Voyage dans le passé

23 mars

Pour cette dernière journée orientée vers la culture, nous partons pour Dambulla, point de passage presque obligé sur la route de Kandy. L’endroit est surtout réputé pour son Golden Rock Temple en deux parties.

Chin nous dépose au pied d’un grand escalier de pierres grises qui grimpe vers la partie ancienne, face à une école bouddhiste où des hommes de tout âge ont revêtu la traditionnelle tenue orange. Dans une atmosphère moite et un peu grisonnante, on se lance donc dans une nouvelle ascension. Sur le chemin, les arbres s’agitent au passage des macaques venus guetter les encas des touristes et les offrandes des locaux.

Au sommet, on dépose nos chaussures à la consigne et on passe les lourdes portes peintes pour découvrir le site. A l’heure où nous arrivons, nous sommes finalement surpris de ne trouver quasiment que des Sri-lankais sur place. Des familles entières ont gravi les marches, apportant de larges assiettes de fruits ou de fleurs. Une façade récente d’un blanc immaculé masque l’entrée des grottes transformées en temples au fil des siècles. Les premiers moines ermites se seraient d’ailleurs installés ici dès le 3e siècle av JC.

Guide à la main, on découvre avec étonnement les cinq cavernes aux tailles et aux décors différents, marquées par une succession de styles et d’empires. Les plus étroites dégagent une puissante odeur de fleurs, frangipaniers et nénuphars étant déposés tous les jours par les fidèles. Les sanctuaires mêlent peintures et sculptures de toutes sortes, mixant les représentations, à mi-chemin entre Histoire et mythologie. Les plus veilles statues ont parfois gardé la trace des pellicules d’or qui les recouvraient dans des temps plus anciens.

Cette première visite terminée, on redescend par un second escalier nettement plus fréquenté que le premier. Sur les côtés, on y trouve vendeurs de babioles, de nourriture ou de fleurs avant d’arriver à l’ouvrage le plus kitch que nous ayons croisé dans le pays. Le Golden Temple est surmonté d’un bouddha doré colossal dont la position des mains représente l’enseignement de bouddha à ses disciples. Sous ses pieds, le bâtiment bariolé abrite un musée du bouddhisme qui ne nous a pas vraiment inspirés.

Après cette plongée dans l’histoire bouddhiste, on poursuit notre route vers Kandy avec un nouvel arrêt, dans un temple hindouiste cette fois. Le Sri Muthumariamman Thevasthanam est notre première rencontre avec cette religion. L’extérieur est déjà une révolution.

Le temple est submergé de centaines de statues représentant toutes sortes de dieux et d’avatars bariolés dans une incroyable accumulation. Les couleurs chatoyantes de l’extérieur n’ont rien à envier à celles que l’on retrouve une fois la porte franchie. Arrivés à la fin d’une cérémonie, on pénètre dans les lieux dans un formidable vacarme, les yeux grands ouverts sur une multitude de couleurs et de fresques. Dehors, on a même la chance de tomber sur un mariage traditionnel et de découvrir les formidables tenues des invités.

Nous arrivons finalement à Kandy dans l’après midi et sommes, en première approche, un peu déçus par la ville. Ancienne cité royale, on s’attendait à lui trouver un charme fou et des rues gorgées d’Histoire. Finalement, ses rues ressemblent à toutes les grandes villes, accumulant les devantures de magasin dans un défilé constant de voitures, de bus et de tuktuks. Les murs de l’ancienne cité royale font finalement figure d’exception dans ce décor. Installée au bord d’un grand lac, elle est le seul endroit où nous trouvons un peu de calme et de paix.

La cité royale, bordée de douves, abrite surtout le Temple de la Dent, lieu de culte et de pèlerinage pour un grand nombre de fidèles. Une atmosphère curieuse se dégage de ce sanctuaire sur deux étages majoritairement constitué de bois. Il abriterait en effet une dent de Bouddha, partie d’Inde vers Ceylan cachée, selon la légende, dans les cheveux d’une princesse. Il règne donc dans ses murs une ferveur toute particulière. Les tables d’offrandes croulent sous les fleurs, dégageant un parfum entêtant à l’étage supérieur. Face à tant de ferveur et de recueillement, on n’osera pas prendre des photos, préférant laisser aux fidèles leur moment sans être dérangé.

