Little five

9 septembre

Loin des safaris classiques à la recherche des lions et des éléphants, l’excursion de ce matin nous entraîne à la découverte des Little Five, ces petits animaux étonnants qui ont élu domicile dans cette nature où la vie ne semblait pas exister.

C’est Bianca qui nous récupère au Sea Breeze pour une demi-journée à bord de son véhicule tout terrain, un peu rustique mais tout à fait dans l’ambiance ! Tout joyeuse, elle file dans les dunes qui bordent la route entre Swakopmund et Walvis Bay. Dès les premières minutes de cette visite atypique on apprend beaucoup sur cet environnement où les animaux qui se dissimulent un peu partout : rochers, sable, plantes grasses…  tout est bon pour s’abriter du danger !

En soulevant un premier rocher qui semblait parfaitement normal, Bianca nous trouve ainsi une minuscule araignée capable de tuer une vache d’une simple morsure. Le ton est donné.

On roule un moment, bercé par les explications et les tentatives de notre guide pour nous aider à distinguer les traces caractéristiques de cette petite faune. A la vue de vagues traces dans le sable, elle se précipite soudain hors de la voiture pour creuser dans le sable à mains nues et découvrir, 20 centimètres sous la surface, un tout petit gecko. Il est manipulé avec précaution et douceur en prenant soin de le dissimuler autant que possible de la lumière qu’il affectionne peu.

Soyons clairs, ce gecko à peine plus grand que la paume de la main est sans doute la bestiole la plus adorable du désert.

Après un petit quart d’heure de route, nous faisons connaissance avec les scarabées du désert au dos noir strié, trottant à une vitesse impressionnante sur les dunes de sable. Endémiques de Namibie, ces petites bêtes sont connues pour leur capacité à obtenir de l’eau grâce à l’humidité du brouillard qui se condense sur son corps. Comment ? En levant les fesses ! L’eau se condense alors sur le dos et coule le long des stries jusque dans la bouche… sacrément malins.

Ces étonnantes bestioles marquent l’entrée d’une zone plus végétale où l’on retrouve davantage de bosquets de plantes grasses et donc davantage de surprises. La première d’entre elle sera un adorable bébé caméléon, bien camouflé dans les courtes branches. On met un certain temps à le trouver contrairement à notre guide au regard acéré. Bianca nous apprend avec tristesse que, si les caméléons souffrent aussi du changement climatique, ils sont aussi largement touchés par le trafic illégal d’animaux. Ces petites bêtes sans défense ou presque sont malheureusement souvent victimes d’individus mal intentionnés, sillonnant le désert pour les arracher à leur milieu naturel… Nous rencontrerons plusieurs fois au cours du voyage cette triste réalité d’un monde animal en danger, chaque fois plus touchés que la précédente par tant de bêtise.

Les bosquets voisins nous donnent l’occasion d’apercevoir, de loin, une veuve noire à la toile épaisse et pleine de sable… Mais d’autres animaux affectionnant particulièrement le sable sont encore au programme de cette matinée. En observant bien le sable, on devine un léger arrondi sous la surface. Bianca s’approche, de plus en plus près, jusqu’à ce que des écailles apparaissent à la surface. Puis des yeux. Puis tout un serpent. Une petite vipère des sables s’était dissimulée là, attendant son heure dans un camouflage parfait. J’ai beau avoir une peur bleue des serpents, il faut bien admettre que celui-ci m’impressionne par sa beauté. Ses écailles noires et dorées, ses yeux couleur de feu, son nez un peu retroussé et sa gracieuse ondulation…Cette petite vipère n’est qu’élégance, vous ne trouvez pas ?

Comme la veille, le brouillard se lève à mesure que la journée avance. Il est bientôt l’heure de faire une mini pause snack en compagnie d’une seconde voiture de chez Tommy. Autour de nous, de petits oiseaux au plumage clair s’affolent, espérant pouvoir grignoter un morceau de barre de céréales. Pas farouches, ils viennent même se poser sur le bout des doigts… ou le sommet du crâne des visiteurs !

