Sigiriya le rocher du Lion

21 mars

Notre journée débute de bonne heure afin de profiter de l’ensoleillement, court à cette saison, mais surtout de la fraîcheur. Après un bref trajet et passée l’entrée du petit temple, nous entamons donc l’ascension du rocher de Pidurangala un peu avant 8h. 

À l’ombre des grands arbres, on évolue le long d’escaliers tortueux grimpant contre la roche sombre. On sort finalement assez vite des bois pour découvrir une lumière étrange, un peu brumeuse, flottant sur un paysage aux notes de vert. Un bouddha étendu dans une cavité, vieux de près de 1500 ans, arbore les reflets dorés du jour levant. Le chemin se poursuit facilement jusqu’à quelques blocs de roches, dernière étape à franchir pour découvrir la vue sur la forteresse de Sigiriya. Cette session de grimpe n’a rien de vraiment difficile, on y croisera même une maman avec son porte-bébé.

Au sommet, un courant d’air salue notre arrivée mais fait à peine remuer les oreilles de deux chiens bronzant sur la pierre, pas perturbés le moins du monde par les deux instagrameuses qui enchainent les poses douteuses. Debout sur la roche, on observe la forteresse sortir d’une mer de jungle silencieuse avant d’explorer les environs. Les alentours sont baignés de brume, parsemés d’arbres, d’étangs couverts de nénuphars et de rizières. Nous sommes moins d’une dizaine sur ce site où il règne, à cette heure, un calme absolu. En observant le rocher du lion face à nous, on se demande tout de même comment une forteresse a pu y être bâtie.

La journée se poursuit avec la visite de Sigiriya en elle-même. La forteresse n’est accessible qu’après avoir traversé des douves, autrefois infestées de crocodiles, et une zone de jardins aménagés de promenades et de bassins, parsemés d’arbres centenaires. Quelques singes chahutent dans les arbres, sautant de branches en branches. On croisera même des varans traversant les pelouses à toute petite allure. 

Une fois les jardins passés, il est temps de commencer à grimper jusqu’au sommet du rocher. Il commence à faire vraiment chaud et chaque coin d’ombre est apprécié à sa juste valeur. La chaleur et les marches ne sont pourtant pas la seule difficulté de la journée. Des panneaux nous indiquent un peu partout qu’une colonie de frelons a élu domicile dans la forteresse. Aussi, il est recommandé de se déplacer en silence pour éviter de les affoler.

A peine arrivés au premier escalier, c’est pourtant le chahut qui règne : de petits groupes redescendent au pas de course du niveau supérieur. Deux personnes en combinaison verte digne des apiculteurs arrivent à leur suite. Ils soutiennent un touriste au visage enflé et à l’air hagard. En y regardant de plus près, on réalise que le pauvre a encore un frelon entre les yeux et un sur le bras. On s’éloigne nous aussi au pas de course avant de le regarder partir en urgence avec une voiture du parc. Le ton est donné !

Un guide nous explique que les frelons vont se calmer mais qu’il vaut mieux renoncer à ce chemin pour l’instant. Un peu au hasard, on s’engage derrière un autre groupe et on grimpe de nouvelles marches. On finit par tomber sur un escalier métallique en colimaçon qui s’élève à flanc de falaise. C’est là que se trouve la grotte des demoiselles, célèbres fresques du Ve siècle réputées pour leur finesse. Pour préserver le lieu, les photos sont désormais interdites.

On grimpe les dernières marches avant l’escalier du lion, on les redescend, on grimpe, on redescend encore. Notre ascension est bloquée par des frelons agités. Et puis finalement, avec un peu de patience, deux militaires nous font signe d’avancer, pour de bon cette fois. De la fumée plane encore entre les arbres mais les agitateurs ailés semblent avoir disparu pour de bon. Du coup, nous sommes tous seuls sur la dernière plateforme, face aux énormes pattes qui marquent l’entrée de la forteresse. A l’époque de sa construction, l’escalier traversait même la tête d’un lion.

Arrivés sur le sommet du rocher, un paysage de terrasses et de bassins nous accueille, vestiges de la forteresse d’un roi inquiet pour son trône (forcément lorsque l’on assassine son père et que l’on bannit son frère…). Une épaisse forêt s’étend dans toutes les directions et quelques montagnes se laissent deviner à travers la brume. L’ascension aura été mouvementée mais, 1200 marches plus tard, nous sommes ravis d’avoir insisté.

En nous voyant arriver tout moites et rouges, notre guide nous propose un instant de réconfort avant de rentrer à l’hôtel. Nous voilà partis pour un petit centre de massage perdu au bout d’un chemin, entouré de grands arbres et d’une allée bordée de vanille. On nous y accueille avec beaucoup de gentillesse et on se laisse tenter par un long soin avant de retrouver nos chambres fraîches, prêts à repartir pour de nouvelles découvertes.

Le coup de cœur de Ptit Jo

L’ascension de Pidurangala au matin, pour un vrai moment de sérénité

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Shanti et plus spécifiquement par Noémi. A l’heure où nous sommes partis au Sri Lanka, en pleine période Covid, il était obligatoire de prendre une agence. Ce n’est sans doute pas indispensable si, comme moi, vous aimez organiser seul vos trajets. C’est en revanche confortable, notamment pour organiser les transports avec un chauffeur, bien plus rapides et pratiques que le bus et le train. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également offert un bon moment de convivialité en fin de séjour et a su s’adapter à toutes nos demandes.

Le site: https://www.shantitravel.com/fr/voyage-sri-lanka

Les activités

Ascension du Pidurangala
Entrée 500 LKR

Forteresse de Sigiriya
Entrée 30$
Ouvert tous les jours de 7h30 à 17h30
Les créneaux les plus prisés sont ceux de 8h à 11h. Ne pas oublier d’apporter de l’eau !
Les visites guidées ne nous ont pas semblé nécessaire, un bon guide dans le sac à dos suffit probablement. Néanmoins, si vous êtes vraiment passionnés d’histoire, de nombreux guides proposent leurs services à l’entrée du site. Comptez environ 2000 LKR les deux heures.

Arogya treatment center, Moragaswewa, Habarana 50150, Sri Lanka
Ce centre propose différents massages ayurvédiques traditionnels. On en garde un souvenir assez neutre, ni bon ni mauvais. Les prix doivent être négociés pour éviter les arnaques. Attention à l’huile sur les cheveux, très difficile à enlever…

Le logement

Jays Holiday Resort, Threesinhagama, Habarana, Habarana, Sri Lanka
L’hôtel se situe au bout d’une toute petite route et au cœur d’un grand jardin aux airs de jungle. Les chambres sont basique mais climatisées et spacieuses. Nous avons adoré nos repas pris sur place et regrettons un peu de ne pas avoir opté pour un cours de de cuisine sri-lankaise. Un des coups de cœur du séjour.

Les repas

On a diné directement à l’hôtel. Les menus changent tous les jours et, chaque soirs, trois ou quatre entrées/plats et desserts sont proposés. La recette du rice and curry change elle aussi tous les soirs. On recommande chaudement !

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