18 juin 2018
Après un détour à l’hôtel de Moab, nous voilà partis un peu rapidement vers Arches. La route est magnifique avec ses virages ouvrant dans un décor sans fin. Le soleil décline un peu et il est presque 19h30 quand nous laissons la voiture au Wolf Ranch où, joie du mois de juin, nous trouvons facilement de la place. Les marcheurs sont nombreux à quitter Delicate Arch mais nous ne grimpons pas seuls pour autant. Le chemin est bien balisé sur un petit kilomètre avant de se poursuivre directement sur la roche rosée de l’amphithéâtre. Ça grimpe plus que prévu et il nous faut près de ¾ d’heure pour atteindre Delicate.
Le soleil décline déjà. Une file d’attente se dessine pour se faire prendre en photo sous l’arche au grand désespoir des photographes de paysage qui s’arrachent les cheveux. Le décor est tout en courbe, en douceur. On y reste un long moment à observer les couleurs changeantes et les visiteurs qui s’agitent. On reste d’ailleurs jusqu’à ce que la nuit tombe. Les étoiles apparaissent les unes après les autres et finissent par peupler le ciel. La lumière de la lune éclaire faiblement l’amphithéâtre dont la pierre renvoie la chaleur de la journée, le vent frais est tombé et il ne reste qu’à se perdre dans ce ciel bleuté.





19 juin 2018
Après avoir grignoté des pancakes et d’improbables muffins lourds comme des boules de pétanque sur le bord d’un canapé, notre départ tardif pour Arches se solde par une longue file d’attente à l’entrée du parc national. Il ne nous avait fallu que deux jours pour oublier le concept même de foule. Passée l’entrée, le trafic se fluidifie rapidement et on circule à nouveau sur la magnifique scenic drive flambant neuve. Comme la veille, on emprunte l’unique voie du parc qui court à travers d’abruptes falaises de roche rouge qui sentent bon le western. Les premières arches apparaissent au bout de la route, à l’approche de Devil’s Garden, où il nous faut faire 3 fois le tour avant de trouver une place de parking. L’espace d’un moment, on s’inquiète un peu pour la suite.




A l’entrée du sentier, un panneau rappelle à l’ordre les visiteurs: Heat kills…. le ton est donné. Les deux premiers kilomètres du chemin forment pourtant un sentier balisé et accessible à tous. Un petit détour mène à Pine Tree Arch, entourée de cyprès, avant de poursuivre vers Landscape Arch qui illustre à elle seule toute la fragilité et la finesse du parc. Tout ici semble avoir sculpté avec précaution, façonné par le temps et marqué par les éléments. La randonnée se poursuit alors en pataugeant dans le sable rosé qui colle à la peau et aux baskets jusqu’à atteindre la roche.




Un premier pan de roches gravi nous conduit à un second, puis un troisième et ainsi des suite jusqu’à atteindre un plateau offrant une vue panoramique sur le parc. Derrière ses reliefs anarchiques, on découvre presque avec surprise une immense étendue désertique, désespérément plate et poussiéreuse sur des kilomètres. Les visiteurs se sont dispersés, refroidis par les montées parfois un peu raides. On serpente dans les rochers, guidés par une série de petits cairns rosés. Une douce chaleur émane du sol et chauffe la peau balayée par le vent. L’odeur des pins portée par les courants d’air accompagne notre périple jusqu’à la Double O Arch, toute en rondeur, où l’on s’accorde une petite pause. Un écureuil tourne autour de nos barres de céréales avec envie et guette les rares zones humides pour se rafraichir un peu.
On poursuit finalement notre route sur le primitive trail toujours plus sablonneux et bien moins balisé ce que nous avons déjà traversé. Les cairns sont partout et finissent par nous induire en erreur tout comme deux autres petits groupes. On tâtonne, on grimpe, on renonce plusieurs fois avant de retrouver le sentier. Les derniers kilomètres nous font un peu payer notre arrivée tardive: le soleil est au plus haut et brûle la peau. Dans une sorte de désert bordé d’arbres morts, on cuit, littéralement, jusqu’au parking, toujours bondé.









Avant de quitter le parc, on s’attarde un peu dans la section des Windows où la concentration d’arches est plus importante que dans le reste du parc. Un court sentier mène aux North et South Windows ainsi qu’à la Turret Arch. Ici, on vient surtout prendre la photo de carte postale et il suffit de quelques minutes pour atteindre les arches depuis un immense parking où sont garés quelques bus. Un peu plus loin, l’ombre de la colossale Double Arch offre un peu de fraicheur. On prend la mesure de ce monument à mesure que l’on s’avance sur le chemin tout en levant les yeux. Au cœur de l’arche, on finit par grimper à même la pierre jusqu’à la plus haute mais aussi la plus étroite des fenêtres. Juchés sur un mur de roche, une bourrasque nous balaie le visage alors que l’on passait à peine la tête par l’ouverture. En rouvrant les yeux, le vide apparait sous nos pieds et le regard se pose au loin vers les dunes colorées. Face à nous, Arches, terre de contrastes, s’étend encore jusqu’à l’horizon.




Coté pratique
Le logement
Apache Motel, 166 Fourth E St, Moab, UT 84532
Un motel quelconque mais aux tarifs abordables ce qui n’est pas fréquent à Moab !
Les visites
Arches National Park
Pass America The Beautiful accepté. Selever tôt pour éviter la chaleur ! Randonnée complète de 10km, compter 3h avec pause pique-nique et photos.
Les repas
Pasta Jay’s, 4 S Main St, Moab, UT 84532-2503
Un restaurant italien situé en plein cœur de Moab et équipé d’une imposante terrasse. Les plats de pâtes sont gargantuesques et plutôt bons.