Avant de rentrer, notre petite Jeep s’avance plus profondément dans les dunes et prend de la hauteur. Comme la veille, le sable qui nous entoure prend des reflets parfois rosés, parfois carrément noirs. Les dunes de sable sont en effet constituées en partie de Fe3O4, un minerai à base de fer. Bianca nous le démontre en passant un aimant sur une petite surface de sable, la quantité de métal récoltée est impressionnante !

Dans cette partie du parc aux reliefs plus marqués, notre guide espère conclure la balade en nous montrant le lézard Ferrari, son petit chouchou. Là encore, elle observe le sable à la recherche de traces invisibles pour les néophytes. Elle finit pourtant par en dégoter un au sommet d’une dune, revenant toute fière avec le bolide entre les mains. Rien à voir le gecko : ce petit lézard est lui tout en aérodynamisme, les pattes effilées aux longs doigts lui permettant de courir sur le sable sans s’enfoncer. On l’observe, impressionnés, traverser une distance folle en un éclair avant de s’enfoncer dans le sable et de disparaitre.

Il est désormais l’heure de quitter les dunes pour de bon, complètement charmés par ce décor non seulement grandiose mais aussi plein de surprises.

Avant de reprendre la route, on s’offre une nouvelle balade à Swakopmund, au charme renforcé par le soleil, profitant de l’occasion pour choisir quelques souvenirs à rapporter. On découvre alors le Craftmarket où des milliers d’objets artisanaux sont exposés sur le sol. Autant le dire tout de suite, il faut être prêt à se faire alpaguer tous les trois mètres et à négocier fermement pour tenter une entrée. Chaque vendeur nous interpelle, nous questionne longuement. On passe un temps fou sur la petite place, peinant à comparer les articles qui nous intéressent tant les sollicitations sont nombreuses. Dans tout ce brouhaha, on tombe sur Jean-Louis, ses rudiments de français et ses oryx en bois. Son grand sourire et sa gentillesse nous ont beaucoup plu. On lui achète donc des oryx avec plaisir avant de discuter un long moment de son travail, de son pays et de voyages. Une jolie rencontre pour conclure cette belle échappée en bord de mer.

les animaux vus par Ptit Jo

Le Scarabée du désert (onymacris unguicularis) baisse la tête et tend son abdomen. Le brouillard se condense sur son dos et coule directement dans sa bouche.

Le Gecko Palmato (Pachydactylus rangei) a de grands yeux sans paupières, qu’ils gardent propres en les léchant. Ses pieds palmés sont comme des raquettes sur le sable.

Le Caméléon Namaqua (Chamaeleo namaquensis) est le plus rapide du monde. Il pratique la thermorégulation et change de couleur pendant les différentes phases.

La Vipère de Péringuey (bitis peringueyi) recueille la rosée sur ses écailles et s’enfouit dans le sable pour surprendre ses proies !

Le Lézard « Ferrari » (Shovel-Snouted Lizard ou Meroles anchietae) lèche la crête de la dune, dès qu’elle s’humidifie grâce au brouillard.

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Tommy’s Living Desert Tours
Nous avons opté pour le Tommy’s little five, une demi-journée incluant boissons et snacks, 800 NAB
Le site : https://livingdeserttours.com.na/

Craftmarket, A.Schad Promenade, Swakopmund
On nous a appris en Zambie que la négociation devait toujours commencer à la moitié du prix annoncé pour atteindre un prix raisonnable et ne pas trop se faire avoir. Il ne faut pas non plus hésiter à mettre en concurrence les marchands qui affichent parfois des prix très différents pour un même article. A titre d’exemple, nous avons ramené ceci : 3 bracelets en malachite à 200 NAB, 2 oryx en bois, un petit éléphant en bois et un échiquier pour 1340 NAB

Le logement

Sea Breeze Guest House, 48 Turmalin Street, Swakopmund
Un guest house tout confort situé au Nord de la ville tout près du front de mer. Les patrons sont adorables, le petit déjeuner varié et les chambres chaudes et confortables. On en garde un excellent souvenir !
Le site : http://www.seabreeze.com.na/

Les repas

Cuisine au feu de bois dans le barb

Blue Grass, Platz Am Meer Waterfront, Vineta, Swakopmund
Un bon restaurant en bord de mer. Les plats sont savoureux mais particulièrement copieux.

