27 août 2022
Le jour se lève sur une Colombie Britannique détrempée. Une impressionnant rideau de pluie assombrit le paysage de forêt que l’on devine par les fenêtres. On attend, longtemps, espérant une éclaircie peu décidée à se manifester. En début d’après-midi, on finit par craquer. Malgré la pluie désormais moins drue, on embarque vers le parc national des Glaciers. Le visitor center tout en bois nous ouvre ses portes et son atmosphère chaleureuse nous réchauffe un peu. A l’entrée, une sorte de ranger hippie aux cheveux blonds décolorés nous oriente nonchalamment sur la météo et les possibilités du jour. Dans les grandes lignes, il nous faut tenter notre chance sans trop espérer.
On opte alors vers une randonnée plus courte que prévue, le Great Glacier trail. Il faut bien reconnaitre que les premiers kilomètres qui traversent la forêt de pluie (on comprend mieux son nom) sont plein de charme malgré la météo. On marche sur des chemins de terre parsemés d’épines jaunies, entourés de larges troncs et de roches couvertes d’une mousse aux verts intenses. Finalement, la pluie perd encore de son intensité et le gris du ciel offre même des lumières douces et chaudes à l’ensemble. On longe un moment la rivière qui descend des glaciers dans un amas de roches polies avant de s’élancer vers les nuages épais et bas. Au bout de 2h, on atteindra des segments de montagnes aux roches étrangement colorées avant de revenir sur nos pas, un peu humides tout de même.





28 août 2022
Un ciel gris nous attend de nouveau ce matin-là mais, au moins, la pluie semble s’être arrêtée. On s’équipe bien avant de retourner vers le parc des Glaciers, prêts à tenter l’ascension du Perley Rock. L’ascension est vraiment le bon terme : le projet du jour consiste à parcourir 1200m de dénivelé positif sur une distance d’environ 5km…
On retrouve les chaises rouges au bord de la rivière tumultueuse avant de s’enfoncer à nouveau dans la forêt de pluie. Quand on la quitte au bout d’un mile environ, on aperçoit les sommets dissimulés la veille par d’épais nuages. C’est le départ de la session de grimpette. Au début, ce n’est pas vraiment difficile : on traverse d’anciens éboulements, on remonte sur d’étroits sentiers le long de petites cascades, on traverse de courts ponts au-dessus des torrents. Le sentier devient alors plus sinueux, commençant à arborer de jolis virages en épingles, de plus en plus réguliers. Quand on se retourne finalement pour jeter un coup d’œil en arrière et apercevoir, tout en bas, le début du sentier, on espère avoir fait le plus dur. Nous ne sommes pourtant loin d’être arrivés.







On monte, encore, longtemps. Les nuages se joignent à la fête, camouflent provisoirement le sommet de sorte qu’on n’en voit plus le bout. La fatigue commence à se faire sentir. Finalement, toute l’herbe disparait et l’on se retrouve au milieu des roches grises, face à la neige. Le chemin semble avoir disparu, seuls quelques pas dans la neige laissent penser à une suite dont on ne devine pas la trace. Un couple de Français, armé d’un GPS, arrive au moment où l’on songeait sérieusement à faire demi-tour. D’après eux, il faudrait encore traverser la neige glacée puis grimper quelques mètres avant de toucher au but. On se décide à les suivre, revigorés par cette promesse d’arrivée et par un coup de vent qui, en chassant les nuages, nous offre un premier aperçu du glacier.




La persévérance aura payé. Passée cette dernière épreuve, on aperçoit, enfin, l’accès au glacier. Mieux encore, on ne monte plus. C’est presque en sautillant qu’on traverse les centaines de mètres qui nous conduisent au pied de ce monstre de glace. Les blocs bleutés, l’eau verdoyante et les petits icebergs nous rappellent instantanément cette Islande que l’on avait adorée. On s’émerveille de ces couleurs, de ces proportions aussi. On jette un œil prudent aux cavernes, aux failles et à l’incroyable quantité d’eau qui coule sur la glace. Si, à cette saison, la fonte des glaces est habituelle, on ne peut s’empêcher de se demander si un tel débit est bien normal. On passe un long moment ici, longeant cette vaste étendue de glace parfois troublée par de sinistres craquements, émerveillés par cette nature brute.















