3 novembre 2018
Dès les rideaux tirés ce jour là, on devine que l’Islande va se montrer sous un tout nouvel aspect. Nos belles journées de novembre ont laissé place à un temps gris blanc chargé d’humidité. Les couloirs du guesthouse semblent bien frais comparés à notre petite chambre surchauffée et les fenêtres sont couvertes d’épaisses gouttelettes qui donneraient envie de retourner sous la couette. Bien à l’abri sous leur impressionnante toison, les moutons qui nous entourent semblent, eux, parfaitement à l’aise dans ce décor pluvieux. On les trouve partout sur la route, disséminés dans les pentes des volcans, éparpillés dans d’immenses champs ou sagement regroupés près des fermes.





Comme nous le rappelle le nombre conséquent de voitures regroupées sur le parking notre premier arrêt, Skogafoss est presque aussi célèbre que sa voisine Seljalandsfoss. Le décor pourtant est assez différent. L’étroite cascade a laissé place à un impressionnant rideau d’eau au pied duquel on se sent tout petit. La pluie qui tombe désormais densément sur le Sud de l’Islande se mêle aux gouttelettes d’eau de la cascade balayée par le vent. L’escalier qui grimpe jusqu’au sommet de la cascade est encore plus exposé et on regagne la voiture trempés moins d’une heure après notre arrivée.




Tout en séchant provisoirement, nous filons vers Dyrhólaey, un promontoire rocheux haut d’une centaine de mètres abritant une arche de basalte. Arrivés sur place, le temps est déchainé. De violentes bourrasques de vent nous bousculent et nous portent lorsque l’on se laisse basculer doucement en arrière. On admire le décor aux couleurs intenses et la vue incroyable depuis le sentier. Loin à l’ouest, battus par les vagues, trois pitons rocheux se dressent près des falaises. La légende raconte qu’il s’agirait de trolls pétrifiés par la clarté de l’aube… Autour d’eux, la mer aux reflets sombres est déchainée, de violentes vagues s’abattent sur le sable noir et les falaises, noyant les grottes et l’arche. L’écume est balayée par le vent et forme de longues trainées blanches au sommet des vagues. Le spectacle est incroyable, puissant, vibrant. On reste longtemps à admirer ce paysage déchainé malgré le froid et la pluie, fascinés par une nature si sauvage.






La plage de Reynisfjara voisine n’a rien à envier à cette atmosphère mouvementée. D’énormes rouleaux s’écrasent sur la plage et semblent courir sur le sable sur des dizaines de mètres. Même en s’approchant avec prudence, on se laisserait facilement surprendre par cette mer agitée, prête à sanctionner la moindre inattention. La plage réputée comme l’une des plus belles de monde est aussi l’une des plus dangereuse. L’accès aux falaises de basaltes est presque impossible au cœur de cette tempête, on se contente donc d’étudier ces étranges colonnes luisantes qui s’élèvent sur des dizaines de mètres en attendant une meilleure occasion.





La route se poursuit vers l’Est de l’Islande et de longues heures de route donnent à voir un paysage nouveau, toujours plus rude. Les prairies aux couleurs d’automne disparaissent peu à peu sous la neige pour laisser place à d’immenses étendues glacées. le vent balaye la route et provoque de petits tourbillons de neige dans un décor digne de Game of Throne. A mesure que la nuit tombe et que l’asphalte se recouvre de neige, on s’attendrait presque à voir surgir un marcheur blanc….
Coté pratique
Le logement
Hali Country Hotel, Hali 2, 781 Hali
Hôtel très correct idéalement placé pour rejoindre Jökulsárlón. Vue superbe au réveil et petit déjeuner buffet compris. A l’accueil, un écran permet de suivre les prévisions d’aurores boréales et devant l’entrée…. un énorme rocher vous parlera !
Les visites
Skogafoss, Parking payant
Les repas
The Soup Company, Vikurbraut 5, Vik 870
Sans doute les meilleures soupes d’Islande !
Hali Country Restaurant, Hali 2, 781 Hali
Restaurant relativement cher qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable, il a cependant le mérite d’être situé dans l’enceinte de l’hôtel.