Swakopmund et Walvis bay

8 septembre 2021

Changement d’ambiance radical sur les bords de mer. Ici, pas de short et pas de soleil : le brouillard fait partie intégrante du paysage et occupe l’espace quasiment à heure fixe. Au réveil, on est donc ravis de trouver une grande tasse de thé chaud et un buffet garni. C’est sous un ciel toujours gris que l’on se décide finalement à quitter l’univers douillet du Sea Breeze.

Avant de rejoindre Walvis bay pour découvrir les dunes de la côte des squelettes, on déambule un peu dans le centre de Swakopmund, plus grande ville du littoral. A peine sortis de la voiture (reine ici), on tombe sur une allée où exposent quelques artisans. L’occasion de rencontrer Elton Mugomo dont nous avions repéré le travail dans notre logement de Windhoek ! On discute un moment avec l’artiste, ravi qu’on ait reconnu son style, et on en profite pour repartir avec plusieurs de ses toiles.

Avant de quitter la ville, nous avons pris le temps de traverser tout le centre et d’aller jusqu’à la jetée, long ponton de bois centenaire qui s’enfonce sur plus de 250m dans l’océan. Cette ancienne colonie allemande nous aura laissé un peu mitigés : certains bâtiments ont du charme mais la ville reste relativement froide et moins colorée que ce qu’on avait imaginé. A mon sens, son intérêt réside donc surtout dans la proximité du désert du Namib !

La route de Swakopmund à Walvis bay n’est d’ailleurs qu’un long sillon de goudron noir filant tout droit au milieu d’étendues de sable. A quelques 70km, Walvis Bay a, comme sa voisine, plusieurs visages. L’entrée de la ville est marquée par un immense camp de la Croix Rouge, suivi d’une large zone industrielle et d’un port aux eaux grises. On s’y arrête un instant pour régler notre tour avant de suivre le guide vers les bords de mer, bien plus cossus. On laissera d’ailleurs notre voiture sur « l’allée des millionnaires », face à d’immenses maisons, près d’un parc où de petits groupes suivent un cours de sport. Le changement est radical. Quelques flamands surveillent même notre véhicule pendant que nous grimpons avec notre guide dans un lourd 4*4 tout confort : la balade commence !

Les premiers kilomètres longent la mer et les marais salants à l’origine d’une importante part de l’économie locale. Partout, les flamands s’agitent dans l’eau peu profonde, remuant la vase avec leurs pattes pour se nourrir. A mesure que l’on s’éloigne des marais, la mer semble plus agitée, les oiseaux roses disparaissent pour laisser la place aux cormorans. On file maintenant sur une large plage balayée par le vent, aux rouleaux qui s’écrasent sur le sable humide. Quelques otaries apparaissent, pointent leur museau hors de l’eau avant de disparaitre dans les vagues. Puis par hasard, on tombe sur un petit bout de chou à peine étonné de nous trouver là, sur sa plage. Il nous accorde quelques minutes avant de lui aussi s’enfoncer dans l’océan. Sur cette large étendue de sable se cachent également quelques prédateurs, guettant les otaries les plus faibles. Si nous ne croiserons pas les hyènes, nous tombons en revanche sur deux chacals au camouflage étudié.

Même si cela nécessite un réel savoir-faire, chacun est autorisé à rouler sur cette immense étendue de sable, parfois strié de rose en raison des minuscules grenats qui se mêlent au sable. Le weekend, les familles sont nombreuses à venir s’installer face à l’océan pour de longues parties de pêche. En revanche, il faut un permis pour s’enfoncer plus loin sur la côte, où les dunes de sable semblent s’écrouler directement dans l’eau : c’est là que nous allons.

