La grande traversée

7 septembre 2021

Après avoir exploré le canyon de Sesriem pendant une heure, notre grand départ pour une journée de route à travers le pays commence par une petite galère de voiture. Notre joli pick-up blanc, désormais couvert d’une épaisse couche de poussière et de sable, décide aujourd’hui de façon aléatoire s’il redémarre ou non après un arrêt. C’est comme ça que, 10km après avoir quitté le parc et arrêtés pour récupérer de l’eau dans le coffre, on reste plantés 10 minutes sur le bas-côté. Après quelques essais, la voiture redémarre finalement.

On trace alors de nouveaux sillons dans la route caillouteuse, traversant ces décors étonnants et colorés, ponctués de quelques animaux se promenant au milieu de nul part : des springboks, des autruches et même des gnous sont là, disséminés dans ces étendues immenses.

On s’arrête finalement à Solitaire, nom particulièrement bien choisi, pour faire le plein et s’intéresser de plus près au fonctionnement de la voiture. Quitte à ne pas redémarrer, on a préféré le faire dans un endroit présentant un peu d’activité !

Là encore, on pense aux États-Unis et à la route 66. A Solitaire, on trouve en effet des tas de véhicules de l’époque laissés à l’abandon dans le sable, des vieilles pompes à essence et un magasin d’appoint qui nous projette plusieurs décennies en arrière. Comme prévu, la voiture ne redémarre pas. Heureusement, après un coup de fil (satellite !) à l’agence de location, on s’arrange avec le mécano de la station qui réajuste la batterie en moins de deux.

On file de nouveau sur la route, longuement, s’enfonçant toujours un peu plus dans le désert, croisant de moins en moins de voitures. Bientôt, la route traverse d’immenses étendues de poussière colorée et quelques montagnes rocheuses. On se croirait sur la lune. Puis, comme un mirage, la porte du Rostock Ritz apparait sur la droite. On s’engage sur cette route alternative pendant quelques kilomètres, s’enfonçant plus loin encore vers ce monde inhabité quand, finalement, quelques constructions apparaissent.

On dirait des bulles, posées dans la pente, de petites fenêtres carrées en guise d’ouverture. On pousse la porte, un peu curieux, pour découvrir une sorte d’oasis. L’intérieur de pierres grises, les décors de bois flotté, la douce fraicheur, toutes ces formes arrondies et harmonieuses… On aime tout. On aime la calme de l’endroit après des heures de voiture roulant sur le gravier. On aime la gentillesse des patrons et les ronronnements de leur chat. On aime le spectacle de la vue de leur restaurant, fenêtres grandes ouvertes sur le désert en contre bas. Et cerise sur le gâteau, on y mange aussi très bien !

Requinqués, on reprend la voiture pour le reste de la journée. Le trajet est long pour rejoindre Swakopmund où nous passerons trois nuits. Au cours du chemin, peu après le Rostock, on passe le tropique du Capricorne. Les plaines arides cèdent alors la place à un canyon gris dans lequel la route serpente un moment avant de rejoindre une longue ligne droite dans le sable : la côte des squelettes approche.

Le coup de cœur de Ptit Jo

Le décor du formidable Rostock Ritz !

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Dans le parc de Sesriem, plusieurs points méritent une petite visite :
– Elim Dune, de préférence au coucher du soleil
– Dune 45, de préférence au lever du soleil
– Big Daddy Dune
– Deadvlei
– Canyon de Sesriem

Certaines entreprises proposent des visites en montgolfière ou avion au dessus du désert !

Le logement

Sea Breeze Guest House, 48 Turmalin Street, Swakopmund
Un guest house tout confort situé au Nord de la ville tout près du front de mer. Les patrons sont adorables, le petit déjeuner varié et les chambres chaudes et confortables. On en garde un excellent souvenir !
Le site : http://www.seabreeze.com.na/

Les repas

Rostock Ritz, Off the C14, Farm Rostock, Namib-Naukluft Park
Un décor formidable au milieu du désert, des plats généreux et un personnel au petit soin. Nous n’y avons pas dormi et on le regretterait presque.

Blue Grass, Platz Am Meer Waterfront, Vineta, Swakopmund
Un bon restaurant en bord de mer. Les plats sont savoureux mais particulièrement copieux !

