10 juillet 2021
Un peu à la dernière minute et parce que notre tour de l’île fût plus rapide que prévu, on opte pour la découverte de Teahupoo, patrie du surf à l’extrémité de Tahiti Iti.
Sur la marina on fait donc connaissance avec Otilia et Cindy, mère et fille, et une chouette famille du Sud à l’accent chantant qui nous poursuivra d’île en île une bonne partie du séjour (coucou la famille !). L’équipe au complet, on file sur les eaux bleutées, les yeux grands ouverts sur le décor. Comme souvent, le temps de ce début de matinée est un peu maussade mais donne un étonnant charme à cette côte sauvage envahie de végétation. Les nuages cachent la cime des montagnes, quelques ondées se dessinent dans les terres et menacent le large.




Arrivée près du village désormais célèbre, Cindy nous raconte les enjeux liées aux JO 2024 qui éliront domicile sur ce site préservé. On évoque les projets, les difficultés, les revendications mais aussi le rapport des habitants à leur terre et à la mer. Ici, on vit près de la nature. A l’embouchure de la rivière, les petits Polynésiens apprennent à nager dès 3 ans. Vient ensuite le temps de jouer avec les vagues sur la plage, l’apprentissage du body surf puis l’entrée dans la cour des grands : le surf, le vrai.
En voilà une justement qui n’a pas tardé à y entrer par la grande porte Un sifflet retentit au loin et deux nageurs s’approchent, ventre collé à leur planche. Prof et élève profitent du taxi vers la plus célèbre vague de Polynésie, déjà impressionnante malgré les conditions relativement peu propices aux immenses vagues. Les deux nous offriront une jolie démonstration de surf. Lui, incarnant tout ce qu’on imagine du surfeur, sorte d’Aquaman flottant sur l’eau dans un bouillonnement d’écume. Elle, petit bout de femme au casque licorne, à peine émue de se frotter à un tel mythe.





Le temps capricieux s’acharne mais nous aussi sommes obstinés. Impensable de faire demi-tour si tôt dans la journée. On opte alors pour une session de snorkeling sur fond de sable blanc, entouré par des eaux sombres nettement plus profondes. On s’y plait beaucoup, évoluant paisiblement dans les patates de corail, croisant toujours plus de poissons colorés et rencontrant même notre premier poisson clown dissimulé dans une anémone rosée. En remontant à la surface, on dévore le pain coco d’Otilia sous un doux soleil enfin réapparu avant de reprendre la mer pour approcher encore des falaises de Te Pari.







Autant être honnête, quand Cindy nous annonce que la prochaine étape est d’aller voir une cascade dans la roche, on est enthousiastes. Quand elle nous détaille le plan, un peu moins. Rien de plus facile pourtant : sauter du bateau, nager jusqu’aux rochers, les traverser à pied, replonger, attendre une vague entrante (surtout pas sortante pour éviter de se fracasser le crâne), passer la tête sous une arche et nager dans une grotte. On se regarde quelques instants pour voir qui partira le premier puis on plonge, tous. Et contre toute attente, en suivant les conseils et sous la vigilance d’Otilia, c’est presque facile. Armée de son grand sourire elle nous accompagne à chaque étape et nous rassure. Les plus courageux grimpent même au-dessus de la cascade et sautent directement dans la grotte, histoire d’en rajouter un peu.



Quand, à l’arrêt suivant, on nous propose de rejoindre le rivage à la nage, il n’y a plus d’hésitation : on s’exécute. On avance sur un petit sentier à travers les cocotiers, on s’arrête un moment pour écouter un trou de souffleur et se faire copieusement (et accidentellement) arroser par une vague avant de remonter un petit cours d’eau dont les bords ont été envahis par des cairns. Le décor est fantastique, entre cocotiers et jungle, entre roche et verdure. On traverse encore un mini lavatube, on grimpe à l’aide d’une corde au sommet d’une petite cascade et nous voilà arrivés. On s’installe un moment dans les bassins frais, on court après les chevrettes avant de passer la tête sous une autre cascade d’eau froide et de larges sourires apparaissent sur les visages…












Après ces mini-aventures et un copieux repas avalé, on s’enfonce dans la forêt à la recherche des anguilles sacrées. Les images ne rendent vraiment pas justice au décor (petits soucis de réglages…) qui nous a un peu rappelé l’Amazonie. Après quelques minutes de marche entre des milliers de racines, on les trouvera finalement dans une rivière d’eau froide et peu profonde au fond rocailleux.





Au retour, Otilia nous apprend à réaliser de jolies couronnes de fougères avant de reprendre la mer pour un dernier arrêt snorkeling. Sur le quai, on dit au revoir avec un peu d’émotion tant cette expédition nous aura enchantés. Quelle belle journée à Te Pari.




Le coup de cœur de Ptit Jo

La formidable vue sur ces falaises sauvages, battues par le vent et les vagues, aux couleurs changeantes à chaque apparition du soleil
Coté pratique
Les activités
Visite de Te Pari
Nous sommes partis avec Teahupoo Tahiti Surfari et ne l’avons vraiment pas regretté. Otilia et Cindy nous ont fait vivre une journée fantastique, pleine de découverte sur terre comme en mer et ponctuée de jolis échanges. On recommande sans la moindre hésitation le Vaiau Tour, 8500 XPF par personne (6heures annoncées mais nous y sommes restés nettement plus longtemps). D’autres formules sont disponibles sur leur site.
Le logement
Immeuble Ery, Rue des Remparts, Papeete 98714
Un logement à l’emplacement bien pratique mais aux prestations limitées.
Les repas
Urban café, 29 Rue Dumont D Urville, Papeete 98713
D’excellents et copieux brunchs sur une petite terrasse à l’arrière du restaurant, une chouette adresse !
Le Retro, Centre Vaima Front de mer, Papeete 98713
Une carte assez classique mais un très bon Mahi Mahi. Musique le weekend.
32 rue du Maréchal Foch, Papeete 98713
Une adresse qui ne paie pas de mine mais réputée comme le meilleur cochon du dimanche, parole de Polynésien