24 août 2022
C’est équipé de la tête aux pieds que nous partons enfin vers l’aventure. Notre première véritable journée débute aux aurores sur les rives du lac Louise, armés d’une tartine et d’un appareil photo. Au pied du grand hôtel, on guette le lever du soleil sur les parois rocheuses saupoudrées de neige à l’autre bout du lac. Bien sûr, dans des lieux si facilement accessibles en voiture, on est loin d’être seuls. Pourtant, il règne à ces heures un calme étonnant.
Dans le ciel sombre, un aigle pêcheur tournoie lentement au dessus des eaux turquoises et glacées. Il plane un bon moment avant de piquer vers la surface et de repartir avec un poisson coincés entre ses serres, presque sans éclaboussures. Sur la rive ouest, le petit chalet de location de canots ponctue le décor de quelques tâches de lumière.





Malheureusement, l’heure tourne et le ciel ne semble pas vouloir se dégager. Il faudra repasser pour tenter d’apercevoir une aurore flamboyante. Alors que les premiers canots longent la rive en silence, nous partons pour notre première randonnée en longeant l’autre côté du lac.
Au bout de quelques minutes, on se retourne vers l’immense hôtel du Château Fairmont, fièrement dressé sur les rives dans une ambiance à demi brumeuse. Puis d’un coup, le soleil transperce les nuages et colore le décor de lumières dorées, renforçant au passage l’étonnant bleu du lac.





Nous voici désormais arrivés aux portes de la plaine des six glaciers. Une pente plutôt douce nous entraine à travers une succession de paysages, tantôt rocheux, tantôt verdoyants. On serpente ainsi quelques kilomètres jusqu’à rejoindre un étonnant salon de thé intégré dans un chalet au milieu de nul part, posé au dessus d’un petit cours d’eau. De là, on perçoit parfois le craquement de la glace porté par le vent et le cri des pikas dissimulés dans la rocaille.








De la maison de thé, on rallonge un peu notre itinéraire avec un sentier grimpant sur une crête étroite et escarpée offrant un panorama sur le Mont Victoria et le col Abbot. Le calme et la fraicheur du matin sont incroyablement reposants et nous ne croiserons qu’une poignée de personnes jusqu’au glacier. En revanche, nous croisons nos premières bestioles. Les petits spermophile à mante dorée (oui c’est leur nom !) s’agitent autour de nous et un premier pika se fait remarquer !
On l’observe un long moment, traversant un champ de roches en courant à une vitesse folle, revenant avec des branchages plus grands que lui entre les dents, répétant encore et encore l’exercice sans faiblir. Les pikas sont des herbivores qui n’hibernent pas durant l’hiver. Ils s’agitent donc ainsi tout l’été pour faire des provisions de végétation et la stocker sous des rochers… Ne sont ils pas craquants ?







Nos pas nous entrainent ensuite vers le sommet du Big Beehive (littéralement la grosse ruche). Qui dit sommet dit grimpette… Pendant un moment qui parait long pour nos jambes rouillées, on serpente le long d’étroits virages dans la forêt, gagnant peu à peu de l’altitude. Arrivés en haut, on découvre le lac Louise en contre-bas, éclairé par un rayon de soleil qui faisait cruellement défaut le matin. la vue est impressionnante.
Quelques pas plus loin, c’est le lac Agnès, aux nuances plus sombres et plus profondes, qui se laisse découvrir. On le rejoint en descendant une pente raide et poussiéreuses. A cette heure, il fait bien plus chaud et une partie des randonneurs semblent vraiment souffrir dans l’autre sens. En les voyant, on remercie intérieurement le ranger du visitor centre et ses bons conseils !









Accompagnés des petits rongeurs, on rejoint gentiment les bords du lac Louise en déambulant dans la foret. Ils sont noirs de monde à notre arrivée. Devant le Fairmont, des instagrameuses se mêlent à des touristes endimanchés et aux randonneurs chargés de gros sac-à-dos. Certains se risquent à plonger dans l’eau (elle est vraiment gelée…) pendant que d’autres cherchent leurs meilleurs profils. Le mélange des genres surprendra sans doute les amateurs de montagne mais il n’aura vraiment rien enlevé à notre magnifique journée.
Le coup de cœur de Ptit Jo

L’arrivée au sommet du Big Beehive pour la vue sur les lacs Louise et Agnès
Coté pratique
Les activités
Parc National de Banff
Banff a été le premier parc national du Canada et est sans doute le plus visité avec quelques trois millions de visiteurs chaque année. Il propose de nombreuses randonnées et des points de vue parmi les plus célèbre du Canada. A l’heure d’écrire ses lignes, les droits d’accès à la journée sont de 10.5$ par jour et par adulte et 21$ pour un groupe ou une famille.
Les cartes découverte Parcs Canada sont souvent intéressants à l’Ouest du Canada car elles reviennent à 72.25$ par adulte et 145.25$ par groupe/famille. Elles sont donc amorties pour environ une semaine de visites et valables toute une année.
Les déplacements dans le parc sont parfois compliqués même en se levant tôt. Un système de navettes a été donc mis en place par le parc et les réservations anticipées sont largement conseillées : https://parcs.canada.ca/pn-np/ab/banff/visit/parkbus/louise
Combiné du Plain of Six Glaciers trail et Agnes lake trail en incluant le somme du Big Beehive
Une très jolie randonnée d’environ 11km qui traverse des paysages variés. on conseille de la faire dans le même sens que nous pour bénéficier d’une montée plus douce et profiter de l’ombre du matin sur la partie rocheuse. Ainsi, l’après midi se fait à l’ombre des sapins.
Lien utile : https://www.alltrails.com/fr/randonnee/canada/alberta/lake-agnes-trail-to-plain-of-six-glaciers-trail-loop
Le logement
HI Lake Louise Alpine Center, 203 Village Rd, Lake Louise, AB T0L 1E0
Cette auberge de jeunesse, de par son emplacement à Lake Louise, est idéalement placée pour visiter le parc national de Banff. Les chambres individuelles sont petites mais les tarifs avantageux pour Banff, les sanitaires bien entretenus et le calme de l’auberge en font un choix intéressant. Une cuisine est ouverte à tous et un restaurant est également disponible tout au long de la journée. Il est cependant régulièrement pris d’assaut. La voie ferrée passe à proximité du parking mais le passage des trains ne nous a jamais dérangés. Nous relogerions probablement ici si nous devions y retourner.
Les repas
Compte tenu des tarifs généralement appliqués dans les Rocheuses, nous avons le plus souvent opté pour des repas dans les auberges. Lake Louise n’offre pas beaucoup d’opportunités pour faire des courses, il existe juste une petite supérette. Le plus pratique est de faire le plein de provisions à Calgary.