Le désert du namib

6 septembre 2021

Après une première nuit sous la tente un peu agitée pour cause de vent violent, on se lève tranquillement sous un timide soleil du désert. On prend alors la route pour s’enfoncer au cœur des dunes rosées. Au passage, autruches et oryx parsèment le paysage de tâches sombres. La route est étonnamment bonne, recouverte d’un goudron sombre flambant neuf. Après une petite heure, un parking apparait au bout du chemin.

Il reste encore 5km que seuls les véhicules équipés de 4 roues motrices sont en mesure de franchir. Avec prudence, on engage notre bolide dans le sable ondulé à la texture et à la profondeur variable. Le décor change, plus sauvage. Le sol craque sur les bas-côtés, n’ayant probablement pas vu une goutte d’eau depuis des années. Partout, les dunes adoptent des nuances d’orange et de rose, souvent changeantes. Leur hauteur varie aussi beaucoup. Sur le chemin, Le Roi Lion dans les oreilles, on observe aussi le trajet des voitures guidées pour envisager les meilleurs passages au retour.

Arrive finalement une grande étendue de sable faisant office de parking, plantée aux pieds de la Big Daddy, la plus grande dune du monde. On s’enfonce alors dans le sable coloré pour découvrir Deadvlei, ancien lac salé asséché d’un blanc éclatant. Vous le savez, j’ai une sensibilité particulière pour ces endroits du bout du monde, quasi lunaires, qui semblent avoir été désertés par les hommes. Deadvlei a tout de ces endroits : arbres figés dans le temps, sol qui craquèle sous les pieds, couleurs intenses et silence religieux. Il y a quelques touristes avec nous mais on les voit à peine tant l’endroit est grand. On déambule entre ces troncs, pas tout à fait morts mais pas tout à fait vivants non plus, avant de s’attaquer à la dune.

Nos chaussures disparaissent dans des épaisseurs de sable à mesure que l’on grimpe sur un flanc de Bid Daddy. De petits scarabées courent autour de nous, dévalant à une vitesse impressionnante la dune. Tout n’est que sable autour de nous désormais.

Il est désormais temps de repartir vers le camp. On s’engage en sens inverse sur le chemin de sable, attentif à suivre le chemin repéré le matin en observant les guides. On roule, doucement. On croise un troupeau d’oryx au loin et, finalement, on s’enlise.

S’est-on enlisés à cause du chemin sableux ou d’un arrêt précipité pour prendre une photo d’oryx ? Les opinions divergent… toujours est-il que nous nous retrouvons coincés dans le désert, notre énorme pick up enfoncé dans le sable. On commençait à creuser, armés d’une petite pelle et de nos mains, quand une famille britannique, tout sourire, a volé à notre secours. La première tentative de remorquage est peu concluante, la seconde ne l’est pas davantage et finalement, nos sauveurs d’un jour se retrouvent enlisés également. Nous voilà 6 à creuser. Dans une surprenante bonne humeur, on déplace du sable à n’en plus finir pour libérer nos véhicules enfoncés jusqu’aux essieux.

Un couple arrive et tente également sa chance au jeu du remorquage. Malgré toutes les précautions du monde… les voilà enlisés aussi ! Et de 8.

On creuse toujours, libérant d’étroits passages pour glisser sous les voitures. On creuse pendant un temps infini puis, finalement, la première voiture est libérée. On creuse de nouveau, se roulant dans le sable frais qui s’infiltre partout. Une seconde voiture avance enfin ! Pelles et mains s’agitent encore un moment, les moteurs ronronnent et les doigts se croisent. Et, sous le regard des oryx, à l’heure où le soleil commençait déjà à baisser, la troisième voiture est libérée. D’immenses sourires traversent les visages marqués et pleins d’une poussière rosée. Fatigués mais soulagés, on opte pour une petite photo de groupe immortalisant notre aventure, heureux de cette belle histoire d’entraide et de solidarité.

Les voitures repartent l’une après l’autre, surveillant que chacun regagne le bitume en sécurité. Le vent balaie doucement le haut des dunes, les oryx déambulent dans le parc quasiment désert à cette heure. Un dernier signe sur le parking et chacun se sépare, filant vers le camp. Comme un dernier signe encourageant, un oryx, suivi de son adorable bébé, traversent devant nous en courant avant de se figer dans la poussière, nous observant avec curiosité. Aviez-vous déjà vu une petite antilope si mignonne ?