Avec beaucoup de confiance, on se laisse entrainer sur l’étroite bande de sable mouillé, coincée entre les remous de l’eau et des dunes à la hauteur parfois vertigineuse. Notre pilote fait ça depuis toujours et semble s’amuser comme un fou. Au volant de son bolide, il a la lourde tâche de slalomer entre les vagues, de s’arrêter puis de repartir à mesure que les rouleaux gagnent le rivage. Bref, d’éviter par tous les moyens de noyer les moteurs… et nous avec ! Ici, pas question de rouler seul : les agences s’entendent pour être au moins deux à traverser cet étroit passage simultanément et les chauffeurs communiquent toujours entre eux par radio, s’assurant que personne ne reste à l’arrière.

L’épopée dure un long moment dans ce décor fantastique et puis, finalement, la plage s’élargit à nouveau. Notre guide descend, nous offre une boisson tout en riant : « Cette fois-ci, c’était chaud ! »

Nous quittons les bords de mer pour nous enfoncer maintenant dans les dunes de sable. Le moteur vrombit et par miracle la voiture s’élève dans les dunes, toujours plus haut. On zigzague, on grimpe, on redescend, on suit les courbes de cette nature sauvage avec une facilité déconcertante. Rien à voir avec nos misères de Sesriem…

On s’arrête finalement au sommet d’une immense dune.  D’un côté, un paysage incroyable s’offre à nous. Les courbes des dunes claires se dessinent dans le brouillard, l’océan se devine à peine. Une ambiance un peu irréelle se dégage de cette étendue sans fin aux reliefs sculptés par le vent. Nos pas se dessinent comme dans la neige sur le sable immaculé. On se sent ridiculement petit, formidablement émerveillés.

De l’autre côté, on découvre Sandwich Harbor, ancien port de pêche transformé aujourd’hui en réserve naturelle, niché en contrebas de la dune.

A mesure que les heures passent, le brouillard se dissipe. Les rayons du soleil offrent de nouvelles couleurs au désert, renforçant les reliefs doux. C’est l’heure de la récréation pour notre guide : on attache bien nos ceintures avant de glisser dans le sable. Le moteur gronde, on rebondit sur nos sièges… c’est parti pour une session de montagnes russes ! À vive allure, on prend d’improbables trajectoires dans le sable, on dévale des pentes escarpées puis on remonte sur les hauteurs pour quelques photos. Revenus au niveau de l’océan, désormais réchauffés par un grand soleil, on s’offre une pause pique-nique avant de rentrer, complètement sous le charme de cette expérience !

Le coup de cœur de Ptit Jo

La vue sur l’océan depuis le sommet des dunes. Du sable à perte de vue !

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Rendre visite à Elton Mugumo, Tobias Hainyeko street, Swakopmund
Son site : https://eltonmugomo.com/

Levo Tours, Corner 14th Road/1st street E, Walvis bay
Sortie en 4×4 jusqu’à Sandwich Harbor 2000 NAD
Boissons, snack et apéritif dinatoire compris pour les départs de l’après-midi. Le site : https://www.levodunetours.com/

Le logement

Sea Breeze Guest House, 48 Turmalin Street, Swakopmund
Un guest house tout confort situé au Nord de la ville tout près du front de mer. Les patrons sont adorables, le petit déjeuner varié et les chambres chaudes et confortables. On en garde un excellent souvenir !
Le site : http://www.seabreeze.com.na/

Les repas

Blue Grass, Platz Am Meer Waterfront, Vineta, Swakopmund
Un bon restaurant en bord de mer. Les plats sont savoureux mais particulièrement copieux.

Le désert du namib

6 septembre 2021

Après une première nuit sous la tente un peu agitée pour cause de vent violent, on se lève tranquillement sous un timide soleil du désert. On prend alors la route pour s’enfoncer au cœur des dunes rosées. Au passage, autruches et oryx parsèment le paysage de tâches sombres. La route est étonnamment bonne, recouverte d’un goudron sombre flambant neuf. Après une petite heure, un parking apparait au bout du chemin.