La cité royale se visite en réalité assez rapidement. Elle se compose de l’ancienne salle du trône, d’un petit musée consacré à Raja, un éléphant ayant servi le temple durant des décennies, et d’un musée international du bouddhisme. Pas forcément convaincus, on y entre pourtant par curiosité. Si le musée n’abrite rien d’ancien, il permet en revanche de s’intéresser à la diffusion du bouddhisme dans la monde et aux différentes représentations d’un bout à l’autre de l’Asie.

Cette partie historique nous aura finalement occupés beaucoup moins longtemps que prévu. On se dirige alors vers le marché de Kandy pour observer les stands croulant sous les fruits et légumes colorés, les vendeurs de poissons séchés ou d’épices. La plupart des échoppes sont situées à l’extérieur sous des baraques de tôle mais le marché abrite aussi un bâtiment en dur à étages, davantage tournés vers les touristes. On y trouve ici quantités de thé, d’épices ou de souvenirs prêts à être ramenés.

Avant de quitter la ville, on remonte l’artère principale à la recherche d’une boulangerie, bien décidés à tester quelques spécialités locales. Partis à la recherche d’un moyen sûr de traverser l’avenue, on tombe sur un tunnel aux multiples fresques de street art. J’ai un vrai coup de cœur pour ces allées colorées, couvertes de masques traditionnels et d’éléphants.

On s’arrête un peu au hasard devant une vitrine pleine de pains et de gâteaux et on se lance, confiants, dans l’achat de rotis et de chaussons farcis. Jusqu’ici, nous avons été conquis par la cuisine Sri Lankaise, savoureuse sans être trop épicée. C’est donc sans hésiter que l’on croque à pleine dent dans notre grignotage salée. La première bouchée passe sans encombre, la deuxième titille les papilles, la suivante déclenche un incendie dans la bouche ! On réalise finalement, un peu bêtes (et rouges !) que la cuisine des hôtels est sans doute un peu arrangés pour nos palais d’européens…

Le coup de cœur de Ptit Jo

Les heures de prières au temple de la Dent, dans les odeurs enivrantes de fleurs.

Coté pratique

Un voyage organisé

Notre voyage a été organisé par l’agence Shanti et plus spécifiquement par Noémi. A l’heure où nous sommes partis au Sri Lanka, en pleine période Covid, il était obligatoire de prendre une agence. Ce n’est sans doute pas indispensable si, comme moi, vous aimez organiser seul vos trajets. C’est en revanche confortable, notamment pour organiser les transports avec un chauffeur, bien plus rapides et pratiques que le bus et le train. Nous avons été suivis du début à la fin, ayant toujours quelqu’un à contacter sur la route en cas de problème. L’agence nous a également offert un bon moment de convivialité en fin de séjour et a su s’adapter à toutes nos demandes.

Le site: https://www.shantitravel.com/fr/voyage-sri-lanka

Les activités

Temple du Rocher Royal
Entrée 1500 LSK + consigne des chaussures
Ouvert tous les jours de 7h à 19h
Mieux vaut venir tôt le matin ou 1h30 avant la fermeture
Les visites guidées ne nous ont pas semblé nécessaire, un bon guide dans le sac à dos suffit probablement.

Sri Muthumariamman Thevasthanam
Entrée 500 LSK + consigne des chaussures
Ouvert tous les jours de 7h à 18h pour l’extérieur et entre 7h/12h et 16h30/19h30 pour l’intérieur.

Temple de la Dent
Entrée 1500 LSK + consigne des chaussures
Ouvert tous les jours de 5h30 à 20h, cérémonies des offrandes entre 5h30 et 7h, 9h30 et 11h ou 18h30 et 20h.
Le billet inclut la visite de la cité Royale (Musée Raja, salle des audiences et musée international du bouddhisme)

Pour les sites sacrées, il est nécessaire de prévoir une tenue couvrant les épaules et les genoux… ou s’équiper d’un paréo lorsqu’il fait chaud !

Le logement

Clove garden, 198/11 George E De Silva Mwt, Kandy, Kandy, 20000, Sri Lanka
L’hôtel est situé dans un grand jardin dans les hauteurs de Kandy. L’environnement et le personnel sont plutôt chouettes. Les chambres (cinq en tout) sont petites mais confortables. La piscine de l’hôtel voisin, à quelques pas, est accessible gratuitement. En revanche, nous y avons trouvé beaucoup de moustiques. Les tarifs des boissons y sont plus élevés que d’ordinaire.

Les repas

Nous avons diné directement à l’hôtel. Les assiettes sont copieuses mais pas spécialement marquantes. Le petit déjeuner est, lui, vraiment énorme avec gaufres ou pancakes. On n’en sera pas venu à bout.

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