Quand on se décide à partir, un beau temps relatif est revenu. On descend hors des nuages, on traverse la neige sans crainte, on parcourt à nouveau les virages en épingle poussiéreux. Après plusieurs heures de marche, on arrive en bas complètement vannés mais heureux de cette expérience.
Le coup de cœur de Ptit Jo

Le sommet de Perley Rock, comment ne pas être ébloui en marchant au pied du glacier?
Coté pratique
Les activités
Parc National de Glaciers
Avec ces grands cèdres recouverts de mousse, ces roches grignotées par le lichen, ses eaux tumultueuses et son ambiance humide, le parc des Glaciers tranche un peu avec les précédents parcs traversés. Il est de ceux où l’on appréciera un logement confortable le soir, après une longue journée de marche, pour siroter une tisane au coin du feu. A nos yeux, il mérite au moins une journée de visite.
A l’heure d’écrire ses lignes, les droits d’accès à la journée sont de 10.5$ par jour et par adulte et 21$ pour un groupe ou une famille.
Les cartes découverte Parcs Canada sont souvent intéressants à l’Ouest du Canada car elles reviennent à 72.25$ par adulte et 145.25$ par groupe/famille. Elles sont donc amorties pour environ une semaine de visites et valables toute une année.
Randonnée du Great Glacier
Le départ de la randonnée se fait dans une forêt de pluie charmante et verdoyante qui vaut, à mon sens le détour. Cependant le décor de ces premiers kilomètres est quasiment le même que le départ de Perley Rock. Aussi, il y a peu d’intérêt à faire les deux. Le reste de la balade de nous a pas paru offrir de points de vue significatifs mais la météo a peut-être faussé notre jugement.
Lien utile : https://www.alltrails.com/fr/randonnee/canada/british-columbia/perley-rock-trail
Randonnée du Perley Rock
D’une longueur totale de 13km aller-retour, le Perley Rock trail est une épreuve physique, d’autant plus que le dénivelé positif ne se concentre que sur 5km environ. Cependant, l’arrivée sur le glacier est inoubliable et vaut vraiment les efforts pour y parvenir.
Lien utile : https://www.alltrails.com/fr/randonnee/canada/british-columbia/great-glacier-trail
Bear Creek Falls
Si nous n’avons pas eu le temps de nous y arrêter, on pense vraiment que cette petite balade mérite un détour
Lien utile : https://www.alltrails.com/fr/randonnee/canada/british-columbia/bear-creek-falls
Le logement
Alpine Meadows Lodge, 717 Elk Rd, Golden, BC V0A 1H0
Autant le dire tout de suite, on ne peut pas faire plus perdu que ce logement. On trouve l’auberge au bout d’une route qui traverse la forêt et qui ne donne sur rien d’autre ou presque. On a adoré l’intérieur en bois, son immense cheminée centrale et ses parties communes agréables avec une jolie vue. On a un peu moins aimé l’accueil, inexistant au mieux.
Les repas
Compte tenu des tarifs généralement appliqués dans les Rocheuses, nous avons le plus souvent opté pour des repas dans les auberges. Le plus pratique est de faire le plein de provisions à Calgary.
Wolf’s Den, 1105 9 St S, Golden, BC V0A 1H0
Une fois n’est pas coutume, nous sommes allés faire un tour dans Golden et avons mangé un (gros) morceau au Wolf’s Den. L’ambiance est typique de l’Amérique du Nord avec ses écrans d’émissions sportives, sa déco hétéroclite, ses énormes assiettes et la foule qui s’amasse sur les tables de bois.
Magnifique 😍
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Merci beaucoup pour ces retours réguliers qui font plaisir 😊
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