Il reste encore 5km que seuls les véhicules équipés de 4 roues motrices sont en mesure de franchir. Avec prudence, on engage notre bolide dans le sable ondulé à la texture et à la profondeur variable. Le décor change, plus sauvage. Le sol craque sur les bas-côtés, n’ayant probablement pas vu une goutte d’eau depuis des années. Partout, les dunes adoptent des nuances d’orange et de rose, souvent changeantes. Leur hauteur varie aussi beaucoup. Sur le chemin, Le Roi Lion dans les oreilles, on observe aussi le trajet des voitures guidées pour envisager les meilleurs passages au retour.

Arrive finalement une grande étendue de sable faisant office de parking, plantée aux pieds de la Big Daddy, la plus grande dune du monde. On s’enfonce alors dans le sable coloré pour découvrir Deadvlei, ancien lac salé asséché d’un blanc éclatant. Vous le savez, j’ai une sensibilité particulière pour ces endroits du bout du monde, quasi lunaires, qui semblent avoir été désertés par les hommes. Deadvlei a tout de ces endroits : arbres figés dans le temps, sol qui craquèle sous les pieds, couleurs intenses et silence religieux. Il y a quelques touristes avec nous mais on les voit à peine tant l’endroit est grand. On déambule entre ces troncs, pas tout à fait morts mais pas tout à fait vivants non plus, avant de s’attaquer à la dune.

Nos chaussures disparaissent dans des épaisseurs de sable à mesure que l’on grimpe sur un flanc de Bid Daddy. De petits scarabées courent autour de nous, dévalant à une vitesse impressionnante la dune. Tout n’est que sable autour de nous désormais.

Il est désormais temps de repartir vers le camp. On s’engage en sens inverse sur le chemin de sable, attentif à suivre le chemin repéré le matin en observant les guides. On roule, doucement. On croise un troupeau d’oryx au loin et, finalement, on s’enlise.

S’est-on enlisés à cause du chemin sableux ou d’un arrêt précipité pour prendre une photo d’oryx ? Les opinions divergent… toujours est-il que nous nous retrouvons coincés dans le désert, notre énorme pick up enfoncé dans le sable. On commençait à creuser, armés d’une petite pelle et de nos mains, quand une famille britannique, tout sourire, a volé à notre secours. La première tentative de remorquage est peu concluante, la seconde ne l’est pas davantage et finalement, nos sauveurs d’un jour se retrouvent enlisés également. Nous voilà 6 à creuser. Dans une surprenante bonne humeur, on déplace du sable à n’en plus finir pour libérer nos véhicules enfoncés jusqu’aux essieux.

Un couple arrive et tente également sa chance au jeu du remorquage. Malgré toutes les précautions du monde… les voilà enlisés aussi ! Et de 8.

On creuse toujours, libérant d’étroits passages pour glisser sous les voitures. On creuse pendant un temps infini puis, finalement, la première voiture est libérée. On creuse de nouveau, se roulant dans le sable frais qui s’infiltre partout. Une seconde voiture avance enfin ! Pelles et mains s’agitent encore un moment, les moteurs ronronnent et les doigts se croisent. Et, sous le regard des oryx, à l’heure où le soleil commençait déjà à baisser, la troisième voiture est libérée. D’immenses sourires traversent les visages marqués et pleins d’une poussière rosée. Fatigués mais soulagés, on opte pour une petite photo de groupe immortalisant notre aventure, heureux de cette belle histoire d’entraide et de solidarité.

Les voitures repartent l’une après l’autre, surveillant que chacun regagne le bitume en sécurité. Le vent balaie doucement le haut des dunes, les oryx déambulent dans le parc quasiment désert à cette heure. Un dernier signe sur le parking et chacun se sépare, filant vers le camp. Comme un dernier signe encourageant, un oryx, suivi de son adorable bébé, traversent devant nous en courant avant de se figer dans la poussière, nous observant avec curiosité. Aviez-vous déjà vu une petite antilope si mignonne ?