Arrivés au camp, une douche chaude salvatrice et un barbecue nous aident à nous remettre de nos émotions.  La nuit tombe, fraîche et noire. Les étoiles fleurissent dans le ciel et les feux de camp brillent dans l’obscurité. Comme elles sont belles ces nuits namibiennes…

7 septembre 2021

Avant de quitter Sesriem, on opte pour une dernière excursion vers le canyon situé tout près du camp. Un vent fort balaie le paysage et soulève de gros nuages de poussière tout le long du chemin. Arrivés au fond du canyon,  protégés des courants d’air, on se sent coupés du monde. Nous sommes seuls, évoluant entre les parois abruptes surmontées de nuages poussiéreux. Les rayons du soleil, étonnamment biens dessinés, donnent au canyon des airs un peu magiques. On s’enfonce dans la roche, arrivant presque au bout d’un passage bloqué par une mare d’eau, si rare.

Un bruit retentit alors, résonnant dans les pierres. On se baisse rapidement, on attend en silence sans un geste. Le bruit reprend. Plus fort, plus près. Dans l’ombre du cul de sac, un babouin apparaît, suivi d’un second. Ils avancent prudemment vers la mare, en lapent quelques gorgées, et repartent dans les rochers en sautant. Dans les rayons du soleil, on les aperçoit bondissant d’un côté à l’autre du canyon, disparaissant comme ils étaient apparus. Si aucune photo n’aura permis d’immortaliser ce moment, on repart tout de même le sourire aux lèvres, prêts à s’embarquer pour de nouvelles aventures.

Le coup de cœur de Ptit Jo

Notre rencontre avec les premiers oryx, gracieux dans les herbes hautes

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Dans le parc, plusieurs points méritent une petite visite :
– Elim Dune, de préférence au coucher du soleil
– Dune 45, de préférence au lever du soleil
– Big Daddy Dune
– Deadvlei
– Canyon de Sesriem

Certaines entreprises proposent des visites en montgolfière ou avion au dessus du désert !

Le logement

Sesriem Oshana Camping
Un camping tout confort avec, à chaque emplacement, douche et WC privés, barbecue, évier et préau pour la voiture. Le plus: les oryx qui se promènent un peu plus loin et l’emplacement tout près de l’entrée du parc du Namib.
Le site: https://sunkarros.com/sesriem.html

Les repas

Cuisine au feu de bois dans le barbecue en briques !

Après l’attente

Mai 2020

Septembre 2020

Mai 2021

Et nous voilà finalement en septembre 2021.

Démarré il y a deux ans et reporté 3 fois, ce grand projet de voyage débute tout juste dans les couloirs de Roissy, à une heure où même l’aéroport dort encore. Vingt-quatre heures de trajet et deux escales nous séparent encore de la destination. On se met alors en mode automatique. Casque sur les oreilles, bandeau sur les yeux, on alterne entre phase de sommeil et état végétatif devant l’écran. C’est un peu long mais, finalement, ça passe.

L’escale à Doha est comme une récréation. On découvre cet aéroport immense et flambant neuf où boutiques de luxe, portraits de joueurs du PSG, voitures de sport et bijouteries aux vitrines débordant d’or se côtoient. On y trouve aussi un nombre incroyable de stands Harrods, célèbre enseigne londonienne, qui vendent de jolies boîtes de thé ou de petits ours en costume. Au centre, Harrods s’est même installé un adorable salon de thé qui semble être coupé du monde extérieur. A l’intérieur, musique, calme, chaleur et tea time offrent un instant de répit délicieux.

L’aéroport de Johannesburg est, lui, complètement désert. Encore quelques heures et nous verrons enfin la Namibie.

4 septembre 2021

Des plaines arides et désertiques apparaissent finalement à travers le hublot. Seule l’épreuve des contrôles de pass sanitaire nous sépare désormais de l’objectif. Dehors, un vent chaud souffle gentiment. James nous attend pour nous emmener à notre voiture et nous donner les consignes pour le trajet à venir. Notre bolide est un peu différent de ceux que l’on utilise d’habitude. Un énorme Toyota Hilux nous est réservé, au coffre blindé de matériel de camping et à la tente vissée sur le toit. On démonte tout, on teste, on remonte et nous voilà partis dans notre pick-up. On s’initie rapidement à la conduite à gauche dans les rues de la capitale avant de rejoindre le lodge où nous passerons la nuit. Demain, le voyage commence vraiment !

