arrivés à reculons dans cette grande ville, on est finalement complètement charmés par cette visite différente, authentique et terriblement instructive. Elle nous a paru beaucoup trop courte on aurait adoré repartir pour une autre demi-journée d’aventures. C’est pourtant sur cette image qu’on quitte le Sri Lanka, chamboulés par la découverte d’un nouveau continent.






On aura été intéressés par tous ces temples et cette culture, ravis de nos rencontres animalières, bouleversés par la beauté des champs de thé, reposés par les bords de mer et titillés par le cœur de Colombo. On quitte donc le pays enrichis de toutes ces aventures et plein d’espoir pour le Sri Lanka, en pleine crise économique et politique au moment de notre voyage. Nul doute qu’ils sauront rebondir et offrir bientôt un tourisme plus responsable pour profiter encore mieux de cet île pleine de surprises.
Le coup de cœur de Ptit Jo

Comment choisir entre les bébés tortues et notre visite avec Olivier?
Coté pratique
Un voyage organisé
Notre voyage a été organisé par l’agence Shanti et plus spécifiquement par Noémi. A l’heure où nous sommes partis au Sri Lanka, en pleine période Covid, il était obligatoire de prendre une agence. Ce n’est sans doute pas indispensable si, comme moi, vous aimez organiser seul vos trajets. C’est en revanche confortable, notamment pour organiser les transports avec un chauffeur, bien plus rapides et pratiques que le bus et le train. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également offert un bon moment de convivialité en fin de séjour et a su s’adapter à toutes nos demandes.
Le site: https://www.shantitravel.com/fr/voyage-sri-lanka
Les activités
Galbokka Sea Turtle Conservation & Research Center, 53a Galbokka Rd, Kosgoda, Sri Lanka
Entrée 500 LSK
Lâché de tortues sur la plage : 2 000 LSK
Ouvert tous les jours de 7h30 à 18h 30
Tuk it Easy Colombo, Longdon Place, Colombo 00500, Sri Lanka
Prestation sur devis
Ouvert du lundi au samedi, de 8h30 à 19h.
Le site : https://tuk-it-easy-colombo.business.site/
Le logement
Pas le temps de dormir, notre vol nous attend !
Les repas
Firebeach, No. 02 Colombo – Galle Main Rd, Colombo 00300, Sri Lanka
Situé dans le Galle Face Hôtel, ce repère d’expatrié à une large carte de boissons et de snacks (nous n’avons pas pris le temps d’y manger). Le cadre est chaleureux mais bruyant, tant par la foule que par la musique. On y passe un bon moment avant de repartir pour la France.