Arrivés au camp, une douche chaude salvatrice et un barbecue nous aident à nous remettre de nos émotions.  La nuit tombe, fraîche et noire. Les étoiles fleurissent dans le ciel et les feux de camp brillent dans l’obscurité. Comme elles sont belles ces nuits namibiennes…

7 septembre 2021

Avant de quitter Sesriem, on opte pour une dernière excursion vers le canyon situé tout près du camp. Un vent fort balaie le paysage et soulève de gros nuages de poussière tout le long du chemin. Arrivés au fond du canyon,  protégés des courants d’air, on se sent coupés du monde. Nous sommes seuls, évoluant entre les parois abruptes surmontées de nuages poussiéreux. Les rayons du soleil, étonnamment biens dessinés, donnent au canyon des airs un peu magiques. On s’enfonce dans la roche, arrivant presque au bout d’un passage bloqué par une mare d’eau, si rare.

Un bruit retentit alors, résonnant dans les pierres. On se baisse rapidement, on attend en silence sans un geste. Le bruit reprend. Plus fort, plus près. Dans l’ombre du cul de sac, un babouin apparaît, suivi d’un second. Ils avancent prudemment vers la mare, en lapent quelques gorgées, et repartent dans les rochers en sautant. Dans les rayons du soleil, on les aperçoit bondissant d’un côté à l’autre du canyon, disparaissant comme ils étaient apparus. Si aucune photo n’aura permis d’immortaliser ce moment, on repart tout de même le sourire aux lèvres, prêts à s’embarquer pour de nouvelles aventures.

Le coup de cœur de Ptit Jo

Notre rencontre avec les premiers oryx, gracieux dans les herbes hautes

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Dans le parc, plusieurs points méritent une petite visite :
– Elim Dune, de préférence au coucher du soleil
– Dune 45, de préférence au lever du soleil
– Big Daddy Dune
– Deadvlei
– Canyon de Sesriem

Certaines entreprises proposent des visites en montgolfière ou avion au dessus du désert !

Le logement

Sesriem Oshana Camping
Un camping tout confort avec, à chaque emplacement, douche et WC privés, barbecue, évier et préau pour la voiture. Le plus: les oryx qui se promènent un peu plus loin et l’emplacement tout près de l’entrée du parc du Namib.
Le site: https://sunkarros.com/sesriem.html

Les repas

Cuisine au feu de bois dans le barbecue en briques !

Après l’attente

Mai 2020

Septembre 2020

Mai 2021

Et nous voilà finalement en septembre 2021.

Démarré il y a deux ans et reporté 3 fois, ce grand projet de voyage débute tout juste dans les couloirs de Roissy, à une heure où même l’aéroport dort encore. Vingt-quatre heures de trajet et deux escales nous séparent encore de la destination. On se met alors en mode automatique. Casque sur les oreilles, bandeau sur les yeux, on alterne entre phase de sommeil et état végétatif devant l’écran. C’est un peu long mais, finalement, ça passe.

L’escale à Doha est comme une récréation. On découvre cet aéroport immense et flambant neuf où boutiques de luxe, portraits de joueurs du PSG, voitures de sport et bijouteries aux vitrines débordant d’or se côtoient. On y trouve aussi un nombre incroyable de stands Harrods, célèbre enseigne londonienne, qui vendent de jolies boîtes de thé ou de petits ours en costume. Au centre, Harrods s’est même installé un adorable salon de thé qui semble être coupé du monde extérieur. A l’intérieur, musique, calme, chaleur et tea time offrent un instant de répit délicieux.

L’aéroport de Johannesburg est, lui, complètement désert. Encore quelques heures et nous verrons enfin la Namibie.