5 septembre 2021

Le petit déjeuner englouti en compagnie d’une mangouste un peu curieuse, il est temps de se lancer sur la route. En sortie de Windhoek, la route est bonne, large et goudronnée. Elle file dans les légers reliefs du paysage et, pour un peu, elle nous rappellerait presque les États-Unis. On y croise nos premiers babouins, traversant la route sans gêne, avant de quitter la grande route. Et puis le décor change. Rares sont les chemins goudronnés dans le pays, même les grands axes sont essentiellement de larges pistes poussiéreuses mais plutôt bien entretenues. D’énormes nuages de poussière volent en permanence autour de nous, s’infiltrant un peu partout, bouchant parfois la visibilité. On croise peu de monde : quelques troupeaux de chèvres, deux ou trois carrioles et une dizaine de voitures. Ça, c’est les vacances !

Le paysage change au fil des kilomètres, les routes deviennent un peu moins monotones et davantage tortueuses. On traverse une sorte de canyon où babouins et koudous se dissimulent dans les broussailles, à peine visibles. Peu à peu, on découvre cette Afrique australe si longtemps inaccessible…. mais ce sont les deux dernières heures de trajet que l’on préfère.

En sortie de la zone caillouteuse, d’immenses plaines bordées de montagnes apparaissent. L’herbe jaunie, les nuances orangées des montagnes, les buissons colorés nous enchantent. On y croise notre premier quivertree, endémique de cette partie du monde, puis nos premiers phacochères, traversant une route désormais plus sableuse. Les couleurs s’intensifient, le ciel se pare de nuages étranges et Sesriem apparaît finalement au bout du chemin.

A peine installés, on file vers Elim Dune pour profiter du coucher du soleil. Sur la route, les plaines herbeuses et jaunies prennent des reflets dorés à mesure que le soleil se couche. Les premiers oryx du séjour pointent alors le bout de leur nez, en troupeaux d’abord, puis par petits groupes. Symbole du pays, ils évoluent gracieusement dans la lumière chaude de la fin de journée.

Au bout de la route, les dunes de sable orangé apparaissent. Le sable doux, encore chaud, dessine de gracieuses courbes. Les surfaces des dunes sont recouvertes de petites ondulations dessinées par le vent, seulement entrecoupées de buissons d’un mélange de vert et de jaune. Bien qu’elle ne soit pas si haute, l’ascension d’Elim Dune ne sera pour moi que souffrance. Le sable rentre partout, s’entasse dans les chaussures. On s’enfonce, on recule à mesure qu’on avance. Bref, comme à Great Sand Dune, la grimpette me paraît être une épreuve. Le sommet en vaut pourtant la peine.

Le soleil descendant toujours plus bas vers l’horizon, les dunes ont pris des couleurs intenses. Des tons d’automne colorent désormais le paysage et le ciel bleu clair est désormais strié de nuages rosés, presque violets. Il fait quasiment nuit lorsqu’on quitte ce décor magique pour notre première nuit sous les étoiles…

Le coup de cœur de Ptit Jo

Notre rencontre avec les premiers oryx, gracieux dans les herbes hautes

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Hors-piste et plus spécifiquement par Antoine. S’il n’est pas indispensable d’être accompagné pour la Namibie, il était en revanche indispensable de l’être pour le Botswana. Aussi, le recours a une agence pour combiner les deux destinations a été un véritable gain de confort. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également toutes nos procédures Covid (réservation de tests, suivi des résultats) et nous a aidés à obtenir les visas. Bref, nous sommes partis en confiance !

Le site: https://www.horspistes-afrique-australe.com/

Les activités

Rien de spécifique aujourd’hui en raison de la longue route !

Le logement

Londiningi guest house, 11 Winterberg Street PO box 9354, Windhoek
Un petit lodge charmant où nous avons fait étape pour une nuit. Parfait pour se reposer après un long vol. Petit déjeuner et diner disponibles sur place.

Les repas

Londiningi guesthouse, 11 Winterberg Street PO box 9354, Windhoek
Un repas sans prétention mais agréable. On adore les motifs d’animaux de la savane sur les desserts !