4 septembre 2021

Des plaines arides et désertiques apparaissent finalement à travers le hublot. Seule l’épreuve des contrôles de pass sanitaire nous sépare désormais de l’objectif. Dehors, un vent chaud souffle gentiment. James nous attend pour nous emmener à notre voiture et nous donner les consignes pour le trajet à venir. Notre bolide est un peu différent de ceux que l’on utilise d’habitude. Un énorme Toyota Hilux nous est réservé, au coffre blindé de matériel de camping et à la tente vissée sur le toit. On démonte tout, on teste, on remonte et nous voilà partis dans notre pick-up. On s’initie rapidement à la conduite à gauche dans les rues de la capitale avant de rejoindre le lodge où nous passerons la nuit. Demain, le voyage commence vraiment !

5 septembre 2021

Le petit déjeuner englouti en compagnie d’une mangouste un peu curieuse, il est temps de se lancer sur la route. En sortie de Windhoek, la route est bonne, large et goudronnée. Elle file dans les légers reliefs du paysage et, pour un peu, elle nous rappellerait presque les États-Unis. On y croise nos premiers babouins, traversant la route sans gêne, avant de quitter la grande route. Et puis le décor change. Rares sont les chemins goudronnés dans le pays, même les grands axes sont essentiellement de larges pistes poussiéreuses mais plutôt bien entretenues. D’énormes nuages de poussière volent en permanence autour de nous, s’infiltrant un peu partout, bouchant parfois la visibilité. On croise peu de monde : quelques troupeaux de chèvres, deux ou trois carrioles et une dizaine de voitures. Ça, c’est les vacances !

Le paysage change au fil des kilomètres, les routes deviennent un peu moins monotones et davantage tortueuses. On traverse une sorte de canyon où babouins et koudous se dissimulent dans les broussailles, à peine visibles. Peu à peu, on découvre cette Afrique australe si longtemps inaccessible…. mais ce sont les deux dernières heures de trajet que l’on préfère.

En sortie de la zone caillouteuse, d’immenses plaines bordées de montagnes apparaissent. L’herbe jaunie, les nuances orangées des montagnes, les buissons colorés nous enchantent. On y croise notre premier quivertree, endémique de cette partie du monde, puis nos premiers phacochères, traversant une route désormais plus sableuse. Les couleurs s’intensifient, le ciel se pare de nuages étranges et Sesriem apparaît finalement au bout du chemin.

A peine installés, on file vers Elim Dune pour profiter du coucher du soleil. Sur la route, les plaines herbeuses et jaunies prennent des reflets dorés à mesure que le soleil se couche. Les premiers oryx du séjour pointent alors le bout de leur nez, en troupeaux d’abord, puis par petits groupes. Symbole du pays, ils évoluent gracieusement dans la lumière chaude de la fin de journée.

Au bout de la route, les dunes de sable orangé apparaissent. Le sable doux, encore chaud, dessine de gracieuses courbes. Les surfaces des dunes sont recouvertes de petites ondulations dessinées par le vent, seulement entrecoupées de buissons d’un mélange de vert et de jaune. Bien qu’elle ne soit pas si haute, l’ascension d’Elim Dune ne sera pour moi que souffrance. Le sable rentre partout, s’entasse dans les chaussures. On s’enfonce, on recule à mesure qu’on avance. Bref, comme à Great Sand Dune, la grimpette me paraît être une épreuve. Le sommet en vaut pourtant la peine.

Le soleil descendant toujours plus bas vers l’horizon, les dunes ont pris des couleurs intenses. Des tons d’automne colorent désormais le paysage et le ciel bleu clair est désormais strié de nuages rosés, presque violets. Il fait quasiment nuit lorsqu’on quitte ce décor magique pour notre première nuit sous les étoiles…

Le coup de cœur de Ptit Jo

Notre rencontre avec les premiers oryx, gracieux dans les herbes hautes

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Rien de spécifique aujourd’hui en raison de la longue route !

Le logement

Londiningi guest house, 11 Winterberg Street PO box 9354, Windhoek
Un petit lodge charmant où nous avons fait étape pour une nuit. Parfait pour se reposer après un long vol. Petit déjeuner et diner disponibles sur place.

Les repas

Londiningi guesthouse, 11 Winterberg Street PO box 9354, Windhoek
Un repas sans prétention mais agréable. On adore les motifs d’animaux de la savane sur les desserts !